Eglises d'Asie

Un syndicat libre annonce qu’il entame des activités publiques au Vietnam

Publié le 17/06/2014




Un communiqué diffusé le 9 juin 2014 vient de rendre publique l’apparition d’un syndicat libre et le début de ses activités sur la scène sociale du Vietnam. Son nom officiel est le Syndicat libre des travailleurs vietnamiens. Il se présente lui-même comme une organisation de la société civile dont le but …

… est de contribuer à la défense des intérêts des travailleurs du Vietnam.

Par ses caractéristiques principales – il est indépendant et se considère comme une organisation de la société civile –, il se différencie de l’organisation contrôlée par l’Etat, le Syndicat général des travailleurs du Vietnam, jusqu’à présent le seul organisme habilité à défendre les intérêts du monde ouvrier. Placé directement sous le contrôle du Parti communiste vietnamien, il lui est reproché d’être davantage un instrument au service d’intérêts politiques partisans.

En réalité, il ne s’agit pas là de la première initiative pour échapper à l’emprise des syndicats placés sous la coupe du parti unique vietnamien. Dès octobre 2006, le Syndicat indépendant du Vietnam avait vu le jour à Hanoi. Deux mois plus tard, en décembre 2006, c’était au tour de l’Association unie des ouvriers et paysans de faire son apparition. Deux ans plus tard, le 29 octobre 2008, était créé le Mouvement des travailleurs vietnamiens.

Ces trois associations connurent une certaine activité mais se heurtèrent à une répression rigoureuse des autorités officielles, désireuses de garder leur monopole en ce domaine, une répression qui se traduisit surtout par l’emprisonnement des dirigeants et responsables. L’animatrice du Syndicat indépendant des travailleurs du Vietnam, l’avocate Lê Thi Công Nhân, fut arrêtée au mois de mars 2007 et condamnée à quatre ans de prison ferme, une peine qu’elle acheva au mois de mars 2010. La direction de l’Association unie des ouvriers et paysans, ainsi que les trois responsables principaux du Mouvement des travailleurs vietnamiens furent, eux, frappés de peines encore plus lourdes. Ils sont encore en prison malgré les requêtes et pétitions de nombreuses instances internationales.

Ce sont ces trois organisations qui se sont unies avec une quatrième, fondée en Pologne en 2006, pour former l’actuel Syndicat libre des travailleurs vietnamiens. Ses premiers pas ont eu lieu à Bangkok au début de l’année 2014 et la parution du communiqué annonçant son existence est sa première manifestation publique dans le pays.

Le communiqué du 9 juin est signé du président du syndicat, Trân Ngoc Thanh, et de sa vice-présidente, l’avocate Lê Thi Công Nhân (1).

(eda/jm)