Eglises d'Asie

Après avoir longuement milité contre la peine capitale, l’Eglise catholique s’est félicitée du vote par le Parlement d’une loi qui l’abolit

Publié le 18/03/2010




Dans une déclaration de la conférence épiscopale philippine (CBCP) du 7 juin dernier, Mgr Pedro Arigo, président de la Commission de la pastorale des prisons, a salué le vote par le Parlement, d’une loi abolissant la peine de mort, qui, selon lui, témoigne de l’unité de la nation pour la cause de la vie humaine. Le 6 juin, le Sénat a approuvé, à 16 voix et une abstention, le projet de loi de la commutation de la peine de mort en prison à vie. Plus tard dans la journée, c’était la Chambre des représentants qui votait pour l’abolition de la peine de mort, à 119 voix contre 20 et une abstention. Le Parlement devra, à présent, rapprocher et fusionner les deux textes, afin de présenter la loi finale à la présidente de la République, Gloria Macapagal-Arroyo, qui, par sa signature, ratifiera la loi.

D’après Mgr Rodolfo Diamante, secrétaire exécutif de la Commission de la pastorale des prisons, la présidente philippine souhaite offrir ce cadeau au pape Benoît XVI, lors de son prochain voyage qui la conduira en Libye et en Europe, au Vatican notamment, à la fin du mois. C’est « un miracle. Nous sommes très heureux, car c’est la victoire des droits de l’homme et aussi celle des associations qui militent pour la vie a-t-il ajouté. Citant les chiffres de la Commission internationale de la pastorale catholique des prisons, Mgr Pedro Arigo, évêque du vicariat de Puerto Princesa, a précisé qu’avec la promulgation de cette nouvelle loi, les Philippines devenaient ainsi le 124e Etat sur 194 à retirer la peine capitale de son système judiciaire.

Selon Mgr Diamante, cette nouvelle loi, pour laquelle l’Eglise catholique s’est longuement battue (1), doit être perçue comme le passage d’un modèle de justice punitive à celui d’un système rétablissant pleinement la justice. Elle pourrait même, d’après lui, favoriser le dialogue avec les associations et les groupes qui militent pour le maintien de la peine capitale.

Le Conseil philippin des Eglises évangéliques, par exemple, a publié une déclaration, le 6 juin dernier, dans laquelle il réaffirme sa position « une vie contre une vie expliquant que la peine capitale devrait être maintenue pour certains crimes, et que la décision finale de la commutation en prison à vie pour les condamnés à mort devait revenir exclusivement au président de la République.

De son côté, la Commission de la pastorale des prisons a tenu à réaffirmer qu’elle continuerait à « travailler main dans la main » avec les familles des victimes, son but étant « de donner une alternative [à la peine de mort], tout en montrant que la justice peut être rendue