Eglises d'Asie

Jakarta veut améliorer l’éducation des provinces chrétiennes

Publié le 24/03/2018




Le gouvernement a adopté un budget plus important pour l’éducation dans les trois provinces orientales indonésiennes, où le niveau d’éducation est parmi les plus bas du pays. Le 21 mars, le ministre indonésien de l’éducation, Muhadjir Effendy, s’est entretenu (photo) avec le père franciscain Mbula, président de l’enseignement catholique en Indonésie, afin d’améliorer la situation des provinces, majoritairement chrétiennes.

L’Indonésie cherche à améliorer la qualité de l’éducation fournie dans les trois états orientaux de l’archipel indonésien, majoritairement chrétiens, en coopération avec les Églises locales, selon le ministre de l’éducation et de la culture, Muhadjir Effendy. La Papouasie, la Papouasie occidentale et le Nusa Tenggara Oriental sont parmi les plus défavorisés en termes d’éducation, parmi les trente-quatre provinces du pays. « Nous devons encore surmonter d’importantes difficultés, en particulier dans les écoles publiques qui ont particulièrement besoin d’un enseignement de meilleure qualité. Mais je suis optimiste. Le fait de travailler étroitement avec l’Église dans cette région facilitera le travail du gouvernement », a déclaré Muhadjir Effendy le 21 mars, durant un entretien avec le MNPK (comité national de l’enseignement catholique).
Le MNPK est un groupe de travail de la conférence des évêques d’Indonésie, responsable de près de 5 000 écoles catholiques à travers le pays. Le ministre a loué avec force la qualité de l’éducation des écoles catholiques, ajoutant qu’il cherche à déterminer ce qui peut être fait pour les écoles publiques. « Beaucoup de pratiques des écoles catholiques peuvent être adoptées dans les autres écoles », estime le ministre. Beaucoup de travail attend les trois provinces avant de pouvoir rattraper leur retard, bien que les écoles catholiques, et notamment les séminaires, sont généralement d’un niveau supérieur. Mhuadjir Effendy a visité les trois provinces afin d’échanger avec les autorités locales sur les améliorations possibles. Le ministre confie qu’ils ont parlé notamment d’infrastructures insuffisantes, ainsi que du manque de personnel enseignant et dirigeant. Le gouvernement a augmenté son budget l’année dernière pour les trois provinces, et devrait continuer cette tendance, afin d’améliorer les infrastructures scolaires et d’envoyer des enseignants et des directeurs mieux qualifiés.

Un budget cinq fois plus important en 2018

Pour le Nusa Tenggara Oriental, le gouvernement a dégagé un budget de 66 millions de dollars américains cette année, soit cinq fois plus que les 10,9 millions de dollars accordés en 2017, afin d’offrir aux étudiants une éducation plus complète. Le ministre compte sur l’aide du MNPK afin d’organiser la formation des enseignants, grâce au financement du gouvernement. « J’ai fini par conclure que le gouvernement ne pouvait pas travailler seul, nous avons donc proposé aux secteurs privés de participer, en particulier l’Église », explique le ministre. Le père Vinsensius Darmin Mbula, président du MNPK, s’est réjoui du projet : « Nous nous engageons à aider le gouvernement dans ce but », assure le prêtre franciscain, qui ajoute que leurs efforts conjoints seront soutenus par la création de centres de formation pour les enseignants, dans plusieurs régions de l’est indonésien.
« Nous choisirons les enseignants qui deviendront formateurs », précise le père Vinsensius, qui ajoute que le gouvernement doit continuer de travail avec l’Église pour de meilleurs résultats : « Les subventions des écoles publiques sont assez élevées, mais pour l’instant, les résultats ont été très décevants. » Robertus Ombe, qui habite Benteng Jawa dans le district du Manggarai Oriental, dans le Nusa Tenggara Oriental, espérait justement que le gouvernement enverrait les ressources nécessaires au succès de l’opération. Robertus cite l’exemple d’un lycée, fondé dans son village il y a cinq ans, mais pour lequel la population a dû offrir un hectare de terrain, car le gouvernement ne l’avait pas fourni. « J’espère que le gouvernement, cette fois-ci, ira jusqu’au bout de son engagement. »

(Avec Ucanews, Ryan Dagur, Jakarta)