Eglises d'Asie – Philippines
Pour clôturer l’« Année de la foi », l’archevêque de Manille organise une conférence « sur la nouvelle évangélisation »
Publié le 10/10/2013
… dans le cadre de l’Année de la foi, ouverte le 11 octobre 2012 par Benoît XVI et qui sera clôturée par le pape François le 24 novembre 2013.
« Dans ce monde sans repères qui est notre monde aujourd’hui mais qui demeure celui que Dieu nous a confié, des opportunités pour l’évangélisation existent et s’ouvrent à nous. Le défi qui est le nôtre est de ne pas s’arrêter aux ténèbres d’aujourd’hui mais de saisir les possibilités qui s’offrent à la mission », a expliqué le cardinal Tagle, 56 ans, fin septembre à Manille lors de la conférence de presse organisée pour présenter les trois journées de rencontres et de partages de la PCNE (Philippine Conference on New Evangelization).
Dans le document de présentation de ces trois journées, Mgr Tagle inscrit la démarche qu’il souhaite imprimer à son diocèse dans celle que le pape Jean-Paul II avait tracée dès le début de son pontificat ; le cardinal cite à cet égard un discours de mars 1983 à Port-au-Prince du pape polonais où celui-ci expliquait que l’évangélisation nécessaire à notre temps était « nouvelle dans son ardeur, ses méthodes, ses expressions ». Il évoque également le Synode des évêques « sur la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne », convoqué par Benoît XVI en octobre 2012 à Rome, synode auquel il avait participé et où son intervention évoquant « l’humilité de Jésus », « le respect de Jésus pour toute personne humaine » et « le pouvoir du silence » avait marqué les Pères synodaux.
Mgr Tagle replace enfin son initiative dans celle de l’Eglise des Philippines dans son ensemble, notamment le cadre des directives tracées en 1992 lors du Deuxième Conseil plénier des Philippines (PCP-II). Il écrit ainsi : « Aujourd’hui, nous, catholiques philippins, estimons que dans notre pays et dans notre Eglise nous nous reconnaissons toujours dans ce qui a été décrit par PCP-II : l’urbanisation, la mondialisation et les technologies de l’information entraînent des changements profonds dans la société philippine. Les défis d’hier sont intacts : l’acceptation du pluralisme, le poids de la concussion et de la corruption en politique et dans l’administration, les inégalités les plus considérables dans l’économie et la pauvreté qui font que les pauvres s’appauvrissent et les riches s’enrichissent, les déséquilibres du secteur éducatif. Nous ne pouvons, de plus, ignorer l’émergence massive de la culture qui se crée autour des nouvelles technologies de l’information et leur influence sur notre manière de penser, de ressentir et de nous relier aux autres. »
Face à de tels défis, loin de perdre « [l’]optimisme et la confiance [mises] dans le Seigneur », Mgr Tagle fait de la nouvelle évangélisation, à la fois une réponse au courage auquel saint Paul invite les croyants (‘Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile’ 1 Cor. 9,16), et un prolongement des initiatives explicitées par PCP-II, où l’impératif de conversion personnelle se doublait d’une transformation sociale de la communauté nationale.
Concrètement, les trois jours de la PCNE se dérouleront sur le campus de l’Université Santo Tomas, la plus ancienne université catholique des Philippines, où sont attendues 5 000 personnes, dont des délégations des Eglises de Taiwan, du Vietnam, de Brunei, de Thaïlande et de Birmanie.
Le premier jour sera consacré au « préalable à toute évangélisation : la rencontre personnelle avec Jésus » ; le second jour approfondira la notion d’Eglise et d’eucharistie comme lieu de la rencontre avec le Christ (à cette occasion, le jésuite et théologien très connu aux Philippines, le P. Catalino Arevalo, donnera une conférence sur le thème : « Dévotions populaires et nouvelle évangélisation ») ; et le troisième jour ouvrira sur l’invite biblique ‘Avance au large’ (Luc 5,4) avec un enseignement du cardinal Tagle sur « la dimension missionnaire de l’évangélisation ».
(eda/ra)