Eglises d'Asie

Les jeunes philippins face au suicide et au divorce

Publié le 06/04/2018




Des « Journées mondiales de la jeunesse » locales ont lieu chaque année à Cebu depuis 32 ans. Cette année, elles ont rassemblé près de 3 000 jeunes catholiques de l’archidiocèse. Mgr Palma, qui a présidé la messe des Rameaux pour clore l’évènement, s’est entretenu avec les jeunes sur les problèmes que connaissent les jeunes philippins aujourd’hui, notamment le suicide et le divorce. 

Kaye avait l’habitude de voir ses parents se battre. « Ils se disputaient devant nous », explique-t-elle. « J’étais là, avec mes frères et sœurs, quand notre père est parti. Que pouvais-je faire, en tant qu’aînée, alors que j’étais profondément engagée dans l’Église et que je savais l’importance et la sainteté du sacrement du mariage ? » demande Kaye devant une assemblée de jeunes, dans un stade de Cebu, dans le centre des Philippines. « Le divorce est un problème compliqué », a ensuite expliqué Mgr Jose Palma, archevêque de Cebu, devant la même assemblée. Pour l’évêque, le divorce est aussi lié à d’autres problèmes sur lequel il faut se pencher. Kaye elle-même s’est dite réservée sur le vote d’une loi par le parlement philippin, devant légaliser le divorce aux Philippines : « Je suis inquiète par la façon précipitée dont est votée cette loi. Sur le plan émotionnel, ce n’est pas sain pour les enfants. »
Mgr Palma a confié que quand les couples se disputent et se séparent, « ils ne pensent qu’à eux. Bien des fois, ils oublient ce que peuvent ressentir leurs enfants », a déclaré l’évêque. « En général, ces enfants ne savent pas comment réagir », a-t-il ajouté devant les 3 000 jeunes participant au rassemblement des jeunes catholiques de l’archidiocèse de Cebu. L’un des thèmes évoqués lors de l’évènement portait en effet sur le divorce et ses conséquences pour les jeunes.

« Vous embellissez l’Église »

L’un des jeunes présents, Raj, s’est adressé à l’archevêque pour lui demander pourquoi de plus en plus de jeunes se suicidaient aux Philippines. « Comment l’Église s’occupe-t-elle de ce problème ? », a-t-il ajouté. « Peut-être que tout ce dont ils ont besoin, c’est d’avoir quelqu’un à qui parler, quelqu’un avec qui partager leurs problèmes », a répondu Mgr Palma. L’archevêque a assuré que l’Église essaie d’être plus compatissante. « C’est quelque chose de mal de supprimer sa propre vie, mais peut-être que celui qui se suicide n’a pas tous ses esprits », a-t-il ajouté. « S’ils veulent des funérailles, faites-le. Si la famille veut apporter le corps dans l’église, acceptez-le. Nous ne pouvons pas les juger » a continué Mgr Palma.
À la fin du rassemblement, qui se terminait le dimanche des Rameaux, l’archevêque a rappelé aux jeunes qu’il leur fallait comprendre « plus profondément l’amour de Dieu. Sachez que Dieu vous aime. Sachez que malgré les épreuves de la vie, il ne faut pas avoir peur. Sachez que quand vous essayez de faire de votre mieux, alors vous pouvez vous dire que vous embellissez votre pays et votre Église. » L’évènement, qui rassemble chaque année les jeunes catholiques de l’archidiocèse de Cebu, au centre des Philippines, s’est tenu pour la première fois en 1986, un an après le lancement par saint Jean-Paul II des premières Journées mondiales de la jeunesse.

(Avec Ucanews, à Cebu)