Eglises d'Asie

Les religieuses est-timoraises offrent des soins aux pauvres

Publié le 27/03/2018




Le département est-timorais de la santé travaille aux côtés de l’Église, alors que les taux de malnutrition continuent de grimper dans la région de Dili, la capitale du Timor Leste. Les plus démunis ont pu trouver, en mars, des soins gratuits auprès des sœurs de la Charité de Saint Charles Borromée, à l’hôpital de Dili.

Mi-mars, les religieuses du Timor Leste ont offert des soins gratuits et distribué des produits de première nécessité comme du riz, de l’huile et du sucre, auprès de centaines de familles démunies de Tasitolu et de la région de Dili, afin de compenser pour les infrastructures médicales insuffisantes dans les régions rurales. Tasitolu est une région côtière protégée à environ huit kilomètres de Dili, la capitale, où le pape saint Jean-Paul II avait célébré la messe en octobre 1989. Les activités caritatives des religieuses, durant le week-end du 17 au 18 mars, faisaient partie d’un programme de Carême organisé par la congrégation des sœurs de la Charité de Saint Charles Borromée. Le programme d’aide sociale marque l’approche du centième anniversaire de la présence de la congrégation dans l’archipel indonésien (le centenaire sera célébré le 7 octobre).
L’année prochaine, la congrégation célébrera également ses quarante ans de présence au Timor Leste. Plus de six cents patients de tous âges ont donc reçu des soins gratuits durant ce week-end, un service décrit comme tombant à point nommé, vu les taux élevés de malnutrition dans la région. Sœur Imelda, qui a coordonné ce programme, explique qu’il s’agit d’une mission commune avec toutes les sœurs de la congrégation en Indonésie. « Cela fait partie de la manière dont nous voulons prendre soin des gens d’ici, pour leur montrer la Passion de Jésus crucifié », ajoute sœur Imelda. Le projet a été mené aux côtés du ministère de la santé, qui a envoyé 25 médecins de Cuba pour travailler à l’hôpital national Guido Valadares de Dili. Des médicaments et équipements ont été envoyés à l’hôpital.

L’accès à l’eau potable demeure le problème principal

Des dons ont aussi été envoyés, grâce à la générosité de partenaires de la congrégation, de parents ainsi que de pharmacies et banques locales. Juliao da Cunha, 72 ans, est venue de son village du district de Bobonaro, à environ 100 kilomètres de Dili, pour recevoir un traitement pour plusieurs problèmes de santé : asthme, rhumatisme, problèmes respiratoires, douleurs lombaires et problèmes de vue. « Je me rends tous les mois à l’hôpital public de Bobonaro. Pour cela, je dois marcher environ trois kilomètres. Mais cela n’a pas suffi pour que mes problèmes s’améliorent », explique Juliao. « J’espère que les soins gratuits que les religieuses ont apportés me rendront espoir », ajoute le fermier, qui assure qu’il peut survivre grâce à son fils, qui travaille en Corée du Sud et lui envoie de l’argent régulièrement.
Beneditos Besin, 44 ans, a lui amené son nourrisson de neuf mois : « Ce service est formidable, cela m’évite de me rendre dans une clinique et de payer pour un pédiatre. J’espère que d’autres services semblables pourront continuer à l’avenir. » Manuel Carceres Coreira, chef local à Tasitolu, explique que le gouvernement doit s’occuper davantage de la détresse de plus de 700 familles démunies de sa communauté. « Il ne s’agit pas seulement d’apporter des soins, mais de procurer de l’eau potable. C’est notre plus gros problème. Durant la saison sèche, les gens doivent marcher deux kilomètres pour aller chercher l’équivalent d’un seau d’eau pour pouvoir tenir », alerte-t-il. « Nous remercions les religieuses pour avoir donné du riz, des légumes, de l’huile et autres produits de base. Ainsi, les gens pourront économiser un peu d’argent pour fêter Pâques. »
Agostinha da Costa Saldanha Segurado, responsable du département de santé de Dili, explique que son agence doit continuer de travailler avec les groupes d’Église, pour pouvoir aider la population locale de façon plus efficace, sur le terrain. Dili et ses environs comprennent environ 277 000 habitants. On trouve 18 centres de soins dans le district, ainsi que des cliniques plus petites dans les villages. « Ici, la plupart des gens souffrent de problèmes respiratoires, de diarrhées, de problèmes de peau, de dengue ou tuberculose », explique Agostinha. Les sœurs de la Charité de Saint Charles Borromée sont arrivées au Timor Leste le 7 juin 1979. Aujourd’hui, elles sont douze au Timor oriental, dont la moitié sont est-timoraises. Elles s’occupent de plusieurs missions, dont les soins et l’éducation.(Avec 

(Avec Ucanews, Thomas Ora, Dili)