Eglises d'Asie

Caritas Nepal intensifie son programme de sensibilisation sur le trafic des êtres humains auprès des jeunes

Publié le 18/03/2010




Le 27 octobre dernier, à Katmandou, Caritas Nepal a organisé une journée de sensibilisation et de prévention sur le trafic des êtres humains (1) pour les jeunes Népalais âgés de 15 à 30 ans, afin qu’ils puissent « mutuellement s’aider à ne pas tomber dans les pièges de ces réseaux ». Un livret intitulé « Nirasha Bata Aasha Tarfa » (‘Du désespoir à l’espérance’), qui détaille les circuits et les épreuves des femmes népalaises victimes d’exploitation dans différents pays d’Asie du Sud, a été remis à chacun des participants.

Selon le P. Silas Bogati, directeur de l’association catholique, le trafic des êtres humains est « un problème brûlant au Népal ». Chaque année, entre 5 000 et 7 000 femmes et enfants népalais sont emmenés de force en Inde, victimes de réseaux de prostitution ou de mariages forcés ; 20 % d’entre elles sont des jeunes filles de moins de 16 ans. Les garçons ne sont pas épargnés non plus. D’après l’ONG Child Workers in Nepal Concerned Centre, des milliers d’enfants sont contraints au travail forcé dans des usines, chantiers, plantations ou à des tâches domestiques, lorsqu’ils ne sont pas enrôlés de force par des réseaux de mendiants.

Rupa Rai, responsable de la branche féminine de Caritas Nepal, indique que, cette année, l’association a également intensifié son programme de sensibilisation et de réinsertion auprès des femmes les plus pauvres, en organisant six programmes dans différentes régions du pays (2). Lors de ces rencontres, les jeunes femmes sont mises en garde contre les dangers qu’elles encourent en répondant à des offres d’emploi qui, la plupart du temps, se révèlent être des pièges tendus par les réseaux de prostitution. « Le problème est toutefois plus compliqué qu’il n’y paraît, car les proches des victimes sont souvent impliqués dans ces trafics. Des jeunes femmes éduquées sont également victimes de fausses promesses d’emplois à l’étranger et se retrouvent vendues de force », précise la responsable.

Selon un rapport d’une association locale spécialisée dans la lutte contre le trafic des êtres humains, la pauvreté endémique, le chômage, le manque d’éducation ainsi que les discriminations envers les femmes sont des facteurs contribuant à alimenter le trafic d’êtres humains au Népal. L’organisme onusien United Nations Global Initiative against Human Trafficking estime, pour sa part, que 12 000 femmes et enfants népalais sont victimes d’exploitation sexuelle en Inde, mais qu’aucune estimation fiable n’existe aujourd’hui quant au nombre de victimes à l’intérieur du pays.

Le trafic des êtres humains se situe au troisième rang mondial des commerces illégaux, après ceux de la drogue et des armes. D’après les statistiques de l’Organisation internationale du travail (OIT), 12,3 millions de personnes et d’enfants sont contraints au travail forcé dans le monde, quatre millions de femmes et de fillettes sont vendues chaque année et plus de 500 000 enfants sont exploités sexuellement.