Eglises d'Asie – Inde
Le P. Tom Uzhunnalil, prêtre salésien indien enlevé au Yémen en mars 2016, a été libéré
Publié le 12/09/2017
« Mgr Paul Hinder est heureux de vous informer que le P. Tom Uzhunnalil, SDB, a été libéré aujourd’hui. L’évêque remercie ceux qui ont été impliqués dans la libération du P. Tom et ceux qui, à travers le monde, ont prié sans cesse à cette intention », indique aujourd’hui le vicariat apostolique pour l’Arabie méridionale sur son site internet. « L’évêque d’Abou Dhabi », Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique pour l’Arabie méridionale, a juridiction sur les territoires d’Oman, des Emirats Arabes Unis et du Yémen, où le P. Thomas Uzhunnalil, prêtre salésien indien, avait été enlevé le 4 mars 2016 par un groupe djihadiste.
L’agence officielle omanaise, ONA, a elle aussi annoncé la libération du P. Uzhunnalil et publié deux photos du prêtre salésien, amaigri, avec une longue barbe blanche.
Originaire de Kottayam, au Kerala, le P. Uzhunnalil est membre de la communauté salésienne de Bangalore, dans le sud de l’Inde. Présent au Yémen depuis 2010, il était retourné pour un court séjour en Inde en 2015 avant de revenir auprès de sa mission au Yémen, en dépit d’un avis du gouvernement indien déconseillant à ses ressortissants de se rendre dans ce pays en proie à une guerre civile meurtrière depuis mars 2015.
Le 4 mars 2016, le P. Uzhunnalil se trouvait à Aden, au foyer pour personnes handicapées tenu par les Missionnaires de la Charité, la congrégation fondée par Mère Térésa, dont il était l’aumônier. Des hommes en armes avaient fait irruption et avaient exécuté quatre religieuses et douze de leurs collaborateurs (onze musulmans et un chrétien éthiopien). Sur les six missionnaires présents lors de l’attaque, trois étaient de nationalité indienne – deux sœurs Missionnaires de la Charité, dont une a survécu à l’attaque, et le prêtre salésien kidnappé. Selon des témoins de l’attaque, le prêtre, après avoir entendu des coups de feu, avait gagné la chapelle du foyer pour consommer les hosties consacrées et prendre les mesures nécessaires afin d’éviter toute éventuelle profanation, à l’arrivée des terroristes. C’est là qu’il aurait été pris en otage par les assaillants.
Quelques jours après l’attaque, le pape François avait signé, le 15 mars 2016, le décret pour la canonisation de la fondatrice des Missionnaires de la Charité, Mère Teresa de Calcutta, au cours d’un consistoire public.
Ce n’est que fin avril 2016 que les kidnappeurs étaient entrés en contact, de manière indirecte, avec le vicariat apostolique pour l’Arabie méridionale, apportant une preuve de vie du prêtre salésien indien et laissant espérer une libération rapide.
Selon Radio Vatican, en mars 2016, Al-Qaïda avait nié tout lien avec l’attaque contre l’hospice d’Aden, qui n’avait pas été revendiquée. Le groupe État islamique (EI) a mené plusieurs opérations meurtrières dans cette ville du sud du Yémen.
Les 26 décembre et 10 mai derniers, des vidéos, mises en ligne par le site d’information Aden-TM, avaient apporté des preuves de vie du P. Uzhunnalil. Ce dernier, amaigri, appelait à l’aide du fait de la faiblesse de son état de santé et affirmait, peut-être sous la contrainte de ses ravisseurs, que les contacts pris par ces derniers avec le gouvernement indien et les autorités ecclésiastiques n’avaient rien donné.
Selon l’agence Fides, les Missionnaire de la Charité avaient fait savoir qu’elles n’abandonneront pas le Yémen et qu’elles continueront à y servir les pauvres car « Mère Teresa a toujours été dans les coins du monde les plus isolés, en dépit des situations politiques locales ».
(eda/rg)