Eglises d'Asie

Amantes de la Croix de Thu Thiêm : pour les autorités, les anciennes écoles ne leur appartiennent plus

Publié le 02/11/2015




Les réseaux sociaux (1) ont diffusé, ces jours derniers, des informations supplémentaires sur l’intrusion de la police du second arrondissement de Saigon dans une ancienne école secondaire, appartenant aux sœurs des Amantes de la Croix de Thu Thiêm. Ces nouvelles confirment ….

… le retrait de la police hors des locaux de l’école, mais laissent entendre qu’il ne s’agit là que d’un répit.

Le 22 octobre au matin, les autorités municipales du deuxième arrondissement avaient mobilisé une troupe formée de policiers, de membres de la milice et d’ouvriers du bâtiment. L’ensemble du groupe s’était introduit dans les locaux de l’école Sainte-Anne. Ils avaient amené avec eux un bulldozer et un certain nombre d’outils performants. L’intrusion a duré deux jours. Pendant tout ce temps, les religieuses se sont tenues en prière devant la porte de l’école.

Le 24 octobre, une lettre signée du président du Comité populaire du second arrondissement de Saigon, Nguyên Hoai Nam, a annoncé aux religieuses la suspension de la tentative de démolition de l’école.

Cependant, selon cette lettre, les trois écoles des religieuses, nationalisée après 1975, appartiennent aujourd’hui à l’Etat. La lettre ajoute même qu’il n’existe aucun témoignage attestant que ces écoles sont la propriété de la congrégation.

En outre, ajoute le président du Comité populaire, ces établissements sont situés à l’intérieur du territoire sur lequel va être édifiée une zone urbaine nouvelle. Un programme d’expropriation y a été mis en œuvre. Il est donc hors de question de restituer ces établissements, conclut la lettre.

C’est en 2011 qu’avait débuté la création de la « zone urbaine nouvelle » de Thu Thiêm, dans le second arrondissement de Saïgon. Les autorités gouvernementales entamèrent un programme d’expropriation des résidents du quartier. L’indemnisation proposée à ces derniers fut outrageusement insuffisante (16 millions de dongs le mètre carré de terrain, soit près de 640 euros/m2).

A cette époque, les écoles confisquées après 1975 n’étaient déjà plus utilisées pour l’enseignement. Or, en décembre 1975, lorsque sur le conseil de l’archevêque de l’époque, Mgr Nguyên Van Binh, les religieuses avaient transmis leurs écoles à l’Etat, elles avaient spécifié que les autorités devraient les utiliser à des fins éducatives. Selon ce contrat, ces écoles auraient dû être rendues à la congrégation, puisqu’elles n’étaient plus utilisées pour l’enseignement. Non seulement ce ne fut pas le cas, mais en outre, certaines d’entre elles furent utilisées comme siège de l’administration locale.

(eda/jm)