Eglises d'Asie

A l’approche du Nouvel An lunaire, les initiatives solidaires se multiplient

Publié le 29/01/2018




Le 4 février prochain, l’école du Sacré-Cœur de Keelung organisera un gigantesque banquet afin de célébrer la fête du Nouvel An lunaire avec les personnes démunies ou isolées. A Taiwan, les initiatives de ce genre se multiplient à l’approche de l’événement le plus important de l’année dans les pays de culture chinoise, qui commencera cette année le 16 février.

C’est autour d’un Weiya (尾牙), un banquet traditionnel, que 660 personnes sont attendues, le 4 février prochain, à l’école primaire catholique du Sacré-Cœur, dans la ville de Keelung (nord-ouest de Taiwan), pour célébrer la fête du Nouvel An lunaire.

A Taiwan, des banquets pour rompre la solitude

Il y a 28 ans, la fondation protestante Genesis, dédiée au bien-être social, organisait pour la première fois sous cette forme un gigantesque repas dans les rues de Taipei en dressant des dizaines de tables. Au fil des ans, cette initiative s’est développée : on compte désormais des centaines de tables, pour plusieurs milliers de sans-abris ou de personnes en situation difficile, dans différentes villes du pays.

De nombreuses structures caritatives se mobilisent, depuis plusieurs années, pour rompre la solitude des plus précaires et faire en sorte que nul ne soit oublié lors de ces moments de joie et de partage. Dans certains temples de quartier, bouddhistes, taoïstes ou du culte populaire, des repas sont mis à disposition. Des paroisses catholiques et communautés religieuses, à l’image des Sœurs de Notre Dame de Chine, se mobilisent également, en faisant appel à la générosité des chrétiens au moment de Noël et en distribuant vêtements, cadeaux et repas lors des fêtes du Nouvel An chinois.

Si Taiwan a connu un miracle économique dans les années 1970, l’écart entre les riches et les pauvres continue pourtant de se creuser si bien qu’une partie grandissante de la population se trouve en situation de précarité. Le gouvernement fait même état d’une forte hausse du nombre de sans-abris : entre 2015 et 2016, celui-ci a doublé, faisant désormais état de 8 984 personnes sans toit. S’y ajoutent 264 000 personnes défavorisées, c’est-à-dire issues de foyers à faibles revenus, ce qui représente 1,2% de la population environ. Dès lors, ces initiatives solidaires demeurent nécessaires tout au long de l’année.

Une forte hausse du nombre de sans-abris

C’est dans ce cadre qu’ont vu le jour des centres d’accueil, d’aide aux démunis, la plupart mis en place par les Eglises catholique et protestante, à l’image de House of Peace mise en place par la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (CICM) et qui œuvre sur le long terme au service des délaissés. Etablie en 1992 pour répondre à l’appel du gouvernement, cette structure offre un toit aux sans-abris. Plus qu’un centre d’accueil, House of Peace se veut un havre de paix provisoire pour celles et ceux qui n’ont rien et leur fournit gracieusement, en collaboration avec la municipalité de Taipei, vêtements, nourriture, lit, consultation médicale et propose un accompagnement visant à réintégrer la société et à trouver un emploi pour quitter leur situation précaire.

L’armée de bénévoles de la Fondation bouddhiste Tzu Chi de la compassion confectionne et distribue, chaque hiver depuis 15 ans, des couvertures distribuées aux sans-abris, dans 37 pays du monde. Ce mois-ci, la Fondation annonce même avoir atteint le million de couvertures brodées « Love From Taiwan ». Ce mouvement, fondé par Maître Cheng Yen, religieuse bouddhiste convertie à l’action caritative après sa rencontre, en 1966, avec trois religieuses ursulines, mobilise deux missions de bénévoles, dix millions de donateurs, dans 96 pays.

Lors de sa conférence de presse de fin d’année, la présidente Tsai Ing-wen a d’ailleurs présenté différentes mesures envisagées pour 2018, telles que faciliter l’accès aux logements sociaux et élargir les catégories de population y ayant droit, développer l’offre publique pour la petite enfance et l’éducation, alléger la charge financière liée aux prêts étudiants ou encore étendre l’accès aux soins de longue durée pour les personnes âgées et dépendantes.