Eglises d'Asie

Plusieurs associations ont organisé des visites médicales gratuites pendant une journée pour les travailleurs étrangers

Publié le 18/03/2010




Le 21 juillet 1996, le Centre Catholique International de Tôkyô et plusieurs autres associations ont organisé des visites médicales gratuites pour les travailleurs étrangers, dans les locaux de la paroisse catholique d’Akabane. 200 personnes qui ne peuvent ni consulter un médecin, ni aller à l’hôpital se faire soigner, se sont présentées à ces consultations. Malgré une pluie battante, une centaine de médecins, de dentistes et d’infirmières étaient venus gracieusement prêter leur concours. Le gouvernement japonais en effet, refuse d’instaurer un système d’assurance-santé pour les étrangers n’ayant pas le statut de résident, sous prétexte qu’une telle assurance les encouragerait à travailler dans l’illégalité. Le résultat, c’est que, même très malades, faute d’argent, ils ne peuvent se faire soigner.

D’après les statistiques officielles du Bureau de l’immigration, fin mars 1996, il y aurait 1 360 000 étrangers enregistrés au Japon. A ce chiffre, il faut ajouter celui des non-enregistrés, estimé à 300 000. Ainsi, 1 % de la population résidant au Japon est étrangère. Parmi ces étrangers en situation légale ou non, on estime à 380 000 le nombre des catholiques, presque autant que celui des catholiques japonais. Pour la messe du dimanche, à l’occasion des naissances, baptêmes et mariages, ils viennent de plus en plus nombreux dans les paroisses qui, hélas, ne sont pas toujours bien équipées pour les recevoir (14).

Les Philippins forment un des groupes ethniques les plus importants. Parmi eux, se trouvent de nombreuses jeunes femmes, attirées par une monnaie forte qui leur permet de faire vivre la famille restée aux pays. Elles sont employées de maison, serveuses, hôtesses ou danseuses dans des boîtes plus ou moins bien famées. Clandestines ou au moins en situation illégale, elles tombent très vite dans les filets des réseaux mafieux. Leur santé et leur vie sont souvent en danger et leur sort peu enviable. Catholiques pour la plupart, les paroisses sont leurs seuls points de repère.

Les Latino-américains sont de loin les plus nombreux, en particulier les Brésiliens. Le ministère de l’Intérieur estime leur nombre à 180 000. Il s’agit de jeunes gens de la deuxième ou troisième génération, nés de parents japonais, catholiques pour la plupart, émigrés au Brésil, lors du marasme de l’après-guerre. La communauté japonaise du Brésil est la plus importante du monde, 1,3 millions dont 80 % habitent à Sâo Paolo et sa région. Malgré le temps passé, ils ne sont pas encore vraiment assimilés à la culture brésilienne et parlent encore entre eux, plus ou moins bien, le japonais de leurs grands-parents. Le miracle économique comme le manque de main d’oeuvre non-qualifiée des usines japonaises les ont encouragés à venir, sans compter la perspective d’apprendre un métier ou de se frotter aux méthodes de l’industrie moderne. Le gouvernement japonais voyant en eux une bonne source de main d’oeuvre les accueille en priorité et, par solidarité, leur donne d’emblée permis de séjour et carte de travail. De tous les travailleurs émigrés du Japon leur sort est certainement le plus enviable. Bien organisés, ils ont leur propres bulletins d’information, leurs épiceries où se ravitailler, animent des groupes folkloriques et les paroisses bénéficient de leur dynamisme.

Le sort des jeunes femmes brésiliennes d’origine japonaises est, lui, plus difficile. Un rapport d’une journaliste brésilienne, Nathalie Hobeica, signale le cas de nombreuses célibataires qui, ne parvenant pas à s’assimiler aux Brésiliens, rêvent de mariage avec des japonais du Japon. Elles s’adressent aux nombreuses agences matrimoniales non commerciales qui existent au sein de la communauté japonaise du Brésil, mais risquent d’être déçues en n’y rencontrant que des agriculteurs du Japon, déjà âgés ou divorcés qui, par suite du refus des jeunes Japonaises du Japon de vivre à la campagne, essaient de trouver la compagne de leur rêve.