Eglises d'Asie

Les évêques taïwanais invitent le pape lors de leur visite ad limina

Publié le 17/05/2018




Malgré les rumeurs prétendant que l’ambassade taïwanaise près le Saint-Siège devrait être « sacrifiée » d’ici l’année prochaine, pour l’instant, elle reste debout. La délégation épiscopale taïwanaise est en visite ad limina à Rome depuis le 10 mai et a été reçue en audience par le pape le 14 mai. Mgr John Hung Shan-chuan, archevêque de Taipei, affirme aimer « rêver l’impossible » et a fait part de son espérance d’une visite du pape François à Taïwan en mars prochain. 

Sept évêques taïwanais, en visite ad limina à Rome depuis le 14 mai, ont invité le pape François à venir à Taïwan en mars prochain. Mgr John Hung Shan-chuan, archevêque de Taipei, confie qu’il aime « rêver l’impossible ». Mgr Hung, lors d’une réception organisée le 10 mai à l’ambassade de Taïwan près le Saint-Siège, a même plaisanté à propos de rumeurs prédisant la « disparition » de l’ambassade d’ici l’année prochaine. Il évoquait là les prédictions des médias affirmant que le gouvernement chinois et le Saint-Siège auront d’ici là établi un accord. Des rumeurs qui supposent qu’un accord entre Pékin et le Vatican pourrait être rapidement adopté à propos de la nomination des évêques, pouvant entraîner un basculement de la position du Saint-Siège vis-à-vis de Taïwan. Mais Mgr Hung a remarqué que cela ne s’était pas encore fait, et que « l’on a découvert que les relations entre Taïwan et le Vatican étaient pleines de rumeurs ». Un porte-parole du Vatican a déclaré, la veille du Jeudi saint, qu’il n’y avait aucun accord imminent.
Entre-temps, les sept évêques taïwanais, lors de leur étape romaine, font état de la situation de leurs diocèses. Les visites ad limina ont généralement lieu tous les cinq ans. Mais la dernière fois que la délégation épiscopale taïwanaise s’est rendue au Vatican remonte à décembre 2008, au temps de Benoît XVI. Mgr Hung, lors de la rencontre des sept évêques avec le pape François le 14 mai, a déclaré qu’il voulait l’inviter officiellement à Taïwan pour participer au congrès eucharistique qui doit avoir lieu dans l’île en mars prochain. Même dans le cas où le pape serait incapable de venir à Taïwan, il espère malgré tout qu’il puisse y faire escale ne serait-ce que quelques heures, car aucun pape n’est jamais venu à Taïwan. « Le pape prend soin de ceux qui sont défavorisés », confie Mgr Hung.

Taïwan compte près de 300 000 catholiques

Taïwan a été freiné dans ses relations avec la communauté internationale durant des décennies, en étant traitée comme faisant partie de la Chine, et ainsi interdite de participer aux Nations Unies. « Les Taïwanais sont comme des orphelins internationaux », ajoute Mgr Hung. Mgr Han Yingjin, évêque de Snyuan dans la province chinoise de Shaanxi, a confié à Radio Free Asia que la rencontre du pape avec la délégation épiscopale taïwanaise aurait un impact. Il pense que le Vatican prêtera attention à leurs propos, ainsi qu’aux positions du gouvernement taïwanais. Mais il pense qu’il est inévitable que le Vatican finisse par devoir changer de position concernant la reconnaissance de Taïwan.
Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États (la seconde section de la Secrétairerie d’État), a déclaré, lors de la cérémonie d’accueil organisée dans l’ambassade taïwanaise près le Saint-Siège, qu’il espérait que les évêques taïwanais rentreront chez eux encouragés et confiants après avoir rencontré le pape. Taïwan compte un peu moins de 300 000 catholiques, soit 2 % de la population. Le Vatican fait partie des 19 États à entretenir des relations diplomatiques avec Taïwan.

(Avec Ucanews, Hong-Kong)