Eglises d'Asie – Divers Horizons
La décision de Trump sur Jérusalem suscite la colère des pays et communautés musulmans en Asie
Publié le 14/12/2017
A l’issue d’un sommet extraordinaire de l’Organisation de la Coopération islamique qui s’est tenu à Istanbul hier après-midi, mercredi 13 novembre, les responsables musulmans ont appelé à reconnaître Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine, en réaction à la décision du président des Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump, de reconnaitre Jérusalem comme capitale d’Israël.
En Asie, foyer de 62% de la population musulmane selon une étude réalisée par le Pew Research Center et publiée le 27 janvier 2011, la décision du président américain a suscité la colère des pays et communautés musulmans. Tour d’horizon des réactions en Indonésie, au Pakistan, en Inde et au Bangladesh, pays qui comptent le plus de musulmans.
Indonésie
En Indonésie, les organisations de masse ont organisé des rassemblements qui ont réuni des milliers de personnes. Les 8, 10 et 11 décembre, des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Jakarta, à l’initiative du Prosperous Justice Party, du Nahdlatul Ulama, la principale organisation de masse du pays, et du groupe radical Islamic Defenders Front. « Nous voulons que le président Trump annule sa décision, a déclaré Slamet Maarif, porte-parole de cette organisation. Nous voulons aussi que le président [indonésien] Joko Widodo prenne des mesures concrètes pour répondre à cette question, sinon nous le ferons à notre manière. Nous sommes prêts à être des djihadistes à Jérusalem. »
Le président Widodo a déclaré que la reconnaissance par Trump de Jérusalem en tant que capitale d’Israël avait « violé diverses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Assemblée générale dont les Etats-Unis sont membres ».
Pakistan
Au Pakistan, les autorités politiques ont fait savoir leur « opposition sans équivoque » à la décision du président américain. Des manifestants sont également descendus dans la rue pour dénoncer la décision américaine.
Inde
Dans l’Etat de Jammu-et-Cachemire, le seul Etat à majorité musulmane de l’Inde où les observateurs remarquent une radicalisation de la jeunesse musulmane, les autorités ont imposé des couvre-feux dans les zones sensibles de la capitale Srinagar, le 8 décembre. Jamia Masjid, la grande mosquée du Cachemire, a également été fermée pour les prières du vendredi.
Les gens sont néanmoins descendus dans les rues, en scandant des slogans tels que « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël ». Des effigies du président américain ont notamment été incendiés à cette occasion.
Bangladesh
Responsables religieux et politiques ont vivement dénoncé la décision du président américain. « Les discours controversés [du président américain] détruisent la paix mondiale » ont déclaré des représentants du Hefazat-e-Islam, (‘Protecteurs de l’islam’), groupe de pression fondé en 2010 proche des milieux islamistes. Le premier ministre, Sheikh Hasina, a elle aussi déclaré que « la décision de Trump n’est pas acceptable. Nous voulons que les pays et communautés musulmans soient unis, pour que les Palestiniens puissent bénéficier de leurs droits. »