Eglises d'Asie

L’Indice mondial de la paix 2018 recule en Asie

Publié le 13/06/2018




L’Indice mondial de la paix ou Global Peace Index (GPI), publié chaque année par l’Institute for Economics and Peace (IEP), analyse et classe 162 pays selon leur niveau de paix et de sécurité. Le classement des pays asiatiques par l’édition 2018 a fortement chuté, en particulier pour la Birmanie, le Cambodge et le Bangladesh. 

Selon l’Indice mondial de la paix 2018, publié par l’Institute for Economics and Peace (IEP), la paix a reculé en Asie cette année, en particulier dans le cadre de la dégradation de la situation en Birmanie, au Bangladesh et au Cambodge. L’IEP, basé en Australie, classe chaque année 163 pays selon leur niveau de paix et de sécurité. L’indice prend en compte, notamment, le degré de militarisation des pays ainsi que l’impact des conflits en cours. L’indice de la Birmanie a chuté de quinze places et se retrouve 122e du classement 2018, en particulier suite aux violences contre la minorité rohingya. Le Cambodge se voit perdre dix-huit places pour se classer 96e de l’indice 2018, suite à la suppression, par le premier ministre Hun Sen, du principal parti d’opposition. La crise humanitaire birmane a eu également un fort impact sur le Bangladesh voisin, qui est classé 93e et perd dix places, ce qui constitue la chute la plus importante en Asie du Sud. Malgré des améliorations de la stabilité politique et de la lutte contre le terrorisme au Bangladesh, les relations du pays avec ses voisins se sont détériorées, en partie à cause de la vague des 700 000 réfugiés rohingyas. « Le niveau de paix des régions et sous-régions asiatiques a tendance à s’améliorer ou à chuter d’un seul bloc, ce qui incite à trouver des solutions aux conflits sur le plan régional plutôt que sur le plan national », note le rapport de l’Indice mondial de la paix 2018.
La région Asie-Pacifique a vu sa « note » grimper de 5 % concernant le « terrorisme politique », suite à la montée des tensions dans la région et à la progression de régimes devenus plus autoritaires. Les Philippines ont perdu une place et se retrouvent 137e, notamment à cause des meurtres liés à la drogue et aux conflits de Mindanao contre les militants islamistes. Au Cambodge, le porte-parole du ministère de la défense, Chhum Socheat, a déclaré que la chute de l’indice du pays était injuste en l’absence de conflit violent. Le leader de l’opposition cambodgienne, Kem Sokha, a été arrêté en septembre suite à des accusations controversées de trahison et son parti, le Parti du sauvetage national du Cambodge (Cambodia National Rescue Party) a été dissous de force.

Un impact économique de 1988 dollars par personne

Quant à la Birmanie, elle aurait dû selon Maung Zarni, un conseiller du Centre européen d’étude de l’extrémisme (EuroCSE), être classée bien plus bas. « La Birmanie aurait dû être classée tout en bas de la liste, aux côtés de la Syrie et du Yémen », affirme le conseiller. Maung Zarni confie avoir rencontré des dizaines de femmes et d’enfants rohingyas ayant fui au Bangladesh. « Leur traumatisme n’est pas moindre que celui dont souffrent d’autres survivants de génocides », ajoute-t-il. « Ils sont marqués à vie. » Sur le plan mondial, l’impact économique de la violence s’élève, selon l’Institut, à 14,76 mille milliards de dollars, soit une hausse de 2 % par rapport à l’année précédente. Cet impact économique, qui représente 1 988 dollars par personne dans le monde, est le plus élevé de la dernière décennie.
On constate une légère amélioration pour le Pakistan, qui reste tout de même le pays le moins bien classé en Asie, à la 151e place… Juste derrière la Corée du Nord, placée 150e. Singapour, classé 8e, et le Japon, 9e, sont les deux seuls pays asiatiques dans le top dix. Selon l’index, la situation en Inde s’est également légèrement améliorée et le pays grimpe d’un rang à la 136e place, tout comme le Népal (84e), le Sri Lanka (67e) et le Bouthan (19e). La Chine et la Thaïlande, en revanche, respectivement à la 112e et 113e place, sont considérés comme des pays « moyennement instables ».

(Avec Ucanews, Erin Handley)