Eglises d'Asie

Notre Dame de La Vang attend un demi-million de pèlerins pour son 30e Congrès marial

Publié le 12/08/2014




Le sanctuaire de Notre Dame de La Vang, au Centre Vietnam, se prépare à accueillir des centaines de milliers de pèlerins à l’occasion de son 30e congrès marial. Celui-ci se déroulera du 13 au 15 août prochain. 

Il s’agit là d’un congrès national qui a lieu tous les trois ans. Des représentants de l’ensemble de l’Eglise du Vietnam y participent, ainsi qu’un certain nombre de fidèles venus du monde entier.

Cette manifestation se déroule dans un lieu considéré par les catholiques du Vietnam comme le plus sacré de leur pays. Selon une tradition qui remonte à la fin du XVIIIe siècle, la Vierge Marie y est apparue au mois d’août 1798. À cette époque, le roi Can Thinh, de la dynastie issue de la révolte des Tay Son, avait publié un décret ordonnant la persécution des catholiques du royaume. Beaucoup d’entre eux s’étaient enfuis dans la forêt. C’est là que la Vierge Marie leur était apparue alors qu’ils imploraient sa protection.

Lorsque le pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame de La Vang coïncide avec un ce congrès triennal, comme c’est le cas cette année, le nombre de pèlerins est particulièrement élevé. Généralement, on en compte un demi-million… C’est pourquoi le travail de préparation du congrès est particulièrement long et absorbant. Il s’agit d’accueillir une immense foule dans une région quasi déserte, dépourvue d’eau et manquant encore des infrastructures les plus élémentaires.

Dans un entretien avec les reporters de Radio Free Asia, le P. Giacobê Lê Si Hiên, recteur du sanctuaire, a fourni un certain nombre d’informations sur la préparation de ce grand événement. Lui et son groupe de volontaires fournissent un travail considérable et font de leur mieux pour rendre habitable cette région ingrate, en élevant des baraquements, un campement ainsi que des abris provisoires.

Le tout est sommaire, mais le prêtre pense que les catholiques, qui ne viennent pas au sanctuaire pour y être logés confortablement, s’en contenteront sans se plaindre. Lorsque, dans quelques années, sera menée à bien l’édification du centre marial prévue par la Conférence épiscopale et entamée depuis deux ans déjà, les choses seront faciles pour les fidèles.

Les volontaires religieux et laïques recrutés sur place forment le gros des effectifs engagés dans ces travaux d’aménagement des lieux. Cependant les autorités civiles elles aussi sont mises à contribution. Un responsable local de la commission de l’Éducation et de la commission de la Propagande et de l’éducation a précisé que, cette année, la contribution du gouvernement serait la même que celle des années précédentes à l’époque du pèlerinage… Il a insisté sur le fait qu’il existait depuis longtemps une collaboration étroite entre la direction du Centre de pèlerinage et les autorités civiles.

Selon les personnes participant à la préparation de ce 30e congrès, les années passant, la participation au pèlerinage au sanctuaire de La Vang est devenue plus facile. Peu à peu, les autorités locales ont supprimé les limitations fixées et les autorisations exigées dans les premières années qui avaient suivi le changement de régime en 1975.

Les personnes d’un certain âge se souviennent encore des premiers pèlerinages au début des années 1980. Le premier pèlerinage mené par l’archevêque de l’époque, Mgr Nguyên Kim Diên n’avait pas été autorisé officiellement. Le P. Thaddée Nguyên Van Ly avait été arrêté par la police alors qu’il conduisait un groupe de paroissiens vers le sanctuaire. Les années suivantes, les voitures transportant les pèlerins avaient été arrêtés par la police.. Beaucoup de participants, en particulier des prêtres, faisaient le trajet clandestinement, en bicyclette, pour échapper aux contrôles (1).

(eda/jm)