Eglises d'Asie

Déclaration commune de responsables religieux contre le lobbying LGBT

Publié le 23/02/2016




Le 18 février dernier, dans une déclaration commune, des responsables religieux indonésiens ont ouvertement rejeté toute forme de lobbying qui viserait à légitimer les actions pro LGBT en vue d’un développement de ces pratiques ou d’une légalisation au sein de la société indonésienne, « ces …

comportements étant inquiétants et contraires aux enseignements religieux et à la Constitution indonésienne », selon le Jakarta Post.

Constitués de membres du Conseil indonésien des oulémas (le MUI, Indonesian Council of Ulema), de la Conférence des évêques catholiques d’Indonésie (KWI), du Conseil des bouddhistes indonésiens (Walubi), et du Haut Conseil du confucianisme (Matakin), le groupe de signataires – tout en insistant sur le fait que les personnes appartenant à la communauté LGBT devaient être protégées des violences et des discriminations – a expliqué que poser une limite à la promotion et au développement des pratiques LGBT permettrait d’agir de manière « curative », en limitant les comportements sexuels déviants, qualifiés, par eux, de « maladie honteuse ».

Les responsables religieux ont également appelé le gouvernement indonésien à interdire toute forme de financement de campagnes en faveur des communautés LGBT, et tout particulièrement de campagnes portées par des organisations internationales ou des entreprises étrangères.

Pour Yusnar Yusuf, responsable au sein du MUI, ne pas encourager les valeurs et les comportements LGBT est une étape fondamentale pour pouvoir aider les personnes homosexuelles ou transsexuelles à « revenir sur le droit chemin ».

« Les comportements LGBT se propagent actuellement à travers les relations sociales et ils doivent être empêchés », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, le 18 février dernier, ajoutant qu’il était « important d’encourager chacun à poser un regard positif [sur les personnes LGBT] car ce sont des personnes malades qui ont besoin d’être guéries ».

Pour le P. PC Siswantoko, de la Conférence des évêques catholiques, non seulement il est important de ne pas isoler les personnes LGBT, mais il est également essentiel de leur venir en aide, grâce à une vie sociale saine qui les soutiendra dans leur démarche de guérison.

Ces dernières semaines, les campagnes anti-communauté LGBT se sont en effet multipliées en Indonésie, pays qui compte la plus importante population musulmane au monde. Si l’homosexualité n’est pas illégale, les personnes homosexuelles y font régulièrement l’objet de menaces et d’agressions.

Le 17 février, le MUI et d’autres organisations musulmanes ont déclaré que les pratiques LGBT étaient « haram », c’est-à-dire illicites, et qu’il était urgent de poursuivre juridiquement les personnes ayant ce type de pratiques.

Le KPI, le Conseil supérieur de l’audiovisuel indonésien, a récemment annoncé l’arrivée d’une nouvelle règlementation qui interdit toute forme de communication radio, TV, ou autres moyens de communications visant à promouvoir les pratiques LGBT.

Le 12 février, les autorités indonésiennes avaient ainsi demandé aux opérateurs proposant des applications de messagerie instantanée de supprimer tous les émoticônes et pictogrammes au contenu LGTB « en vertu de nos principes culturels et des normes religieuses ». Ces émoticônes qui représentent des couples de même sexe se tenant la main ou un drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT, étaient disponibles sur les applications Line et Whatsapp, très populaires en Indonésie, ainsi que sur les réseaux sociaux Facebook et Tweeter, et « ces images pouvaient attirer les enfants », selon le porte-parole du ministère de la communication, Ismail Cawidu.

La semaine dernière, le ministère indonésien des TIC (Technologies de l’information et de la Communication) avait décidé d’interdire pour pornographie l’application Tumblr. Le 21 février, le gouvernement indonésien a finalement fait machine arrière, suite au voyage du président indonésien Joko Widodo en Californie, où il a visité certaines grandes firmes numériques de la sillicon Valley. Le ministère des TIC a alors fait savoir qu’il transmettrait à Yahoo, propriétaire de Tumblr, ses remarques sur le contenu à caractère pornographique dont il avait eu connaissance.

(eda/nfb)