Eglises d'Asie

Les chrétiens de Surabaya endeuillés après les attentats

Publié le 17/05/2018




Suite aux attentats des 13 et 14 mai à Surabaya, la police indonésienne a renforcé la sécurité près des églises et des écoles. Le 13 mai, une famille de terroristes s’est attaquée à trois églises, provoquant 14 morts et des dizaines de blessés. Depuis dimanche, le nombre de morts s’élève à 25. L’un d’entre eux, Aloysius Bayu Rendra Wardhana, catholique, est mort en empêchant les terroristes d’entrer dans l’église Sainte-Marie de Surabaya. Sa tante, Rosalia (photo), témoigne. 

Les chrétiens de Surabaya, la deuxième plus grande ville indonésienne, témoignent de leur difficulté à se relever après le choc et les pertes engendrés par les attentats suicide contre trois églises de la ville, dimanche 13 mai. Les attaques, menées par les membres d’une même famille et liées à des groupes affiliés à l’État islamique, ont entraîné quatorze morts et plusieurs dizaines de blessés. Depuis dimanche, le nombre de mort s’élève à vingt-cinq personnes. Parmi les terroristes se trouvaient des jeunes enfants. Une autre attaque a été menée le 14 mai, le jour suivant, par une autre famille – dont une fillette de huit ans – qui a entraîné un mort et dix blessés.
« Les paroissiens sont toujours traumatisés », confie Fransiskus Xaverius Ping Tedja, responsable de la sécurité de l’église Sainte-Marie. L’église catholique était la première à être attaquée et au moins six personnes y ont perdu la vie. Malgré les attentats, les activités de la paroisse continuent normalement, y compris la messe quotidienne, ajoute Fransiskus. « Il y a de plus en plus de personnes qui viennent à la messe, parce qu’ils veulent prier ensemble pour les victimes », explique-t-il. Rosalia Siswaty, la tante d’Aloysius Bayu Rendra Wardhana, un paroissien qui est mort en voulant empêcher les terroristes d’entrer dans l’église, confie qu’elle et sa famille sont très fières de la façon dont Aloysius a agi. « Nous sommes dévastés par sa mort, mais nous sommes aussi très fiers, parce qu’il est mort en sauvant beaucoup de monde. »

Les chrétiens s’organisent pour leur sécurité

Le curé de la paroisse, le père Alexius Kurdo Irianto, explique que désormais, l’Église se penche sur l’aide aux familles des victimes. Josua Poli, de l’église Kristen Indonesia Diponegoro, une autre des trois cibles du 13 mai, confie que la communauté était encore sous le choc après les attaques, mais qu’à ce jour, « nos relations avec les habitants du quartier sont bonnes ». D’importantes mesures de sécurité ont été mises en place dans les deux églises, ainsi que dans l’église pentecôtiste de Surabaya. Le maire de la ville, Tri Rismaharini, a ordonné de renforcer la sécurité « pour qu’il n’y ait pas d’autres attentats », selon le porte-parole Mimik Sugiono.
« Nous ne voulons pas qu’il y ait encore d’autres pertes », a-t-il déclaré, précisant que la sécurité a également été renforcée dans les écoles protestantes et catholiques. « Nous coopérons toujours avec les services de renseignements, et les mesures de sécurité sont mises en place selon leurs informations », ajoute Mimik Sugiono, qui explique qu’au moins dix personnels de sécurité ont été placés dans chaque lieu. Il a également été demandé aux jeunes catholiques d’aider à renforcer la sécurité, notamment celle de la cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus de Surabaya, confie Indra Tewa, un responsable de la sécurité de l’église. « Depuis les attentats, chaque nuit, il y a au moins trente jeunes catholiques qui veillent. »

(Avec Ucanews, Surabaya)