Eglises d'Asie – Indonésie
Célèbes : le pape a envoyé un message de compassion aux trois catholiques condamnés à mort pour des violences anti-musulmanes commises en 2000
Publié le 18/03/2010
En première instance, un tribunal de Palu a condamné les trois hommes à la peine capitale, par un jugement prononcé en 2001 (1). Les trois hommes ont été reconnus coupables d’avoir participé et, dans une certaine mesure, organisé les heurts sanglants qui ont opposé les “groupes rouges” des protestants aux “groupes blancs” des musulmans dans la région de Poso en mai-juin 2000 (2). La ville de Poso se trouve à 90 km. au sud-est de Palu. La Cour suprême, à Djakarta, a ensuite rejeté un appel introduit par les trois condamnés et, le 10 novembre dernier, le président de la République, Susilo Bambang Yudhoyono, a refusé de les gracier. Ayant épuisé tous les recours, les trois hommes attendent leur exécution, dont la date n’a pas été fixée.
Ces derniers mois, les initiatives se sont multipliées pour obtenir que les trois hommes ne soient pas exécutés. Le 26 janvier, un groupe d’avocats indonésiens a été formé à l’initiative des prêtres de la Société du Verbe divin. Ils demandent aux autorités de surseoir à l’exécution et ont entamé une action devant les tribunaux pour obtenir la réouverture du procès. Selon eux, neuf nouveaux témoignages innocentent les trois accusés et des dépositions ont été faites en ce sens devant un tribunal de Palu, le 9 mars dernier. Selon le P. Norbert Bethan, de la Société du Verbe divin et ancien secrétaire de la Commission épiscopale ‘Justice et paix’, la possibilité de voir l’affaire rejugée est mince mais elle existe. Une démarche en ce sens a aussi été entreprise auprès de la Cour suprême. Par ailleurs, le 27 mars, par l’entremise de leurs avocats, les familles des trois hommes ont écrit au président de la République pour obtenir la grâce de leurs proches.
Au Centre de crise du Synode des Eglises protestantes de Célèbes-Centre, on souligne que les trois catholiques ont été condamnés de façon à paralyser, par la peur, la communauté chrétienne locale. Bien que des musulmans aient été impliqués dans les actes de violence pour lesquels les trois hommes ont été condamnés, aucun musulman n’a été déféré devant la justice, précise-t-on.