Eglises d'Asie

Le père Urmeneta, troisième prêtre philippin attaqué depuis décembre

Publié le 08/06/2018




Le père Rey Urmeneta, un prêtre philippin de 64 ans et curé de la paroisse Saint-Michel Archange de la ville de Calamba, à soixante kilomètres au sud de Manille, a été blessé le 6 juin par deux hommes armés. Il s’agit du troisième prêtre philippin attaqué dans le pays depuis décembre, après la mort du père Mark Ventura le 29 avril et celle du père Marcelito Paez le 4 décembre 2017. 

Un prêtre catholique, qui a été autrefois aumônier de la police nationale philippine, a été blessé le 6 juin lors d’une attaque à main armée à Calamba, à soixante kilomètres au sud de Manille. Le père Rey Urmeneta, 64 ans, officie à la paroisse Saint-Michel Archange de Calamba. Il se rendait à l’église pour une réunion quand deux hommes inconnus lui ont tiré dessus. Un rapport de la police affirme que le prêtre se trouvait dans sa voiture avec le secrétaire Remedios de Belen quand il a été blessé, vers 9h40. Le père Urmeneta a été blessé au dos et au bras gauche. Il a été emmené en urgence à l’hôpital où il a été déclaré dans un état stable. Les enquêtes continuent pour tenter de déterminer les motifs de l’attaque, bien que le prêtre a déjà déclaré à la police que cela pourrait être lié au fait que certaines personnes lui doivent de l’argent. Le 29 avril, le père Mark Ventura, originaire de Gattaran dans le nord des Philippines, avait été tué par un tireur solitaire peu après avoir célébré la messe dominicale. Le 4 décembre 2017, le père Marcelito Paez a également été abattu à Jaen, dans la province de Nueva Ecija.

Deuxième pays le plus meurtrier pour les militants en 2017

Le réseau confessionnel Phillipine Misereor Parnership Inc. (PMPI) a confié ses regrets suite à la mort des deux prêtres, qui étaient inconnu des groupes de défense des Droits de l’Homme. Yoly Esguerra, coordinateur du PMPI, a dénoncé l’absurdité du meurtre du père Ventura. « Tuer un prêtre qui a choisi de donner sa vie pour les pauvres des régions isolées et éloignées, pour compenser le manque de présence du gouvernement dans ces provinces, est insensé », a-t-il déclaré. Le père Paez, quant à lui, a été tué après avoir visité une prison afin d’aider à faire libérer un prisonnier politique.
Les groupes de défense des Droits de l’Homme affirment que les assassinats des prêtres et les attaques contre les militants dans le pays sont devenus « une source de grande inquiétude »... « Nous ne pouvons nous empêcher de demander : s’agit-il d’une façon de faire taire les critiques et les opposants capables de défier les règles et les politiques de ceux qui détiennent le pouvoir » ? avance le PMPI dans un communiqué publié en mai. Le groupe a ajouté que l’Église, « malgré de nombreux défis et problèmes internes », a été « une référence morale permanente » pour les anciens dirigeants et gouvernements. Selon Global Witness, une ONG basée à Londres, l’archipel philippin a été, en 2017, le deuxième pays le plus meurtrier pour les militants des Droits de l’Homme.

(Avec Ucanews, Manille)