Eglises d'Asie – Divers Horizons
JMJ : les jeunes d’Asie seront-ils nombreux cet été à Cracovie ?
Publié le 12/07/2016
… financières ou politiques et ceux dont les Eglises d’origine ne tiennent pas des statistiques précises.
En 2013, aux JMJ de Rio, la délégation de jeunes qui constituait la « présence asiatique » était très modeste. « Soixante-dix jeunes de Hongkong, 16 de Macao, 137 de Taiwan et 60 du Continent chinois : mais c’était en soi déjà un petit miracle ! », se réjouissait à l’époque un missionnaire actif au sein du monde chinois.
Cette année, les Philippines, dont 85 % de la population est catholique, enverront un minimum de 1 500 jeunes à Cracovie. En Corée du Sud, ce sont 800 jeunes venus de 16 des 18 diocèses du pays qui partiront. En Indonésie, 170 sont sur le départ pour la Pologne ; ils sont 150 en Inde et 120 au Japon. De la petite Eglise du Cambodge, en dépit des difficultés financières, ils seront une trentaine à faire le voyage vers Cracovie.
A Taiwan, les chiffres devraient avoisiner ceux de la dernière édition des JMJ, soit environ 140 jeunes. A Hongkong, il se peut que la mobilisation soit plus forte cette année qu’en 2013. « Avant, nous devions respecter des quotas, mais ce n’est plus le cas maintenant », explique le P. Matthieu Masson, jeune missionnaire MEP à Hongkong, qui confie que de nombreuses paroisses enverront des groupes allant de 25 à 75 jeunes, en plus du groupe principal envoyé par le diocèse. La partie « officielle » de l’Eglise de Chine fera aussi partir des délégations en Pologne, et certains jeunes des communautés « clandestines » rejoindront par leurs propres moyens l’Europe, certains se joignant discrètement à des délégations taïwanaises ou hongkongaises.
« Les chants m’inspirent et me transportent. Ils m’amènent à mieux vouloir connaître le Christ », confie Sky Ortigas, une jeune catholique philippine, qui s’apprête à prendre part à ses troisièmes JMJ. Vivre des moments forts de foi et de partage aves des jeunes du monde entier, être des témoins de leurs communautés ecclésiales en croissance pour le reste du monde, voir le pape François, découvrir d’autres pays et d’autres cultures et faire la fête, telles sont les différentes raisons qui poussent les jeunes asiatiques à se rendre à Cracovie.
De véritables entretiens de passage
Faute de moyens financiers, la plupart des délégations des pays d’Asie ont été obligées de limiter leurs effectifs. Les jeunes ont donc passé « des entretiens de motivation ». Ce sont tantôt les piliers de communauté, tantôt ceux dont la foi est encore peu assurée, qui ont été retenus. « Nous voulons faire comprendre à ceux dont la foi n’est pas encore assise l’importance de la religion », confie une sœur qui partira avec un groupe de Taiwan. A Hongkong, au contraire, « nous avons tenu à vérifier la motivation des jeunes et leur engagement dans l’Eglise », partage un missionnaire MEP.
Parfois, la situation financière des candidats a pu entrer en ligne de compte, regrette un missionnaire MEP de Taiwan, mais les cas sont rares. Hormis les dons et les systèmes de parrainage mis en place, notamment à Taiwan et à Hongkong, certaines ambassades de Pologne en Asie ont aussi accepté de réduire les coûts des visas pour les catholiques, comme celle de New Delhi, en Inde. « Ces JMJ seront un grand moment pour chacun de nous car c’est la seconde fois que nous les organisons en Pologne », a déclaré Tomasz Lukaszuk, ambassadeur de Pologne, à l’agence Ucanews.
La plupart des groupes venus d’Asie profiteront du fait d’être en Europe pour aller à la rencontre des communautés polonaises mais aussi de celles d’autres pays, et pour visiter des lieux saints ou historiques, dans le cadre de pèlerinages.
L’un des groupes de Taiwan, comprenant 26 jeunes dont 19 Taiwanais et six Chinois de communautés « clandestines » venus du Continent, atterrira mi-juillet à Lyon, avant de se rendre à Taizé pour y goûter durant quelques jours la vie de cette communauté. Avec d’anciens volontaires français du diocèse de Lyon partis en Asie avec les MEP, ils se rendront ensuite à Prague avant de rejoindre la Pologne. Là-bas, ils se rendront à Czestochowa, puis dans le diocèse d’Opole, au sud de la Pologne, pour y vivre quelques jours en communauté, avant de retrouver le pape à Cracovie pour les cinq jours des JMJ. Le pèlerinage de ces jeunes se conclura par deux jours à Paris, où ils alterneront entre visites culturelles et temps spirituels, avec notamment une nuit d’adoration à Montmartre.
Les délégations d’Asie ont toutes des programmes bien définis et très peu semblent se cantonner aux cinq jours de rencontre à Cracovie. De nombreux groupes ont prévu de visiter les lieux les plus marquants de la Pologne, Auschwitz notamment. Des groupes de Corée du Sud se rendront aussi en Hongrie ou en République tchèque pour prolonger leur pèlerinage. Le diocèse de Hongkong débutera le sien en cheminant entre Assise et Rome.
Invités à rejoindre des communautés et des mouvements à l’étranger
Hormis les groupes qui partiront d’Asie grâce à des programmes locaux, certains étudiants asiatiques à l’étranger se rendront aussi en Pologne avec les organismes ou communautés de leurs pays d’accueil. Quinze jeunes vietnamiens se rendront ainsi en Pologne avec les jeunes du diocèse de Paris, explique le P. Thai, un prêtre vietnamien de passage aux MEP.
Des mouvements internationaux ont aussi prévu d’aller aux JMJ en emmenant avec eux des jeunes du monde entier. C’est le cas de Fondacio, mouvement issu du Renouveau charismatique. Sur les 500 jeunes que le mouvement emmènera aux JMJ cet été, 28 viennent d’Asie (trois de Chine, trois du Laos, quatre de Malaisie, quatre de Birmanie, onze des Philippines et trois du Vietnam). Ces jeunes désirent créer des liens et sont à la recherche de temps forts spirituels ainsi que de réponses aux questions qu’ils se posent. Ils parlent anglais, et ont tous fait part de leur motivation à rejoindre la chorale internationale de Fondacio, montée spécialement pour les JMJ.
(eda/mj)