Eglises d'Asie – Philippines
A Manille, les policiers porteront des couches lors de la visite du pape
Publié le 10/01/2015
Avec ces couches pour adultes, les autorités veulent s’assurer qu’en dépit des longues heures durant lesquelles ils seront mobilisés, les agents n’auront pas besoin de se rendre aux toilettes en cas d’envie pressante, a expliqué à l’AFP Emerson Carlos, de l’Autorité du développement de Manille (Metro Manila Development Authority), précisant qu’un millier de personnels de sécurité des deux sexes étaient concernés par la mesure.
En conférence de presse le 8 janvier dernier, le haut responsable de la région de Manille a annoncé que ces couches allaient être testées lors de la traditionnelle procession du « Nazaréen noir », laquelle rassemble, le 9 janvier, des foules considérables autour de la basilique mineure de Quiapo, la plus grande paroisse de Manille. « Nous fournissons des couches à nos agents parce qu’il est impossible de prévoir quand un mouvement de foule va se produire », a précisé Emerson Carlos.
Le responsable a balayé d’un revers de la main les moqueries et quolibets de la presse locale. Comme on lui demandait s’il n’y avait pas eu de récriminations de la part des intéressés, le responsable a assuré que personne ne s’était « plaint ».
De son côté, un porte-parole de la police nationale a déclaré que les 25 000 policiers chargés de la sécurité lors du voyage du pape ne seraient pas contraints à imiter leurs collègues placés sous l’autorité de la ville de Manille. « Nous sommes entraînés à ce type de situation », a-t-il dit. Pour sa part, le 9 janvier, le colonel Restituto Padilla, porte-parole des Forces armées des Philippines, a déclaré que l’armée ne voyait pas la nécessité d’équiper ses personnels de couches-culottes, les soldats étant entraînés à « rester en service durant de longues heures d’affilée ». Sept mille soldats et cinq mille réservistes seront mobilisés pour assurer la sécurité lors de la visite du pape dans le pays du 15 au 19 janvier.
Au-delà du caractère quasi-burlesque de l’usage de couches pour adulte par les policiers de Manille, l’organisation de la sécurité pour ce voyage papal présente de très réelles difficultés. Les catholiques philippins (85 % des 107 millions d’habitants de ce pays) se préparent à accueillir le pape dans une très grande ferveur ; les foules, notamment pour la messe au Luneta Park du 18 janvier après-midi à Manille, devraient dépasser en nombre celles qui s’étaient rassemblé autour du pape Jean-Paul II en 1995. Les autorités affirment anticiper tous les risques possibles, depuis l’attentat politique jusqu’à l’acte d’un « loup solitaire » en passant par les mouvements de foule.
Le 6 janvier, lors d’un point presse, le général Gregorio Catapang Jr, chef d’état-major des armées, a précisé qu’un important réseau de barrières serait déployé dans Manille autour des lieux de rencontre prévus entre le pape et les Philippins. « Nous disons aux gens qui veulent venir qu’il faudra se réjouir de ne serait-ce qu’entr’apercevoir le pape car nous ne pourrons pas tous être aux côtés du Saint-Père », a-t-il affirmé, ajoutant que le pape François survolera la foule en hélicoptère.
Pour tous les salariés de la région du grand Manille, le gouvernement a décrété trois jours de congé spécial, les 15, 16 et 19 janvier, les 17 et 18 tombant un week-end.
(eda/ra)