Eglises d'Asie

Edification d’un temple dédié à un ancien dirigeant du Parti communiste vietnamien

Publié le 21/01/2014




Après Hô Chi Minh, le fondateur du Parti communiste vietnamien, Lê Duân, secrétaire général de ce parti pendant de nombreuses années, devient à son tour l’objet d’un culte de vénération. Le 18 janvier 2014, les services du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme ont organisé une cérémonie solennelle… 

… pour l’inauguration d’un temple dédié à ce haut dirigeant (1).

Ce sanctuaire est situé dans la commune de Câm My, province de Hà Tinh. Bien qu’il soit né en 1907 dans la province de Quang Tri, l’ancien secrétaire général du parti est, par sa famille, originaire du village de Phu’ong Cai, dans la commune de Câm My.

Entouré de nombreux dignitaires du parti et des représentants des autorités locales, l’actuel chef de l’Eat, Truong Tân Sang, a présidé lui-même les cérémonies et a coupé le ruban symbolique, marquant ainsi l’ouverture du temple au public.

Le temple est construit selon l’architecture traditionnelle de ce genre d’édifices. A l’intérieur, on y trouve trois autels et une statue de bronze ; à l’extérieur, des arbres ont été plantés tout autour. Selon les renseignements fournis par la presse gouvernementale, les travaux de construction de ce sanctuaire ont duré trois ans et ont coûté l’équivalent de 250 000 dollars.

Lê Duân fut secrétaire général du Parti communiste vietnamien de 1976 (date de la réunification officielle du Vietnam après la guerre) jusqu’en 1986, date de sa mort.

Auparavant, de 1960 à 1976, il avait exercé des fonctions équivalentes, sous le titre officiel de « secrétaire du Comité central du Parti des travailleurs » (nom du Parti communiste vietnamien jusqu’en 1976). Il a donc occupé le poste de dirigeant suprême pendant une période de 26 ans. Selon les historiens, c’est lui qui, après Hô Chi Minh, a détenu les pouvoirs les plus étendus.

Il fait partie de la première génération des révolutionnaires vietnamiens. En 1928, il participe au mouvement de la « Jeunesse révolutionnaire » et en 1930, il est membre fondateur du Parti communiste indochinois, dont il devient vite un des dirigeants. En 1931, il est arrêté, condamné et emprisonné jusqu’en 1936, date à laquelle il sera libéré grâce à l’arrivée au pouvoir en France du Front populaire. En 1945, il devient membre du premier gouvernement de la République démocratique du Vietnam.

Durant la première guerre du Vietnam, de 1946 à 1954 (bataille de Diên Biên Phu et accords de Genève), il est responsable des opérations pour l’ensemble du Sud-Vietnam.

Selon des travaux historiques récents, c’est lui qui engagea le Nord-Vietnam dans une lutte armée pour une prétendue libération du Sud lorsqu’il devint évident que les élections générales prévues par les accords de Genève n’auraient pas lieu. Il a joué un rôle très important dans la direction des opérations militaires qui ont abouti à la chute du Sud-Vietnam en 1975. Beaucoup, même au sein du Parti communiste, lui reprochent la politique menée au Sud-Vietnam entre 1975 et 1986, une politique de répression sociale et de récession économique.

Ce n’est qu’après sa mort, après le sixième Congrès du mois de décembre, que fut mise en œuvre la politique dite de rénovation (dôi moi, « changement » ) qui ouvrit la porte au développement économique tout en préservant le monopole du Parti communiste