Eglises d'Asie

Vers une libération imminente du prêtre salésien enlevé au Yémen ?

Publié le 04/05/2016




Deux mois jour pour jour après son enlèvement, le P. Thomas Uzhunnalil, missionnaire salésien indien âgé de 56 ans, kidnappé lors du massacre perpétré chez les Missionnaires de la Charité, à Aden, au Yémen, serait en vie et pourrait être libéré sous peu. « Il y a une dizaine de jours, nous avons été …

contactés de manière indirecte et nous avons reçu des indications sur le P. Tom, qui est vivant et pourrait être libéré prochainement. Mais depuis, plus rien, nous sommes de nouveau sans nouvelles », a déclaré Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique pour l’Arabie méridionale (1), joint au téléphone ce 4 mai par Eglises d’Asie.

« La dernière personne à avoir vu le P. Tom est un enfant de 10 ans, qui l’a aperçu entouré de deux des auteurs de la tuerie, au moment de son kidnapping. Ensuite, nous sommes restés sans nouvelles pendant plusieurs semaines », a indiqué Mgr Hinder, qui, tout en œuvrant à la libération du prêtre indien, est resté discret sur la nature des contacts qu’il entretient à cette fin.

Le 4 mars dernier, le missionnaire indien, aumônier des Missionnaires de la Charité au Yémen, se trouvait dans la chapelle du foyer pour personnes handicapées, géré par les religieuses à Aden, lorsque des terroristes ont fait irruption dans le bâtiment, exécutant quatre religieuses et douze collaborateurs. « Onze de ces victimes étaient musulmanes, et l’autre personne tuée était un chrétien éthiopien », a précisé Mgr Paul Hinder à Eglises d’Asie.

Sur les cinq religieuses de Mère Teresa présentes lors de l’attaque, une seule religieuse qui avait réussi à s’échapper pour prévenir le prêtre de la présence des terroristes, a réussi à ne pas être découverte pendant l’assaut. Pour Mgr Paul Hinder, « c’est un miracle qu’elle soit sortie vivante de cette tuerie ». Selon des témoins de l’attaque, le prêtre, après avoir entendu des coups de feu, aurait gagné la chapelle du foyer pour consommer les hosties consacrées et prendre les mesures nécessaires afin d’éviter toute éventuelle profanation, à l’arrivée des terroristes. C’est là qu’il aurait été pris en otage par les assaillants.

« Nous sommes actuellement dans l’attente, nous espérons et nous prions pour lui », a confié Mgr Paul Hinder, au sujet de l’avenir proche du P. Thomas.

Les personnes handicapées survivantes de l’attaque terroriste d’Aden ont depuis été placées dans les deux autres foyers tenus par les Missionnaires de la Charité, au Yémen : à Sanaa, la capitale, et à Hodeidah, près de la mer Rouge. Un troisième centre a dû fermer ses portes pour des raisons de sécurité car il se trouvait sur une ligne de front entre les rebelles chiites Houthis et l’armée yéménite (2).

Durant la Semaine Sainte, de fausses rumeurs avaient couru sur la crucifixion imminente du P. Thomas Uzhunnalil, avant d’être démenties, le 29 mars, par un communiqué officiel de la congrégation des salésiens (SDB) en Inde. Par ailleurs, lors de l’angélus du 10 avril dernier, le pape François avait appelé à la libération immédiate du P. Thomas.

(eda/nfb)