Eglises d'Asie

L’Église indienne se réjouit de la chute de la mortalité maternelle

Publié le 16/06/2018




Une action conjointe du gouvernement indien et des professionnels de la santé a permis de faire baisser de 22 % le taux de mortalité maternelle en Inde. La conférence épiscopale indienne se réjouit de l’avancée, qui a permis 12 000 décès de moins par rapport à 2016. Le taux était encore de 130 décès pour 100 000 naissances en 2016. Tous se réjouissent des progrès, notamment l’Église qui dirige plus de 6 000 établissements de santé dans le pays. L’OMS espère passer sous la barre des 70 décès pour 100 000 d’ici 2030, grâce à une meilleure sensibilisation et un meilleur accès aux soins pour les régions reculées.

Les évêques indiens se réjouissent de la chute importante du taux de mortalité maternelle en Inde, avec 12 000 décès de moins en 2016. Un progrès qui résulte d’une action conjointe du gouvernement et des professionnels de la santé. Le taux de mortalité maternelle a enregistré une baisse de 22 % en trois ans. Le taux est passé de 167 morts maternelles pour 100 000 naissances en 2011-2013, à 130 décès pour 100 000 en 2014-2016, selon les données publiées le 6 juin par le registraire général indien. Cela veut dire que l’Inde a permis de sauver la vie de près de 12 000 femmes en 2016, selon l’Unicef. « La chute de la mortalité maternelle montre que l’Inde a réalisé des progrès remarquables. Par rapport à 2013, 1 000 femmes de plus sont sauvées des complications liées à leur grossesse », confie Yasmin Ali Haque, représentante indienne de l’Unicef.
Les résultats sont « très encourageants pour nous tous, parce que l’Église est à l’avant-garde du secteur de la santé dans le pays », approuve le père Mathew Perumpil, secrétaire de la pastorale de la santé pour la conférence épiscopale indienne. Il ajoute qu’une des raisons de ces avancées vient du fait que la population est mieux informée grâce à l’intervention du gouvernement et des centres médicaux privés. Le gouvernement a introduit plusieurs plans afin de garantir des soins et des examens de santé gratuits dans les établissements publics pour les femmes enceintes. Des programmes fédéraux sont également disponibles pour assurer une nourriture saine aux femmes enceintes, ainsi qu’aux nouveau-nés et à leur mère.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, ces progrès sont également liés aux efforts du gouvernement pour améliorer l’accès aux maternités et pour soutenir l’éducation des femmes. « Le taux de mortalité maternelle actuel en Inde est en dessous des Objectifs du millénaire pour le développement, et place le pays en bonne voie pour passer sous les 70 décès pour 100 000 naissances d’ici 2 030 », estime Poonam Khetrapal Singh, directeur régional de l’OMS pour le Sud-Est asiatique. Les résultats sont stimulants pour tout le monde, y compris pour les volontaires qui travaillent étroitement avec le gouvernement, confie le père Perumpil, qui fait remarquer que l’Église dirige plus de 6 000 établissements de santé en Inde, avec une attention particulière pour les pauvres.

Un indice reconnu pour évaluer le développement

Les volontaires chrétiens ont mis en place et dirigé des milliers de groupes d’entraide dans les régions reculées, hors de portée pour le gouvernement. Ces groupes sont un outil clé pour parler de l’accès aux maternités, et ainsi diminuer le taux de mortalité maternelle. Ce taux est un indice reconnu dans le monde pour évaluer le développement d’un pays. Dans un pays comme l’Inde, davantage de femmes meurent lors de l’accouchement en raison d’hémorragies excessives, l’accès aux soins étant difficile pour les villages les plus reculés. Les décès peuvent également être liés à des infections postnatales. La meilleure façon de réduire le taux de mortalité est d’encourager les femmes à venir à l’hôpital ou dans les centres de soin pour accoucher, affirme Jyotsna Chatterjee, directrice du programme commun des femmes (Joint women’s program) de l’Église dans le nord de l’Inde.
« Si l’on en croit les données du gouvernement, c’est encourageant pour tous ceux qui sont engagés dans le secteur de la santé, mais nous ne devrions pas nous laisser emballer pour cela », ajoute Jyotsna. « J’espère que ce n’est pas que sur le papier, mais que nous avons effectivement réussi… Parce que quand on parle de mortalité, il faut aussi parler de l’hygiène, qui joue un rôle vital pour la santé périnatale. » Jyotsna précise que le projet très médiatisé de fournir des toilettes à tous les foyers n’a pas été aussi fructueux que prévu. Archana Sinha, qui dirige le département de recherche féminine de l’Institut social de New Delhi, ajoute que les progrès sont dus à une meilleure prise de conscience parmi les femmes, et même parmi les hommes, au sein de familles.

(Avec Ucanews, New Delhi)