Eglises d'Asie

Après son récent voyage au Vietnam, le chef de la délégation du Saint-Siège fait preuve d’un optimisme certain

Publié le 18/03/2010




Après son voyage au Vietnam, du 5 au 11 mars dernier, à la tête d’une délégation du Saint-Siège, Mgr Pietro Parolin, de la Secrétairerie d’Etat, a accordé une interview à Radio Vatican (1), dans laquelle il fait part des réflexions et des impressions suscitées en lui par ses contacts avec les autorités civiles ainsi qu’avec les diverses composantes de l’Eglise du Vietnam. Le représentant du Saint-Siège a insisté sur cette double mission, qui est, en fait, la tâche généralement confiée au nonce résidant en permanence dans un pays. Par ailleurs, il a ajouté que la récente visite du Premier ministre vietnamien, Nguyên Tân Dung, au pape Benoît XVI, le 25 janvier dernier (2), avait placé le voyage de la délégation dans un contexte très particulier et avait motivé le caractère particulièrement chaleureux de l’accueil réservé aux représentants du Saint-Siège par les autorités locales.

Au début de son entretien, il indique assez clairement les intentions du Vatican en matière de relations avec le Vietnam. Le Saint-Siège désirerait que le type de relations actuelles, mis en place depuis 1989, puisse « évoluer vers des formes plus stables et fréquentes de présence d’un représentant pontifical dans le pays, jusqu’à bien sûr l’établissement des relations diplomatiques ». Cet établissement, souligne le chef de la délégation, ne nécessite en aucune façon que toutes les questions en suspens entre les deux parties soient réglées au préalable.

Cependant, au cours de l’entretien, Mgr Parolin laisse entendre que, pour le moment, la réalisation de ce projet n’est pas encore très avancée. « On a parlé des relations diplomatiques sans, pour le moment, fixer de délais. » Il ajoute même que « certains s’attendaient à des progrès plus substantiels ». Pour le moment, le projet d’établissement a été donné à examiner aux organes compétents par le Premier ministre vietnamien et un groupe d’études composé d’experts des deux parties devrait être mis en place dans les mois à venir pour « étudier le temps et les modalités concrètes nécessaires pour engager le processus d’établissement des relations diplomatiques ».

Sur la question de la liberté religieuse, le chef de la délégation fait preuve d’un certain optimisme. Il a réitéré la formule employée dans le communiqué publié à l’issue de la visite : « Des espaces se sont ouverts. » Plusieurs de problèmes ont été réglés et des solutions seront trouvées pour les questions encore en suspens, affirme Mgr Parolin, qui poursuit par un éloge assez appuyé de l’ordonnance sur la croyance et la religion publiée en juin 2004 et appliquée en novembre de la même année (3). D’après lui, cette nouvelle réglementation religieuse attribue aux autorités régionales la responsabilité de satisfaire aux besoins religieux des diverses communautés locales.

Enfin, le prélat a rendu un vibrant hommage à la foi et à la vie de prière des communautés qu’il a rencontrées dans les diocèses de Quy Nhon, Kontum, Hanoi et Haiphong. L’Eglise catholique au Vietnam a été qualifiée par lui de courageuse, dynamique, pleine de vitalité, engagée dans la société et souhaitant contribuer davantage au progrès social.