Eglises d'Asie

In Memoriam : décès du P. Jean Maïs, membre de la Société des Missions Etrangères de Paris, Rédacteur à Eglises d’Asie

Publié le 21/11/2017




Le P. Gilles Reithinger, supérieur général des Missions Etrangères de Paris, le P. Vincent Sénéchal, directeur de publication d’Eglises d’Asie et la Rédaction vous font part du décès du P. Jean Maïs, survenu lundi 20 novembre, et vous invitent à vous associer à la prière pour le repos de l’âme de leur confrère et ami.

Membre de la Société des Missions Etrangères de Paris (MEP), le P. Jean Maïs fut envoyé en mission ad vitam au Vietnam en 1966, pays dont il fut expulsé en 1976 après avoir connu les camps de rééducation. De retour en France, il se consacrera à la diaspora vietnamienne et à l’information concernant la situation ecclésiale et religieuse de ce pays.

Le P. Maïs est décédé à l’âge de 82 ans à la maison Jeanne Garnier, à Paris, suite à un cancer. Conformément à ses volontés, ses obsèques seront célébrées à la Chapelle des Missions Etrangères de Paris, mercredi 22 novembre, à 15h00. Le P. Maïs sera ensuite inhumé au cimetière de Montparnasse.

Missionnaire au Vietnam, ad vitam

Né le 14 janvier 1935 à Château-Salins (Moselle), Jean Paul Félix ressent très tôt qu’il est appelé à devenir prêtre. Admis au Séminaire des Missions Etrangères en 1954, ordonné prêtre le 21 décembre 1961, il poursuit des études en lettres classiques à l’université de la Sorbonne avant de partir pour la mission de Nha Trang, au Vietnam, le 1er septembre 1966.

A son arrivée au Vietnam, le P. Maïs étudie la langue vietnamienne à Ham Tân, dans la province de Binh Tuy, pendant deux ans. Par la suite, il enseigne le français à l’Université catholique de Dalat et la philosophie en classe terminale de l’école d’Adran, jusqu’en 1975. Il contribue alors à la formation de nombreux responsables pastoraux actuels.

Arrêté par les autorités communistes alors qu’il circulait en moto, le P. Maïs est retenu en rééducation dans la forêt de Rung La et dans la prison de Ba Ria, d’avril 1975 à janvier 1976. Considérablement amaigri à sa libération, il est expulsé du pays quelques mois plus tard, le 28 mai 1976.

Au service de l’Eglise catholique du Vietnam

De retour en France, il envisage pendant un temps de repartir en mission, au Japon cette fois-ci. En accord avec le Conseil Central des MEP, le P. Maïs renonce à ce projet, s’installe à Paris et consacre son temps aux réfugiés vietnamiens et à l’information concernant la situation ecclésiale et religieuse au Vietnam.

Au service des réfugiés vietnamiens et de leurs familles, il fournit à ceux-ci une assistance aussi précieuse que diverse : aide pédagogique, accompagnement administratif, participation à des campagnes de plaidoyer et de sensibilisation, …

Discret et cultivé, il apporte sa collaboration à la revue Echange France-Asie et à l’agence d’information des Missions Etrangères de Paris, Eglises d’Asie. Sa maîtrise de la langue vietnamienne, la fiabilité de ses informations et la pertinence de ses analyses en font un observateur attentif de l’actualité ecclésiale et religieuse au Vietnam.

Une arche du « pont commencé » par les missionnaires MEP depuis 360 ans

Son nom vietnamien, Ngô Thành Mai, témoigne de ses aptitudes littéraires et de son goût pour les jeux de mots. Honorant ses origines et son pays de mission, il se choisit Ngô pour nom de famille, un patronyme particulièrement fréquent au Vietnam, qui signifie « maïs » (dans le nord du pays). Son prénom, Mai, le radical de son nom français, rappelle ses racines tandis que Thành, le nom supplémentaire, se traduit par « c’est-à-dire ». « Maïs, ce qui signifie Maïs » est la traduction littérale de son nom vietnamien. Il publie d’ailleurs, en 1977, un mémoire à l’Inalco intitulé Morphologie et structuration générale des référents personnels en vietnamien.

D’une grande humilité, il offre le témoignage d’une vie donnée fidèlement à la foi, au service de l’Eglise catholique du Vietnam. Travailleur infatigable, sa dernière dépêche, consacrée au prochain abandon de la politique du couple à deux enfants, a été publiée fin octobre 2017, quelques jours avant son admission à l’hôpital.

Le P. Maïs fut ainsi l’une des arches du « pont commencé » entre l’Orient et l’Occident dont parlait Mgr François Pallu, principal fondateur des Missions Etrangères de Paris.