Cet aveu est celui de Shin Dong-hyuk. Auteur de Rescapé du camp 14, ouvrage devenu best-seller dans lequel il revenait sur son expérience dans les camps de concentration de Corée du Nord, le désormais célèbre témoin a avoué avoir menti sur plusieurs points. Shin Dong-hyuk affirmait dans son livre avoir passé toute sa vie dans l’effroyable camp 14, un camp de haute sécurité en Corée du Nord. Il serait parvenu à s’échapper à l’âge de 22 ans, en grimpant par-dessus le cadavre d’un autre détenu, pour franchir des barrières électrifiées. Mais aujourd’hui, il dit avoir été transféré à l’âge de 6 ans, avec sa mère et son frère, dans le camp 18, un camp aux conditions de détention relativement meilleures que le camp 14. Il déclarait que les gardes lui avaient coupé un doigt pour le punir après avoir fait tomber une machine à coudre. Aujourd’hui, il dit que c’est parce qu’il s’était échappé de ce camp 18 et qu’il avait été rattrapé. Enfin, il affirmait avoir été torturé à l’âge de 13 ans. En réalité, ces faits se sont passés plutôt vers l’âge de 20 ans.
Le 18 janvier, sur sa page Facebook, Shin Dong-hyuk a présenté ses excuses. Il a justifié ces changements en déclarant qu’il avait voulu éviter de « revivre encore et encore ces moments douloureux ». Selon RFI, une vidéo de propagande diffusée en novembre dernier par la Corée du Nord est certainement à l’origine de ces aveux. Le régime de Pyongyang est furieux contre Shin Dong-hyuk ; son témoignage fait partie de ceux qui ont permis le vote, le 18 novembre 2014, d’une résolution de l’ONU qui accuse le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un de crimes contre l’humanité. La Corée du Nord a fait beaucoup d’efforts pour discréditer Shin. Il a diffusé une vidéo qui montre son père qui accuse son fils de mentir – vidéo sans doute réalisée sous la contrainte. Mais ce père a été reconnu par une ancienne détenue du camp 18, et plusieurs réfugiés se sont mis à douter du fait que Shin avait bien grandi dans cet effroyable camp 14.
On peut donc penser que c’est sous la pression que le jeune réfugié a fini par modifier son histoire. Ce qui soulève beaucoup d’inquiétudes parmi ceux qui ont déjà beaucoup de difficulté pour rendre la Corée du Nord responsable de ses violations des droits de l’homme. Cette affaire ne remet pas en cause la réalité de l’horreur du goulag nord-coréen. La partie la plus importante du témoignage de Shin tient toujours. Ses cicatrices causées par des mois de torture ont été authentifiées par des médecins. Son corps porte les séquelles de la malnutrition et du travail forcé subis quand il était enfant.
Les changements de son histoire ne remettent pas non plus en question les conclusions de la commission d’enquête de l’ONU, qui se base sur plus de 300 témoignages, et sur des photos satellites des camps. Beaucoup appellent à la compréhension pour Shin Dong-hyuk, et rappellent que les réfugiés nord-coréens souffrent d’immenses traumatismes, ainsi que de la culpabilité de voir leur famille laissée derrière eux être punie à leur place. L’affaire soulève enfin le problème de la parole de ces transfuges et des difficultés à confirmer leurs témoignages. Les réfugiés ont parfois tendance à dire ce que leurs interrogateurs attendent d’eux, et à noircir davantage leurs histoires – qui pourtant n’ont pas besoin de ça.
Concernant ce pays, les informations de première main restent donc rares. Elles proviennent des Nord-Coréens qui choisissent de passer la frontière séparant la Corée du Nord de la Chine populaire, soit pour y trouver un refuge temporaire, soit pour y chercher la voie d’un exil qui les mènera vers un pays tiers. Dans l’article ci-dessous, publié dans la Revue MEP (Asie et océan Indien), n° 501, de janvier 2015, un missionnaire catholique livre son analyse de cette situation.
L’exode tragique des réfugiés nord-coréens
S’il est un pays où les droits élémentaires de la personne humaine sont systématiquement foulés aux pieds, c’est bien la Corée du Nord, qu’on peut qualifier de plus grand camp de concentration à ciel ouvert de la planète. Un camp où, par définition, on ne peut ni entrer, ni sortir, d’où l’aspect fragmentaire des informations qui nous parviennent sur les souffrances indicibles endurées par ce peuple réduit à l’état d’esclavage. On doit donc s’en tenir aux témoignages des réfugiés qui parviennent à franchir la frontière chinoise, à leurs risques et périls. Auprès des missionnaires et des personnes de bonne volonté, qui les accueillent, ils évoquent l’enfer des camps de travail et de rééducation, dont les régimes communistes se sont fait la spécialité sous toutes les latitudes. La dictature des trois générations Kim (Kim Il-sung, Kim Jong-il et Kim Jong-un : le père, le fils et le petit-fils) rivalise de cruauté avec tout ce que l’on avait connu jusqu’ici en Asie depuis la moitié du siècle dernier, hormis peut-être le génocide des Cambodgiens par les Khmers Rouges. Ainsi, un réfugié nord-coréen, Jung Sung Nam, dans le spectacle musical qu’il a composé, intitulé Yodug Story, évoque la faim, les tortures, les viols et les exécutions publiques, et, pour ne citer que ce « détail », qui glace d’horreur les Sud-Coréens, les enfants affamés mangeant des rats !
Le réfugié nord-coréen qui parvient en Chine, autre pays communiste, doit demeurer sur ses gardes, car il est à la merci d’une reconduite à la frontière, ce qui équivaut à une mort certaine, ou à un emprisonnement arbitraire particulièrement cruel. Certes, la Chine a adhéré aux conventions des Nations Unies sur les réfugiés (celles de 1951 et de 1967), qui énoncent le principe de « non refoulement » de ces personnes vers leur pays d’origine. Il reste qu’en contradiction flagrante avec cette disposition, le gouvernement chinois a signé un accord avec la Corée du Nord, en 1986, prévoyant la reconduite à la frontière des Nord-Coréens qui ont réussi à la franchir.
Le 15 avril 2008, une commission du Congrès américain a présenté un rapport qui fait état de la situation des réfugiés nord-coréens en Chine : on y évoque des interrogatoires particulièrement violents, avec des cas fréquents de tortures, des emprisonnements de longue durée sans procès et même des exécutions dites « simulées », c’est-à-dire réelles mais réalisées sous le prétexte, notamment, que le prisonnier a cherché à s’évader… Ces informations ont été recueillies auprès de trente-deux réfugiés et de huit anciens agents du contre-espionnage nord-coréen passés au Sud, au cours des huit dernières années.
On peut classer les réfugiés nord-coréens en deux catégories : ceux qui arrivent en Chine pour y trouver de la nourriture, voire un travail, et qui, faute de mieux, finissent par rentrer en Corée du Nord, et ceux qui quittent leur pays avec la ferme intention de ne pas jamais y revenir. Il est difficile de connaître le nombre exact de personnes qui ont fui la Corée du Nord, en particulier de celles qui appartiennent à la première catégorie. On a pu noter deux grandes vagues de réfugiés, tenaillés par la faim, en 1995-1996, puis en 2006-2007, suite aux mauvaises récoltes dues à des inondations catastrophiques. Depuis environ cinq ans, les réfugiés qui fuient la partie totalitaire du « Pays du Matin Calme » – la Corée –, située au nord du 38ème parallèle, invoquent désormais le plus souvent les violations des droits de l’homme. On estime que 800 000 Nord-Coréens sont passés en Chine depuis 1995.
Selon l’article 47 du Code pénal nord-coréen, le fait de fuir le « paradis socialiste », selon une expression officielle du régime, est considéré comme une désertion, punissable, au retour dans la mère patrie, en guise en quelque sorte de bienvenue, d’une peine minimum de… sept années d’emprisonnement, c’est-à-dire de camp de travail, autant dire de la peine de mort par épuisement ou du fait des tortures que cette personne, assimilée à un dangereux délinquant, doit subir quotidiennement. En 2008, on rapporte que les autorités nord-coréennes ont exécuté treize femmes et deux hommes, accusés d’être passés illégalement dans le camp de la liberté, c’est-à-dire avec le projet de se rendre en Thaïlande via la Chine. Bien plus, actuellement, on assiste à une véritable « chasse à l’homme », digne de nos battues aux sangliers, dans toute la partie nord de la Chine, avec l’accord tacite des autorités communistes locales, les « coupeurs de tête » étant des Nord-Coréens, hommes et femmes, qui ont été entraînés pour débusquer le réfugié, et qui sont payés pour mener à bien cette basse besogne. Des Chinois, rémunérés eux aussi, leur viennent souvent en aide.
L’exode vers la liberté, depuis le nord de la Corée jusqu’en Chine, ne cesse pas pour autant, car, à la différence de la fameuse zone démilitarisée située entre le Nord et le Sud de la Corée, de part et d’autre du 38ème parallèle, il est impossibile de surveiller de près les 1 416 kilomètres de la frontière sino-coréenne ; celle-ci demeure donc relativement perméable en certains endroits. De nombreux réfugiés témoignent avoir réussi à soudoyer des garde-frontières nord-coréens, et c’est pourquoi beaucoup de leurs concitoyens, souvent réduits à la misère, rêvent de devenir garde-frontières pour gagner de l’argent à bon compte… Ainsi, dit l’un de ces réfugiés, « les garde-frontières étudient attentivement nos documents jusqu’au moment où vous leur offrez de l’argent… Alors ils deviennent soudainement compréhensifs, et ils vous laissent passer ».
Les experts internationaux estiment à 150 000, voire à 200 000, le nombre des Nord-Coréens qui ont pu trouver un refuge précaire dans la région autonome coréenne de Yanbian, dans la province chinoise de Jilin, dont la superficie de 42 700 km² équivaut à celle de la région Rhône-Alpes. Malheureusement, le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l’ONU est dans l’incapacité de mener une enquête rigoureuse sur le terrain, car les autorités chinoises lui interdisent l’accès à ce territoire.
Selon un autre rapport, le nombre de femmes représente pas moins de 75 % des réfugiés, ce qui est considérable. Cela serait dû au fait que les hommes, retenus par le service militaire obligatoire (qui dure… dix ans !) sont cantonnés dans leurs casernes. S’ils tentent quelque évasion, ils risquent d’être durement châtiés et ils le savent… Ces réfugiées tentent de trouver un emploi en Chine : au mieux, elles sont employées comme serveuses ou femmes de ménage dans les cafés et les restaurants, comme ouvrières dans le bâtiment, ou domestiques dans les fermes… et, bien évidemment, alors qu’elles n’ont droit qu’au gîte et au couvert, nombreux sont leurs employeurs qui abusent d’elles.
Les viols et la prostitution sont monnaie courante, et il n’est pas rare qu’à la campagne, elles soient obligées de se marier avec leurs patrons. Toutefois, elles en arrivent à envier leurs congénères qui, n’ayant pas réussi à trouver un emploi, sont littéralement livrées aux prédateurs qui se livrent au commerce de la prostitution, sous la menace d’être renvoyées en Corée du Nord en cas de refus de leur part. Ces proxénètes les vendent alors comme des esclaves à des intermédiaires chinois qui les livrent aux clients de passage… Le comble de l’horreur est atteint lorsque ces jeunes filles, dont certaines sont à peine âgées de 12 ans, sont marquées à la poitrine au fer rouge des initiales de leurs patrons-proxénètes.
On estime que 80 à 90 % des Nord-Coréennes réfugiées en Chine sont victimes d’abus sexuels. Un professeur sud-coréen de l’université de Kyungnam de Séoul compare les conditions de vie de ces femmes à celles des « femmes de réconfort », c’est-à-dire ces jeunes Coréennes, qui, durant la seconde guerre mondiale, avaient été enlevées par l’armée japonaise pour être livrées comme prostituées aux soldats nippons. Le directeur du Bureau pour la surveillance et la lutte contre le trafic des êtres humains du Département d’Etat américain, Jose Miller, estime que le trafic des êtres humains entre la Corée du Nord et la Chine est contrôlé par une organisation criminelle internationale, qui, chaque année, fait 800 000 victimes dans le monde entier !
En réalité, il ne faut jamais oublier que la Chine populaire, pays communiste, est un allié de la République populaire et démocratique de Corée (ou Corée du Nord). Elle veut aussi éviter qu’un afflux de réfugiés nord-coréens, autant massif que difficilement contrôlable, ne déstabilise la Région autonome de Yanbian. Alors, elle les considère comme de vulgaires fuyards, des immigrés économiques illégaux économiques, qui doivent être renvoyés dans leur pays d’origine au plus vite… et, si nécessaire, en recourant à la force, ce qui le plus souvent est le cas.
Depuis 2002, des centaines de réfugiés nord-coréens ont trouvé asile dans des représentations diplomatiques situées dans la capitale de la Chine. Ainsi, à la fin du mois d’octobre 2004, une centaine d’entre eux parvinrent à pénétrer dans le consulat de la Corée du Sud à Pékin, une vingtaine d’autres à l’ambassade du Japon, et quarante-quatre à l’ambassade du Canada. Le 15 octobre 2005, un groupe de vingt Coréens originaires du Nord, dont quatre enfants et quatorze femmes, ont pu franchir l’enceinte de l’ambassade de Corée du Sud. Enfin, entre septembre 2004 et mars 2005, cinquante-deux Nord-Coréens ont tenté, à quatre reprises, d’entrer dans une école japonaise de Pékin où ils désiraient demander l’asile diplomatique; la quatrième tentative fut la bonne.
Il reste que tous ne réussissent pas dans leur entreprise d’évasion. Le 26 octobre 2004, toujours à Pékin, la police chinoise est entrée dans des planques où se cachaient des réfugiés nord-coréens. Soixante d’entre eux ont été rapatriés de force dans leur pays, et il en a été de même pour trente autres personnes à la suite de la visite du Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la Corée du Nord, Kang Sok Yu, qui eut lieu du 2 au 5 avril 2005. Ils faisaient partie d’un groupe de quatre-vingt-dix « déserteurs » qui avaient été capturés par les autorités chinoises et jetés en prison à Changchun, dans la province de Jilin. Les soixante autres infortunés « déserteurs » ne tardèrent pas à subir le même sort, dans l’indifférence générale…
Ce problème des réfugiés abandonnés à leur triste sort ou pourchassés sans merci, a conduit de nombreux organismes, officiels ou non, à dénoncer l’attitude de la Chine pour son manque d’assistance et ses rapatriements forcés. Les tensions se sont encore accrues récemment à la suite des menaces proférées par Pékin à l’encontre de ceux qui aident les réfugiés dans le but de les décourager et de les empêcher de leur porter secours.
Comment les réfugiés nord-coréens parviennent-ils en Corée du Sud ou dans d’autres pays libres via la Chine ? Commençons par évoquer la Mongolie : aussi étrange que cela puisse paraître, il arrive qu’ils parviennent à gagner ce pays difficile d’accès du fait de son relief particulièrement accidenté, mais la Mongolie demeure une destination que l’on peut qualifier de « saisonnière ». Il leur faut plutôt tenter leur chance vers le sud. Par crainte d’offenser le régime de Pyongyang, le Laos et le Vietnam, qui sont aussi des pays communistes, sont généralement peu enclins à porter assistance aux « déserteurs » nord-coréens. Si ces derniers parviennent dans l’un de ces deux pays, il est préférable qu’il n’y demeurent pas trop longtemps ; en effet, il n’est pas rare que les polices de ces Etats remettent les réfugiés aux autorités chinoises et même nord-coréennes.
Reste alors la Thaïlande, qui est la destination la plus sûre : en 2006, mille Nord-Coréens étaient détenus dans des camps de transit de cet Etat en attendant leur départ vers différents pays d’accueil. Toutefois, le chemin des réfugiés nord-coréens vers la liberté jusqu’à la frontière thaïlandaise est parsemée d’embûches de toutes sortes : il y a tout d’abord les passeurs, qui sont loin d’être tous honnêtes, en particulier les passeurs professionnels, qui réclament de fortes sommes. Il n’est pas rare que des missionnaires catholiques ou protestants rendent un tel service, toujours au péril de leur vie, directement ou, le plus souvent, en mettant en contact les réfugiés avec un passeur, qu’ils accompagnent la plupart du temps. Il faut dire que le « métier » de passeur, si tant est qu’on peut le qualifier ainsi, est très dangereux. Nombre d’entre eux ont été arrêtés, puis exécutés sans véritable procès quelques semaines plus tard. Au sujet des tarifs, prenons un exemple : le pasteur protestant Philip Buck assure qu’il se charge lui-même d’aider un réfugié pour la somme de 800 dollars, alors qu’un passeur professionnel réclame 2 000 dollars, voire plus… Sans l’assistance d’un missionnaire, le voyage depuis la frontière sino-coréenne, y compris la somme remise aux gardes-frontières nord-coréens (le « bakchich »), se monte à environ 4 500 – 5 000 dollars par personne. Or, en 2004, on a calculé que 83 % des 1 850 réfugiés nord-coréens parvenus en Corée du Sud avaient été aidés par des passeurs professionnels.
D’où vient cet argent ? Les missionnaires qui aident les réfugiés sont soutenus par des associations qui récoltent des fonds auprès d’un certain nombre de bienfaiteurs. Il arrive aussi assez souvent que des familles nord-coréennes déjà parvenues dans un pays d’accueil, consacrent une partie de leurs revenus à faire venir un parent ; c’est ce que l’on appelle la « désertion à la chaîne ». Il n’est pas rare qu’un membre d’une famille arrivé en Corée du Sud envoie à un passeur l’argent qu’il perçoit du gouvernement de Séoul pour s’installer dans son nouveau pays (le « settlement money »). Quant aux passeurs qui travaillent dans le nord de la Chine, ce sont souvent des Nord-Coréens qui ont réussi, dans un premier temps, à gagner la Corée du Sud et qui ont obtenu un passeport sud-coréen, ou des Chinois d’origine coréenne qui vivent dans la province de Jilin. Equipés de téléphones portables, et aussi de systèmes de géo-localisation (GPS), ils travaillent seuls, à leur compte, ou en lien avec des missionnaires ou des personnes qui servent dans des organisations non gouvernementales humanitaires.
Signalons enfin que, depuis de nombreuses années, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU tente, sans succès, de voter une résolution visant à condamner la Corée du Nord et la Chine pour leurs atteintes aux droits de l’homme.
En conclusion, il faudrait que la communauté internationale se décide enfin à faire pression sur la Chine pour que cette dernière accorde le statut de « réfugiés » aux Nord-Coréens qui fuient leur pays, avec toutes les conséquences que cela comporte : ne pas les rapatrier de force, et les aider en respectant leur dignité. Il conviendrait aussi que les pays européens fassent tout leur possible pour accueillir des réfugiés en provenance de la Corée du Nord. En effet, il faut savoir qu’aucun d’entre eux n’a été admis à séjourner dans l’un des Etats de ce continent entre 1995 et 2000 ! Le premier pays qui a ouvert ses frontières fut les Pays-Bas, en 2001. A la fin de l’année 2004, on ne compte que 320 réfugiés nord-coréens en Europe, dont 276 en Allemagne, 17 au Royaume-Uni, 15 aux Pays-Bas, 7 au Danemark et 5 en Irlande. Notons enfin l’immense effort de l’Eglise catholique et des communautés ecclésiales protestantes (notamment celles qui sont présentes en Corée du Sud) pour l’accueil de ces personnes, dont la situation actuelle, particulièrement tragique, crie vers le Ciel.
(eda/ra)