Eglises d'Asie

Des paroisses catholiques célèbrent des messes à l’intention particulière des élèves présentant l’examen d’entrée à l’université

Publié le 18/03/2010




Le 4 novembre dernier, une quarantaine d’élèves en dernière année de lycée, accompagnés de leurs parents, participaient à une messe célébrée à la paroisse de Nangok, à Séoul, pour prier afin d’obtenir de bons résultats à leur examen d’entrée à l’université. Quelques étudiants se sont confessés avant la messe. “Cet examen est la première épreuve sérieuse de votre vie. J’espère que vous réussirez avec l’aide de la grâce de Dieu », leur a dit dans son homélie le P. John Han Sang-mun.

La paroisse de Nangok est l’une des nombreuses paroisses du pays à avoir organisé une messe pour les lycéens de dernière année qui se préparaient à passer le College Scholastic Aptitude Test 2004 (CSATle 5 novembre. Le CSAT, comparable dans une certaine mesure à notre baccalauréat national, est considéré comme crucial pour l’avenir des étudiants car l’entrée à l’université dépend des notes obtenues. La formation universitaire est tenue en très haute estime en Corée. Les diplômes des grandes universités facilitent l’évolution d’une carrière et donnent un certain rang dans la société. Tous ces éléments font du CSAT un moment charnière et particulièrement stressant pour les élèves et leurs parents.

Le 5 novembre, jour d’examen, la Corée toute entière a commencé à travailler deux heures plus tard qu’à l’accoutumée pour éviter aux candidats les problèmes de circulation et leur permettre de rejoindre sans encombre les 876 centres d’examen. Des voitures de police étaient à la disposition des retardataires. Même la bourse avait retardé son ouverture de deux heures. Cette année, ils étaient 675 000 candidats à se présenter à l’examen, sachant que seulement 367 000 d’entre eux entreront à l’université, pour une scolarité de quatre années. L’examen comprend quatre matières : coréen, mathématiques, sciences naturelles et sciences sociales et enfin anglais.

A la fin de la messe, le P. Han et son vicaire, le P. Peter Ryoo Dal-hyun, ont imposé les mains aux participants pour implorer la bénédiction de Dieu. Les catéchistes avaient préparé et servi du thé, des gâteaux et des friandises au riz gluant, les chapssalddeok et les yeot. Selon la coutume coréenne, les étudiants dégustent ces spécialités sucrées avant l’examen dans l’espoir que leur consistance glutineuse leur apportera tonus, ténacité et persévérance. Les deux prêtres ont demandé l’aide de Dieu pour que chacun accepte les résultats de cet examen et que nul ne se décourage en cas d’échec.

Les étudiants coréens étudient d’arrache pied pendant des mois pour réussir le CSAT. La pression créée par leur entourage conjuguée à leurs ambitions personnelles ne facilite pas les choses. Le stress n’est jamais loin. Il pourrait être à l’origine du récent suicide de deux jeunes étudiantes. Le 5 novembre, la première partie de son examen achevée, une jeune fille de 19 ans, à Namwong, dans la province de Jeollabuk, s’est jetée par la fenêtre d’un appartement. A Séoul, une autre candidate a sauté du 25e étage, le 6 novembre. La police relie ces drames au pressentiment d’échec sans doute ressenti par ces deux jeunes filles.