Eglises d'Asie

Le pèlerinage de La Vang, un « événement-témoin » de la vie de l’Eglise du Vietnam

Publié le 20/08/2014




Une fois de plus, pendant trois jours (du 13 au 15 août), la communauté catholique du Vietnam est venue se recueillir au sanctuaire de Notre-Dame de La Vang, conformément à une longue tradition. Ce pèlerinage est en effet le plus ancien rassemblement marial du Vietnam. La tradition orale fait remonter …

… les premières rassemblements autour de la Vierge de La Vang à l’époque des Tay Son, en 1798, à savoir 183 ans après l’arrivée des premiers missionnaires jésuites à Hôi An (1615) et quelque 70 ans avant le début de la période coloniale française.

Depuis le début, ce rassemblement a été un « événement-témoin » indiquant avec une assez grande précision le degré de ferveur religieuse du catholicisme vietnamien et l’ampleur de la liberté religieuse qui lui est attribuée. A la poignée de fidèles persécutés venus implorer la protection de la Vierge, aux premiers temps, se sont peu à peu substituées les grandes foules des temps modernes, surtout après la fin des persécutions et le traité de 1872. Les années où les pèlerins ne sont pas venus au sanctuaire de La Vang ou n’y ont eu accès qu’en tout petit nombre sont, la plupart du temps, des années où les entraves apportées à la liberté religieuse ont été les plus lourdes. Ce fut en particulier le cas dans les années qui ont suivi l’unification du Vietnam de 1975. Les pèlerinages ne reprirent que grâce au courage héroïque de certains responsables religieux comme l’archevêque de Huê, Mgr Nguyên Kim Diên (1921-1988).

Ces temps derniers, la moyenne des pèlerins recensés lors des congrès marials (qui ont lieu tous les trois ans) s’établissait à un peu au-dessous d’un demi-million pour l’ensemble des trois jours. C’est en quelque sorte une démarche commune de l’Eglise du Vietnam.

Ce pèlerinage n’est en effet pas formé par un ensemble de déplacements individuels. C’est le déplacement collectif de la communauté catholique du Vietnam. On peut y voir l’Eglise du Vietnam représentée tout entière, pour ainsi dire, en corps constitué… On y trouvait, cette année, une bonne partie de la Conférence épiscopale, de très nombreux membres du clergé, des représentants des multiples congrégations religieuses, des diocèses, des paroisses… On y a même rappelé, dès le premier jour, l’orientation spirituelle de l’Eglise pour cette année : « L’évangélisation de la vie familiale », comme pour bien marquer le caractère ecclésial de ce rassemblement.

Comme c’est souvent le cas au Vietnam, la hiérarchie était à la première place. Dès le premier jour, le président et vice-président la Conférence épiscopale, ainsi que cinq autres évêques, participaient à la cérémonie d’ouverture. Ils étaient quinze archevêques et évêques, le lendemain, pour la messe de la vigile, présidée par le représentant non résident du Saint-Siège, Mgr Leopoldo Girelli. La Conférence était presque au complet pour le dernier jour.

Mais ce sont les laïcs qui ont formé l’essentiel de la foule rassemblée à La Vang. Ils étaient, pour la plupart, venus de leurs diocèses, de leurs paroisses, en délégation nombreuse. Le premier jour, 50 000 fidèles étaient déjà présents bien avant le début de la cérémonie d’ouverture de ce 30e congrès marial. Pour les deux autres jours, le comité d’organisation a fait connaître ses estimations obtenues grâce à une technique de comptage tenant compte de la superficie couverte par la foule, à savoir quatre personnes pour un mètre carré (1).

Dans l’après-midi du 14 août, lors de la messe présidée par Mgr Leopoldo Girelli et concélébrée par quinze évêques vietnamiens, la foule des participants s’étendait sur 5 ha de terrain. Ce qui correspondait, à environ 200 000 personnes. Le lendemain, à la cérémonie du matin, l’espace couvert par les fidèles étant de 7 ha, le nombre de fidèles était estimé aux alentours de 280 000 – 300 000.

(eda/jm)