Eglises d'Asie

La situation des droits de l’homme en 2015

Publié le 01/03/2016




Le 24 février 2016, Amnesty International a publié son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme dans le monde, en 2015. Il accuse notamment le gouvernement vietnamien d’avoir intensifié sa répression des militants luttant pour la liberté d’expression, …

… la création d’associations et la liberté de manifestations.

Sur ce sujet précis, Radio Free Asia (émissions en langue vietnamienne) s’est entretenue avec un des membres de l’association internationale, Mme Janice Beanland, plus spécialement chargée des affaires du Laos, du Cambodge et du Vietnam.

Selon la représentante d’Amnesty, en 2015, des limites très strictes ont été imposées à la liberté d’expression, d’association et de manifestation non-violente. Grâce à celles-ci, le gouvernement a pu empêcher les militants sociaux d’exercer leurs droits fondamentaux, à savoir la rédaction de blogs ou de textes appelant l’attention de tous sur les exigences de justice dans tous les domaines.

Si l’on compare la situation de l’année 2015 avec celle des années précédentes, on remarque une diminution des procès intentés aux militants exerçant leurs droits. Cependant, cette diminution va de pair avec une augmentation des attaques dirigées contre les militants sociaux. Certaines d’entre elles ont été d’une gravité exceptionnelle.

L’association humanitaire internationale a produit un certain nombre de statistiques pour l’année 2015. Aujourd’hui, Il existe au moins 45 prisonniers de conscience toujours en détention dans les geôles vietnamiennes. Ils ont été condamnés à l’issue de procès où les règles de justice internationale n’ont pas été respectées.

Au cours de l’année passée, l’association a relevé des attaques violentes provenant des autorités policières. Elles ont touché près de 70 individus. C’est un chiffre très important. Dans certaines de ces interventions, les policiers étaient en uniforme ; dans d’autres, les assaillants étaient en civil mais ont été identifiés comme policiers par des témoins. Dans d’autres interventions encore, certains des assaillants n’appartenaient pas aux effectifs de la police.

Interrogée par RFA sur les changements susceptibles d’être apporté à la politique humanitaire du Vietnam par son récent engagement dans le partenariat avec les pays riverains du Pacifique, la représentante de l’association humanitaire londonienne est revenue sur l’évolution dans le pays.

Selon elle, cette évolution a commencé depuis de nombreuses années et suit une tendance favorable pour certains points. Néanmoins, le gouvernement garde une attitude négative sur un point particulier : il refuse d’accueillir les opinions différentes des siennes ainsi que les critiques le concernant. Les individus ne peuvent pas avoir d’idées différentes de celles de leurs dirigeants. Car, selon eux, les opinions non conformes constituent une menace contre l’autorité. Cette peur de la critique est, selon la spécialiste des droits de l’homme dans le Sud-Est asiatique, une grande faiblesse.

Mme Janice Beanland regrette également que les arrangements internationaux contractés avec le Vietnam ne provoquent pas davantage d’amélioration à l’intérieur du pays. Ainsi après l’adhésion du Vietnam au partenariat transpacifique, le nombre de dissidents libérés n’a pas augmenté. Seuls ont été relâchés ceux qui avaient purgé la totalité de leur peine. Des dissidents internationalement connus, comme Mme Ta Phong Tân ont été libérés, mais aussitôt envoyés aux États-Unis, en quelque sorte exilés.

(eda/jm)