Eglises d'Asie – Philippines
« Nous rompons le pain dans un monde injuste » – cardinal Charles Bo au Congrès eucharistique international de Cebu
Publié le 02/02/2016
… mis notamment en valeur la dimension sociale de l’Eucharistie. Si celle-ci est vécue en actes et en vérité, a-t-il fortement souligné, elle en appelle « à une troisième guerre mondiale contre la pauvreté et la cruauté (…), à une troisième guerre mondiale contre un monde qui produit de plus en plus d’armes, alors qu’un demi-milliard de personnes n’ont pas assez à manger ».
Le cardinal birman a également insisté sur la nécessité de proclamer dans les rues « un Evangile de la vie », en mettant en garde les participants au Congrès contre les dangers mortifères que sont l’avortement, la peine de mort et l’euthanasie, « les ennemis de l’Eucharistie ». « La dévotion au Saint-Siège, la dévotion à Jésus de Nazareth, c’est bien », a-t-il affirmé. Mais le Christ nous appelle « à être ses disciples, à porter sa Croix ; la messe des dévots dure une heure. Mais la messe du disciple n’a pas de fin… »
Nous reproduisons ci-dessous le texte complet de l’homélie de Mgr Charles Bo, traduite en français par Kinda Elias pour La Documentation Catholique *.
« Je suis heureux d’être ici à Cebu !
Je me tiens sur cette terre sainte, rempli de reconnaissance et de joie, portant le message d’espoir et de joie du prophète du millénaire, notre cher Saint-Père François.
Pape François vous aime tant ! Notre Saint-Père vous aime tous ! Vous êtes tous aimés par le Saint-Père ! Pape François vous aime tant ! Notre Saint-Père vous aime tous ! Vous êtes tous aimés par le Saint-Père ! (1)
Nous sommes reconnaissants aujourd’hui. Notre reconnaissance va à Dieu, pour cet événement à grande signification tel que ce Congrès eucharistique international, qui a réuni l’Eglise catholique dans le berceau de la foi catholique aux Philippines, Cebu.
Je suis reconnaissant au Saint-Père pour sa confiance et l’honneur qu’il a conféré à votre humble serviteur en le déléguant auprès de vous. Je suis reconnaissant pour votre chaleureux accueil, pour la communion profonde que nous ressentons en tant que catholiques à travers le monde. Humblement, je suis reconnaissant pour cette opportunité d’être parmi vous.
Vous êtes une grande nation, la lumière de l’Asie, la plus grande communauté catholique dans ce continent. Cette nation catholique constitue un pivot qui y a promu la croissance du catholicisme. Votre lumière est apparue dans tous les coins du monde à travers vos fils et filles dont la foi exemplaire constitue depuis des siècles, la balise de l’évangélisation. Dans certaines contrées du monde, le catholicisme doit son existence à une présence philippine. Chaque migrant originaire des Philippines incarne un Paul de Tarse, et ce, dans plus de 120 pays.
A Hongkong, à Londres, au Caire, à Rome, à Dubaï, les Philippins sont sur le terrain, les Philippins sont dans l’air, les Philippins sont sur l’eau. Les Philippins sont partout ! Durant les cinq dernières décennies, le seul endroit qui ait accueilli favorablement nos prêtres, religieux et laïcs, à bras ouverts et s’en est réellement préoccupé, c’est vous et l’Eglise aux Philippines.
Aujourd’hui, l’Eglise au Myanmar est une Eglise confiante. Votre communion est un témoin poignant d’une communion eucharistique avec une Eglise en souffrance. Vous avez partagé le pain de l’hospitalité, le pain de la connaissance, le pain de votre amour pour les personnes qui sont ici présentes.
Nous sommes réunis à un niveau global, une table globale, pour une Eucharistie cosmique, Eucharistie missionnaire à Cebu ! Vous êtes la porte du christianisme pour cette grande nation. Après une semaine de célébrations au Santo Niño de Cebu, vous vous êtes rassemblés ici, commémorant le jubilé des 500 ans de l’arrivée de la foi. Soixante-dix-neuf ans après un congrès eucharistique dans cette grande terre de foi, vous êtes allés de l’avant pour célébrer cette communion globale.
Le thème « Le Christ en vous est l’espoir de Gloire » (lettre aux Colossiens) est un thème qui trouve écho dans vos montagnes, vos belles rivières. Il apaise le cœur de millions de Philippins. C’est un moment historique.
Dieu vous a donné une nation d’une beauté incomparable, mais continuellement défiée par les fréquentes catastrophes naturelles. Votre bien-aimé évêque, Mgr Francisco Funaay Claver, SJ (1929-2010), a déclaré un jour, que les Philippines avaient le titre peu enviable de capitale mondiale des désastres. Cependant, encore et encore, à travers le temps, vous avez fait preuve de résilience, de foi, relevant tous les défis. Que cette 51e édition du Congrès eucharistique international (CEI), soit un temps de guérison pour la terre, cette planète blessée, pour les personnes gracieuses de ce pays et pour toutes les personnes présentement rassemblées.
Vous avez sagement choisi un thème à infinie pertinence : « Le Christ en vous est l’espoir de Gloire – l’Eucharistie, la source et le but d’une mission. »
Ce thème impose les tâches suivantes :
1.) Promouvoir la conscience de la place centrale de l’Eucharistie dans toute vie et mission.
2.) Aider à améliorer notre compréhension et notre célébration de la liturgie eucharistique.
3.) Attirer l’attention sur la dimension sociale de l’Eucharistie.
L’Eucharistie, trésor de foi pour les chrétiens
Il y a cinq cents ans, le christianisme a pénétré cette terre comme un trésor, un ordre à exécuter, une promesse à perpétuer, une mission à accomplir. Mais le trésor de foi a commencé avec quelques simples phrases : « Vous aimerez Dieu et votre prochain comme vous-même. A quoi sert à l’homme de gagner le monde entier s’il perd son âme ? Dieu aime le monde et lui a donné son fils unique, non pour condamner mais pour pardonner. Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. »
Mais parmi toutes ces expressions, une courte phrase a changé l’histoire. En voilà les mots : « Prenez et mangez, ceci est mon corps ! Prenez et buvez, ceci est mon sang ! »
Oui. Les mots les plus puissants de l’histoire de l’humanité, les mots les plus puissants du dialogue entre Dieu et l’homme. Les mots puissants auxquels le monde se nourrit aujourd’hui. L’Eglise mère a incarné ce diamant verbal en un seul mot : l’Eucharistie. Thomas d’Aquin a résumé la centralité de l’Eucharistie pour nous en cette grande prière lyrique :
Ô banquet sacré à travers lequel le Christ est reçu, la mémoire de sa Passion renouvelée.
L’esprit rempli de grâce, un gage de gloire future nous est donné. Alléluia !
L’Eucharistie est un bijou spirituel. Tout bijou mérite d’être admiré sous différents angles et éclairages. Nous avons la chance d’être réunis ces jours-ci et de voir sa splendeur à travers séminaires et réunions.
L’Eucharistie englobe diverses facettes de la vie chrétienne. Vatican II nous dit que l’Eucharistie est la « source et l’apogée de la vie chrétienne » (Lumen gentium, no. 11). Ce mystère de l’Eucharistie a deux aspects : la présence et la mission.
Présence : la recherche de la dignité humaine – l’homme est à l’image de Dieu. L’Eucharistie est un événement de foi historique. L’Eucharistie est la présence de Dieu. C’est le même Seigneur d’Abraham, de Moïse et d’Isaac.
C’est le même Seigneur qui à travers le repas pascal, a libéré les Hébreux de l’esclavage ; à travers son Fil, l’agneau pascal s’étend à l’humanité entière. Le cadeau de la rédemption et du salut. La célébration de l’Eucharistie et son adoration continuent de démontrer que le travail de libération et de rédemption est loin d’être terminé.
Nous adorons Jésus dans le sacrement du Très Saint. Dans les moments personnels avec lui, durant nos bénédictions solennelles et dans nos chapelles d’adoration, la présence du Christ continue à être adorée. L’Eucharistie et la foi intense rejoignent le Christ ; mais cette rencontre a besoin de tiers, à savoir, la communauté.
C’est Mère Teresa qui a contemplé le mystère de la Présence. Elle affirme que « chaque première communion nous remplit de Jésus et nous devrions nous dépêcher de l’offrir aux autres ». Selon la Bible, quand Marie notre Mère, dont le corps fut le premier autel de l’Eucharistie : Jésus, a été mise enceinte par l’Esprit, elle s’est empressée d’aller à la rencontre d’Elisabeth.
Adorer Jésus en l’Eucharistie, c’est accepter aussi que nos semblables, les hommes et les femmes, soient créés à l’image de Dieu. Dans un monde qui tue les enfants dans l’utérus, dans un monde qui dépense plus en armement qu’en nutrition, dans un monde qui continue à comprendre des millions de pauvres, l’Eucharistie est un défi majeur pour l’ensemble de l’humanité. Pouvons-nous sentir la présence de Dieu en nos frères et sœurs ? Le pape Jean-Paul II a parlé de culture de la mort. Le pape François parle de culture de l’indifférence.
L’Eucharistie pleure donc de l’utérus à la tombe de la dignité humaine. Avortement, peine de mort, euthanasie, etc. sont aujourd’hui de véritables défis pour l’Eucharistie. Notre adoration de l’Eucharistie affirme notre foi inaliénable en la dignité humaine. Les gouvernements et beaucoup d’autres devraient apprécier la vision de notre foi.
Des millions de catholiques assistent à la messe et adorent le sacrement. Quand nous nous retrouvons, il ne s’agit pas uniquement de la transformation sur l’autel, du pain en corps du Christ. Chacun de nous est rejoint par nos frères et sœurs en un seul corps. « Nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps » (1 Co, 10, 17). Cette importante conscience nous amène à une première grande tâche : Eucharistie et Mission.
1. De la célébration de l’Eucharistie à l’implication eucharistique – Mission
L’adoration individuelle peut faire de nous de bons dévots. Mais être un dévot est chose facile. La dévotion au Saint-Siège, la dévotion à Jésus de Nazareth, c’est bien. Christ nous appelle à être ses disciples, à porter sa Croix ; la messe des dévots dure une heure. Mais la messe du disciple n’a pas de fin. L’Eucharistie des dévots est confinée dans les autels propres et décorés des églises. L’Eucharistie du disciple se prolonge jusqu’à utiliser les rues pour autels.
Christ est mort dans la rue, a traîné dans les rues, proclamé sa bonne nouvelle dans les rues, et a affirmé la dignité humaine dans les rues. Son autel était le monde. Il a rompu le pain de la guérison. Il a rompu le pain de la nutrition, Il a rompu le pain de la réconciliation. Il a rompu le pain de la Bonne Nouvelle. Ses disciples ont poursuivi sa tâche. Le véritable acte de rassemblement eucharistique était révolutionnaire dans les Actes des Apôtres. Les premiers disciples ont été martyrisés pour s’être réunis et pour avoir rompu le pain.
Jean-Paul II a déclaré : « C’est l’impulsion de l’Eucharistie qui permet à la communauté un engagement pratique dans la construction d’une société plus juste et plus fraternelle. (Mane nobiscum Domine). Le pape Benoît XVI dans Sacramentum caritatis déclare « la rencontre personnelle avec Dieu s’avère dans l’Eucharistie. Et c’est précisément cette rencontre personnelle avec le Seigneur qui renforce la mission révolue à l’Eucharistie ». Jean-Paul II a déclaré : « C’est l’impulsion de l’Eucharistie qui permet à la communauté un engagement pratique dans la construction d’une société plus juste et plus fraternelle (Mane nobiscum Domine) (3). Le pape Benoît XVI dans Sacramentum caritatis (4) déclare « la rencontre personnelle avec Dieu s’avère dans l’Eucharistie. Et c’est précisément cette rencontre personnelle avec le Seigneur qui renforce la mission révolue à l’Eucharistie ». Jean-Paul II a déclaré : « C’est l’impulsion de l’Eucharistie qui permet à la communauté un engagement pratique dans la construction d’une société plus juste et plus fraternelle. (Mane nobiscum Domine). Jean-Paul II a déclaré : « C’est l’impulsion de l’Eucharistie qui permet à la communauté un engagement pratique dans la construction d’une société plus juste et plus fraternelle. » (Mane nobiscum Domine) (3). Le pape Benoît XVI dans Sacramentum caritatis (4) déclare « la rencontre personnelle avec Dieu s’avère dans l’Eucharistie. Et c’est précisément cette rencontre personnelle avec le Seigneur qui renforce la mission révolue à l’Eucharistie ».
Oui, l’Eucharistie nous mène en mission. Quelle est cette mission ? Vatican II définit la triple mission du chrétien en trois mots : Parole, Culte et Témoignage. Le premier c’est connaître la parole de Dieu et proclamer la Bonne Nouvelle. Le second concerne le culte communautaire, affirmer l’unité de la communauté chrétienne dans l’image de la Trinité de Dieu, comme l’ont fait les premiers chrétiens. Le troisième est le témoignage à travers l’action sociale et notre sollicitude envers le faible et le vulnérable, ce que le pape François appelle « le point de vue des marginaux ». Cela nous mène au prochain rôle important de l’Eucharistie.
2. Eucharistie et pauvreté
Un jour, un prêtre m’a dit que prononcer les paroles de la consécration pendant la messe lui devenait très difficile. « Les mots ‘prenez et mangez’ sont très difficiles pour moi », a-t-il dit. Il vivait dans un pays secoué par la guerre et le déplacement de population où la nourriture était difficile à obtenir. Il était préoccupé par la contradiction entre la faim qui frappait son peuple et ces mots de Jésus.
Oui, nous rompons le pain dans un monde injuste. L’Unicef déclare que 20 000 enfants meurent chaque jour de faim et de malnutrition. Ce qui équivaut à 900 000 par mois et 10 millions par an. Un génocide silencieux, le plus grand terrorisme au monde ; quel plus grand péché moral que de voir un enfant mourir de faim aujourd’hui ?
L’Eucharistie et le pauvre sont inséparables. C’est Jean Chrysostome, père de l’Eglise, qui a déclaré « Voulez-vous honorer le Corps du Christ ? Ne l’ignorez pas quand il est nu. Celui qui a dit ‘Voici mon Corps’, est celui-là même qui a dit : ‘Vous m’avez vu affamé et vous m’avez nourri’». Mère Teresa avait prêché à ses sœurs : « L’amour de l’Eucharistie nous aide à aimer le pauvre. Soyez amour, compassion et présence auprès du pauvre. »
L’Eucharistie est un rêve et une réalité à la fois car Jésus est vraiment présent. Un rêve car il est l’espoir en l’avenir, le repas eschatologique de l’égalité humaine. Aujourd’hui vous êtes venus de différents milieux, riches et pauvres, nobles et paysans, aristocrates et manants. Mais quand vous vous êtes approchés de l’autel, l’Eucharistie vous arrache à votre statut social. Vous n’êtes plus qu’un individu égal aux autres. Dans un monde inégal et insouciant, l’Eucharistie reste fermement la balise de l’égalité humaine. L’Eucharistie en appelle à notre justice. Aucune autre religion n’élève la justice à ce niveau. Aucune autre religion élève le pauvre à ce niveau, comme l’a dit Marie après que le Verbe soit devenu chair en elle « il renversera les puissants et élèvera les humbles ».
Ceci nous appelle à nous engager pour un monde de justice. L’Eucharistie appelle à une troisième guerre mondiale, une troisième guerre mondiale menée contre la pauvreté. Une troisième guerre mondiale contre la cruauté de chiens nourris avec de somptueux plats organiques quand de pauvres enfants rampent pour des miettes sous la table. Une troisième guerre mondiale contre un monde qui produit de plus en plus d’armes quand tous les jours, plus d’un demi-milliard de personnes n’ont pas assez à manger.
Malgré cette situation, l’Eucharistie restera un étendard révolutionnaire hissé tous les jours sur des millions d’autels, appelant à la justice comme les anciens prophètes. « Le vrai jeûne dont j’ai besoin, c’est rompre les chaînes de l’injustice, enlever le joug de l’oppression, partager la nourriture avec les affamés, abriter les sans-abris » (Is 58, 6-14). La tâche urgente de ce pays est d’accomplir la prophétie. Le plus grand pays catholique d’Asie devrait déclarer une guerre qui lutterait au nom de milliers de personnes vivant encore dans une pauvreté qui les pousse vers une dangereuse émigration. L’injustice économique et environnementale s’est installée avec impunité dans ce pays et ailleurs, ce qui rend nos célébrations eucharistiques vulnérables face à des attaques prophétiques. « Je ne regarde pas vos sacrifices de communion, épargnez-moi le bruit de vos chants, ne me faites pas entendre le grattement de vos lyres ; laissez la justice et la droiture couler comme un rêve infaillible » (Amos, 5).
C’est aujourd’hui je pense, l’appel du clairon à une mission, pour nous tous qui assistons à ce congrès. Un autre monde est possible. Un système économique qui ne traite pas les êtres humains comme des marchandises, est possible. Un autre monde où ce dernier constitue notre foyer commun, est possible. Jusqu’à ce qu’il advienne, l’Eucharistie continuera à être défiée. Notre mission reste inaccomplie.
3. L’Eucharistie, une guérison : le pouvoir de l’unité
Nous traversons des temps difficiles. La haine basée sur la religion et la culture est en train de se répandre. Etre chrétien aujourd’hui représente un tel risque. « Prenez cette coupe ; ceci est mon sang », ce ne sont pas juste des mots eucharistiques. Cela est vrai dans la vie de maints chrétiens aujourd’hui. Non seulement les chrétiens ; le pays d’où je viens, a affronté la guerre et les conflits pendant les soixante dernières années. Le monde est divisé. L’humanité est trempée de larmes et de sang aujourd’hui. Caïn perpétue sa haine contre son frère.
Le christianisme offre une nouvelle version de l’humanité à travers l’Eucharistie. Avant le repas pascal, Jésus a offert un exemple de service, lavant les pieds de ses disciples. Au lieu de sacrifier un bouc émissaire, Christ est devenu lui-même l’agneau de Dieu. Il a exhorté ainsi : « Priez pour ceux qui vous persécutent. » Il a pardonné sur la Croix. L’Eucharistie reste un signe d’espoir pour l’humanité.
La vie communautaire des premiers chrétiens était d’une communion inspirante (Actes 2 et 4). Rompre le pain était une expérience spirituelle, mais c’était aussi une prise de position politique dans un Israël colonisé, partagé entre Romains, Pharisiens et pauvres. Paul pouvait se vanter « en Christ, il n’y a ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus » (Gal, 3, 27-28). La réalité est différente mais Dieu est le même. Un jour, Paul a défini l’Eucharistie ainsi : Le pain est Un même si nous sommes plusieurs, nous partageons un même Corps (1 Co, 10, 17) (6).
Les Philippines ont besoin de paix ! Le monde a besoin de paix !
Que ce congrès initie un mouvement de réconciliation.
L’Eucharistie est toujours précédée par la réconciliation. L’Evangile de Mathieu stipule la condition pour une vraie réconciliation : « Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter ton offrande. » (Mt 5, 23-24).
Les chrétiens devaient prier avec saint François d’Assise : « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix, là où est la haine, que je mette l’amour ». Nous devrions commencer par réaliser cette unité et cette réconciliation dans nos familles, nos paroisses et communautés, et entre les religions. Heureux ceux qui procurent la paix (Mt 5, 9). La paix est le pain que la communauté catholique espère partager à toutes les communautés.
Ce congrès souligne la présence de Dieu à travers notre vénération de l’Eucharistie. Ce congrès eucharistique, tenu dans cette grande ville et ce grand pays, nous conduit de la célébration eucharistique à un engagement eucharistique afin de promouvoir l’Eucharistie comme une mission, comme un pain de justice pour le pauvre, comme un pain de paix dans les régions en guerre.
Que Dieu vous bénisse ! »