Eglises d'Asie – Inde
L’éparchie catholique syro-malabare de Kalyan fête ses 25 ans d’existence
Publié le 02/12/2013
Erigée le 30 avril 1988 par le pape Jean Paul II, à la demande insistante d’immigrés syro-malabars installés dans la région de Bombay (Mumbai), l’éparchie de Kalyan s’étend aujourd’hui sur quinze districts de l’Etat du Maharashtra.
Le cardinal George Alencherry, premier archevêque majeur élu de l’Eglise catholique syro-malabare (3), a présidé la célébration eucharistique qui clôturait ce 10 novembre l’anniversaire des 25 ans de la création du diocèse de Kalyan. Le chef de l’Eglise syro-malabare s’est félicité de l’expansion de l’Eglise de rite oriental en dehors de ses frontières historiques du Kerala, soulignant que l’émigration de ses membres dans d’autres régions de l’Inde et du monde « offrait sans cesse de nouvelles opportunités de mission ».
Mar Alencherry avait récemment commenté l’érection d’un nouveau diocèse syro-malabar (le 29e) dans l’Etat de l’Haryana (région de Delhi) en mars 2012, en expliquant que « la création de l’éparchie de Faridabad s’inscri[vait] dans la suite de celle de Kalyan où il avait été nécessaire d’accorder aux fidèles syro-malabars, devenus de plus en plus nombreux, de pouvoir vivre leur foi selon leurs traditions et dans le respect de leur liturgie ».
De nombreuses manifestations culturelles, activités caritatives et sociales, sessions d’enseignement et célébrations se sont enchaînées depuis le lancement des festivités jubilaires le 2 octobre 2012, jusqu’au ‘triduum’ de clôture du 7 au 9 novembre.
Durant ces trois derniers jours, une session spirituelle sur les thèmes de la famille, de la jeunesse et de l’appel missionnaire a rassemblé des centaines de participants, témoignant de la grande vitalité du diocèse syro-malabar. Le dernier volet de la session a réuni plus de 450 missionnaires (prêtres, religieux et séminaristes) qui avaient tous travaillé dans l’éparchie.
Parmi les personnalités laïques invitées aux célébrations, le ministre-président de l’Etat, Shri Prithviraj Chavan, a tenu à saluer la « contribution du diocèse de Kalyan au développement Maharashtra » lors de l’inauguration d’un nouveau foyer pour déshérités, fondé par un mouvement caritatif de l’Eglise syro-malabare.
Plusieurs représentants de l’Eglise catholique, de rite latin, syro-malabar et syro-malankar ont également assisté aux célébrations jubilaires ainsi qu’au séminaire de réflexion spirituelle du 7 au 9 novembre. Le cardinal Oswald Gracias, archevêque latin de Bombay, a souligné lors de la messe de clôture du 10 novembre, l’esprit de « collaboration et de dialogue » existant entre les différents rites de l’Eglise catholique, en particulier sur ces « terres de brassage que représentait la région de Bombay ».
Aux côtés de Mar Thomas Elavanal, évêque de Kalyan, et de son prédécesseur, Mar Paul Chittilapilly, le cardinal Gracias est également revenu sur la nécessité pour tous les membres de l’Eglise catholique en Inde de « diffuser ensemble les vertus chrétiennes telles que l’amour, la vérité, la sincérité et la paix afin de résoudre les nombreux problèmes qui affligent la société indienne ». Rendant hommage au « patrimoine et à la préparation spirituelle de grande profondeur » qu’offrait l’Eglise syro-malabare, Mgr Gracias a terminé son allocution en témoignant de « la joie qu’il ressentait de cette coexistence entre les cinq diocèses de rite latin et l’éparchie de Kalyan ».
La célébration commune de ce jubilé et ces paroles échangées en disent long sur le chemin que les responsables latins et syro-malabars ont dû parcourir depuis l’érection de l’éparchie en 1988. Sous l’autorité spirituelle et liturgique de leur primat, les prêtres syro-malabars sont en effet dépendant de l’organisation territoriale de l’Eglise latine ; cet enchevêtrement complexe des hiérarchies et des juridictions ecclésiastiques est souvent source d’affrontement et d’incompréhension entre les deux rites catholiques.
L’éparchie de Kalyan, suffragante de l’archidiocèse latin de Bombay, a particulièrement souffert de ces difficultés, surtout dans le première décennie ayant suivi son érection. Un violent différend avait notamment opposé l’archevêque latin de Bombay de l’époque, Mgr Ivan Dias, aux prêtres syro-malabars dont l’influence, dans le cadre d’un mouvement charismatique animant des retraites spirituelles, avait grandi au point de faire chuter l’assistance dominicale dans les paroisses latines. Le 17 février 1999, l’archevêque de Bombay avait publié une circulaire interdisant à ses prêtres de présider des offices dans les centres syro-malabars et défendant aux prêtres syro-malabars d’accomplir un ministère spirituel en dehors de leurs propres centres.
(eda/msb)