Eglises d'Asie

Inquiétude face à la situation des droits de l’homme en Asie

Publié le 27/02/2018




Un rapport d’Amnesty International évoque une croissance des mouvements prenant la défense des droits de l’homme en Asie. Cette évolution serait due aux échecs répétés des gouvernements asiatiques en 2017.

La situation des droits de l’homme en Asie, d’après un rapport d’Amnesty International publié la semaine dernière, s’est détériorée après les échecs des gouvernements asiatiques. Toutefois, malgré « un espace réduit pour la société civile », le rapport cite « un mouvement dynamique et croissant de militants des droits de l’homme ». En tête de liste, le rapport indique que ces militants, ainsi que les avocats et les journalistes, sont particulièrement visés en Chine, au Cambodge, en Thaïlande, au Bangladesh et au Pakistan.
Ce rapport note également que la crise des réfugiés en Birmanie et en Afghanistan continue d’empirer en toute impunité. Par ailleurs, le groupe de défense des droits de l’homme, basé à Londres, dénonce les « violations massives » des droits de l’homme aux Philippines, dans le cadre de la guerre du gouvernement contre les drogues.
Ailleurs en Asie, une meilleure sensibilisation au respect et à la protection des droits de l’homme, particulièrement parmi les jeunes constitue « un signe de progrès et d’espoir ». Des avancées en matière de maintien de l’ordre, ainsi qu’une décision de justice concernant la responsabilité sociale des entreprises, sont par ailleurs vues comme une évolution positive en Corée du Sud.

La situation empire en Chine

Le même rapport précise toutefois que les militants des droits de l’homme seraient particulièrement pris pour cible et persécutés en Chine, où « la place donnée à la société civile semble réduite ». La liberté d’expression a également été attaquée à Hong-Kong, où des accusations ont été déposées contre des militants pro démocratie : « Des dépôts d’accusations répétés contre les mouvements militant pour la démocratie semblent avoir été orchestrés par les autorités. »
On observe par ailleurs une répression sans précédent sur les opposants en Chine, le rapport évoquant « une campagne brutale d’arrestations, de détentions, d’emprisonnements et de torture » des militants. La situation en Chine continentale continue d’empirer, selon le chercheur Patrick Poon : « Nous ne voyons aucune amélioration à court terme. » Pour lui, à moins que le gouvernement chinois « ne comprenne clairement qu’il a le devoir de respecter les conventions des droits de l’homme », la situation ne progressera pas.
Au Japon, la protection des droits de l’homme serait affaiblie par le vote d’une loi visant le terrorisme et d’autres crimes graves, jugée trop vague. 

Intolérance religieuse en Asie du Sud

Des attaques contre les minorités religieuses ont eu lieu à travers toute l’Asie du Sud, prenant pour prétextes la loi, le maintien de l’ordre, la sécurité nationale, la religion… Tout cela impunément, la liberté d’expression se trouvant menacée dans toute la région. « L’intérêt national » a été utilisé, une fois encore, comme prétexte pour faire taire tous ceux qui veulent exprimer leurs croyances, notamment les militants des droits de l’homme et les journalistes.
Par ailleurs, les membres des minorités religieuses sont de plus en plus pris pour cible par des groupes organisés. En Inde, plusieurs cas de lynchages publics ont été rapportés, provoquant la fureur contre les nationalistes hindous. Au Bangladesh, le gouvernement semble être resté indifférent aux attaques contre les minorités religieuses. Au Sri Lanka, la montée du nationalisme bouddhiste a entraîné des attaques contre des chrétiens et des musulmans.
Enfin, l’un des problèmes qui est revenu le plus souvent au cours de l’année passé est la privation des droits des réfugiés et migrants. Le nombre de personnes déplacées en Afghanistan s’élève à deux millions, s’ajoutant aux 2,6 millions d’afghans vivant hors du pays.

Persécutions en Asie du Sud-Est

En Asie du Sud-Est, les tueries, la torture et les disparitions continuent. La police et les forces de l’ordre persécutent les militants des droits de l’homme en toute impunité. L’un des cas les plus flagrants de l’an passé a été la campagne de violence provoquée par les forces de l’ordre birmanes contre les Rohingyas dans le nord de l’état de Rakhine. Ces crimes ont provoqué une crise humanitaire au Bangladesh voisin.
L’anarchie et la violence ont été également rapportées aux Philippines. Le mépris du président Rodrigo Duterte envers les droits de l’homme dans sa « guerre contre les drogues » a entraîné des tueries massives, surtout parmi les pauvres, y compris des enfants. L’extension de la déclaration de la loi martiale dans la région de Mindanao, laisse penser que cela pourrait être utilisé pour justifier d’autres abus.
En Indonésie, la police a aussi été suspectée pour la mort de dealers l’an dernier. Le rapport, par ailleurs, observe que l’Australie continue « de se moquer des droits de l’homme quand ils soumettent des réfugiés et autres demandeurs d’asiles à des traitements cruels, inhumains et dégradants ». Le rapport note enfin l’échec généralisé des gouvernements en Asie du Sud-Est et dans le pacifique à respecter les droits économiques, sociaux et culturels.

(Ucanews)