Eglises d'Asie – Divers Horizons
Hongkong : les catholiques accueillent avec ferveur la statue de ND de Fatima bénie par le pape pour son pèlerinage en Asie
Publié le 25/01/2017
Une statue de Notre-Dame de Fatima, bénie par le pape François, a débuté son pèlerinage en Asie en faisant escale à Hongkong, le 13 janvier dernier. Première étape de son périple asiatique pour célébrer le 100ème anniversaire des apparitions de la Vierge Marie au Portugal, la statue, dès le premier jour, a été accueillie avec une grande ferveur par un millier de catholiques hongkongais.
Le 11 janvier dernier, à Rome, le pape François avait béni six statues de Notre-Dame de Fatima, avant que chacune d’entre elles ne parte en pèlerinage sur un des six continents du monde. « Le pape François a manifesté beaucoup d’enthousiasme. Il a regardé chacune des statues, a prié longuement devant chacune d’entre elles et les a bénites », a confié un organisateur hongkongais de l’équipe du Saint Rosaire de Pompéi, qui a accompagné la statue, lors de son périple Rome-Hongkong. « Le pape nous a d’ailleurs dit qu’il attendait de recevoir des nouvelles de tous ces pèlerinages », a-t-il ajouté la mine réjouie.
Le 16 janvier, à la paroisse Sainte-Thérèse, ce sont près de 1 000 fidèles qui sont venus vénérer la statue de Notre-Dame de Fatima, lors d’une messe spéciale suivie d’une nuit d’adoration. « C’est le moment de proclamer à nouveau le message de Fatima, qui vient nous parler de conversion et de paix dans le monde. Cette année, ces thèmes font d’ailleurs partie des priorités pastorales du diocèse de Hongkong, avec le mariage et la famille », a déclaré à l’agence Ucanews le P. Dominic Chan, vicaire général du diocèse et recteur-archiprêtre de la cathédrale de l’Immaculée-Conception, qui accueillera, à son tour, la statue de Notre-Dame de Fatima, ces prochains jours.
Apparue à plusieurs reprises à trois enfants bergers, en 1917, à Fatima au Portugal, la Vierge Marie avait demandé aux voyants de prier et de faire pénitence pour sauver les âmes. Le 13 juillet 1917, elle leur avait également transmis un secret à travers une vision, dont la troisième partie a été révélée en l’an 2000 par le pape Jean-Paul II. Dans une lettre écrite par l’aînée des voyantes, Sœur Lucie, et publiée par le Vatican (1), il est indiqué que cette troisième partie de la vision concernait avant tout la lutte du communisme athée contre l’Eglise et les chrétiens, et l’immense souffrance des croyants du XXe siècle, prophétie qui « n’est pas encore totalement achevée ».
A Hongkong, qui jouit actuellement de la liberté religieuse, contrairement à la Chine continentale, si proche géographiquement mais où les religions vivent encore sous surveillance communiste, la venue de la Vierge de Fatima revêt une importance et une signification toute particulière. « Les messages de la Vierge Marie, bien que datant d’un siècle, sont encore très actuels pour moi aujourd’hui. Ils m’interpellent car ils parlent de l’importance de la prière et de la conversion [pour lutter contre le mal] », a témoigné Louis Kwan, membre de la Légion de Marie, qui a assisté aux célébrations en l’honneur de Notre-Dame de Fatima.
Certains fidèles catholiques de Chine Continentale, qui savent que la statue de la Vierge Marie ne pourra pas se rendre en territoire chinois, compte-tenu du contexte politique, espèrent bien obtenir un visa pour se rendre « en voyage touristique » au Portugal, afin de pouvoir participer aux célébrations du jubilé des apparitions. « Nous catholiques de l’Eglise souterraine, nous n’avons que la Vierge Marie pour nous protéger. C’est pour cela qu’elle est si chère à notre cœur », confie le P. Joseph, un prêtre de la partie « clandestine » de l’Eglise de Chine (2), dans le Nord-Est de la Chine. « Les communistes chinois ont très peur de Notre Dame de Fatima, car elle a dit, dans un de ses secrets prophétiques, que le communisme serait détruit », explique-t-il. Une vieille dame âgée, également membre de la partie « clandestine » de l’Eglise, qui a connu les éprouvantes années de persécutions religieuses des années 1950, raconte : « A l’époque, les communistes étaient très en colère lorsqu’ils ont appris que le Saint-Siège avait demandé aux catholiques chinois de prier en demandant l’intercession de Notre-Dame de Fatima. Ils l’ont perçue comme “Notre Dame de l’anticommunisme ou Notre Dame de la contre-révolution”».
A Hongkong, les fidèles catholiques pourront continuer de vénérer et de prier Notre-Dame de Fatima, en communion avec l’Eglise de Chine continentale, jusqu’au 28 janvier prochain, date à laquelle la statue poursuivra son pèlerinage aux Philippines.
(eda/nfb)