Eglises d'Asie

Au cours des 10 dernières années, la croissance démographique a très nettement diminué

Publié le 25/08/2010




Le 1er avril 2009, le Vietnam comptait 85 800 000 habitants. Tel est l’un des principaux résultats du recensement qui s’est déroulé au début du mois d’avril, l’année dernière. L’ensemble des chiffres et des conclusions a été rendu public le 21 juillet dernier par le comité directeur du recensement démographique et immobilier (1). Le rapport fait état des principales caractéristiques de l’évolution démographique au Vietnam dans les 10 dernières années.

Les données recueillies sont du plus haut intérêt autant parce qu’elles font apparaître les grands courants qui traversent la société vietnamienne actuelle que parce qu’elles décrivent le milieu dans lequel vit la communauté catholique. Le nombre des catholiques ne figure pas dans les résultats du recensement récent. A partir des statistiques collectées dans chaque diocèse, ce chiffre était estimé à 5 776 972 en 2005 (2). En appliquant le taux de croissance démographique actuel, il serait aujourd’hui de plus de 6 120 000. La communauté catholique constituerait ainsi aujourd’hui environ 7,13 % de la population globale.

 

À n’en point douter, l’élément le plus remarquable relevé par ce recensement est le net ralentissement de la croissance démographique. Au cours des 10 ans écoulés (1999-2009), la population a augmenté de 9 523 000 personnes, ce qui correspond à une augmentation annuelle de 952 000 et à une croissance annuelle de 1,2 %. Au cours des 10 années précédentes (1989 – 1999), l’augmentation annuelle moyenne était de 1 200 000, ce qui correspondait à une croissance démographique annuelle de 1,7 %.

On peut aussi remarquer que le déséquilibre entre population masculine et féminine qui est très ancien (3) et a été accentué par les dernières guerres, subsiste encore, même s’il a tendance à diminuer. Les femmes constituent aujourd’hui 50,6 % de la population globale pour 49,4 % d’hommes. Ce déséquilibre ne devrait pas tarder à disparaître, les naissances masculines étant aujourd’hui largement excédentaires. Cependant cette caractéristique démographique oppose, encore aujourd’hui, le Vietnam aux autres pays de la région où le déséquilibre démographique est en faveur du sexe masculin.

Avec l’exode rural, les grandes métropoles concentrent aujourd’hui une grande partie de la population nationale. Le recensement de 2009 nous révèle que la capitale, Hanoï, abrite aujourd’hui 6 500 000 personnes. Elle est dépassée en population par l’ancienne Saigon où résident plus de 7 millions d’habitants.

Les résultats récemment publiés mettent aussi en relief les différences démographiques existant entre les Vietnamiens (d’ethnie kinh) et les autres peuples d’ethnies différentes, au nombre de 53, résidant surtout sur les hauts plateaux du Centre et dans la région montagneuse du Nord-Ouest. Les « kinh » représentent 85,7 % de la population (73 500 000), tandis que les effectifs des minorités ethniques se chiffrent à 12 200 000, soit 14,3 % de la population. Durant la dernière décennie, la croissance démographique de ces populations minoritaires a été plus élevée que la moyenne générale (1,6 % au lieu de 1,2 %).

Le rapport général issu du recensement de 2009 insiste également sur l’amélioration des conditions de vie au cours de la décennie (1999-2009). Dans le domaine éducatif, pour lequel abondent les statistiques par classe d’âge, on peut relever par exemple que le taux d’alphabétisation est passé de 90,3 à94 % pour la population au-dessus de 15 ans. L’habitat s’est également amélioré de façon sensible. Les maisons construites en dur constituent aujourd’hui 46 % de l’habitat. La superficie moyenne d’une habitation familiale est aujourd’hui de 16,7 m².