Eglises d'Asie

Devant les évêques vietnamiens, Mgr Leopoldo Girelli a fait le point sur la nature de sa mission au Vietnam en cette période d’établissement des liens diplomatiques

Publié le 29/04/2011




 Plusieurs observateurs s’étaient étonnés de voir le représentant non résident du Saint-Siège pour le Vietnam présenter, lors de la séance inaugurale de l’assemblée des évêques, une lettre de créance adressée par le Souverain pontife à la Conférence épiscopale, plus précisément à son président. Cette lettre, en effet, est généralement destinée et présentée aux autorités civiles. Mgr Leopoldo Girelli s’est finalement indirectement expliqué …

 … sur cette procédure inhabituelle lors de la séance suivante du mardi 26 avril 2011. Dans un discours adressé aux évêques vietnamiens, il a apporté des éclaircissements exhaustifs sur son statut de « représentant non résident » et sur sa mission au Vietnam.

Le compte rendu du site de la Conférence épiscopale (1) note que, le matin du mardi de Pâques, dans la salle « Paul Nguyên Van Binh » du Centre pastoral, le nouveau représentant du pape a rencontré les évêques vietnamiens et leur a parlé. Le prélat leur a d’abord fait part d’un certain nombre de considérations pastorales. Il a insisté sur l’indispensable unité de l’Eglise et s’est engagé à collaborer de toutes ses forces avec l’Eglise du Vietnam, et d’apprendre d’elle tout ce qui était nécessaire à sa mission. Il a alors donné un certain nombre de précisions importantes sur son statut et la nature de la mission qu’il devait remplir. Cette mission, a-t-il précisé, est définie par les articles 362 à 367 du Code de droit canon de 1983. En sa qualité de représentant non résident, le gouvernement vietnamien reconnaît Mgr Girelli comme « ambassadeur extraordinaire » (en vietnamien : Dac Su) du Souverain pontife auprès de l’Eglise du Vietnam. Mais Mgr Girelli n’exerce encore aucune fonction diplomatique auprès du gouvernement, l’établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Vietnam n’étant pas encore arrivé à son terme.

Il n’a, en effet, pas été question de lettres de créance du Saint-Siège lors de la rencontre du représentant du Saint-Siège, peu de temps après son arrivée, le 21 avril, avec M. Bui Thanh Son, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères. Cette entrevue n’a été rapportée que par la presse officielle. Aucune version de la rencontre émanant du représentant du pape ou de l’Eglise du Vietnam n’a été rendue publique. Le récit rapporté par la télévision vietnamienne (VTV) (2) désigne Mgr Girelli sous l’appellation de « délégué spécial » (Dac Phai Viên) du Saint-Siège. Dans son allocution d’accueil, le représentant du gouvernement vietnamien a exalté la politique de liberté religieuse « inchangée » des autorités de son pays et s’est félicité du développement des relations entre le Vietnam et le Saint-Siège. De plus, il a suggéré au représentant du Vatican d’encourager les catholiques du Vietnam à mettre en œuvre les instructions données par le pape dans le discours prononcé lors de la visite ad limina des évêques du Vietnam en juin 2009 et dans le message envoyé à l’Eglise du Vietnam à l’occasion de l’inauguration de l’Année Sainte 2010.

Selon la version de la rencontre présentée par les journaux officiels, Mgr Leopoldo Girelli aurait répondu que la réussite de l’Année Sainte était un éloquent témoignage du respect de la liberté religieuse par le gouvernement vietnamien.