Eglises d'Asie

Trois évêques asiatiques créés cardinaux à Rome

Publié le 30/06/2018




Lors du consistoire ordinaire public pour la création des quatorze nouveaux cardinaux, qui s’est tenu le 28 juin à Rome, le pape François a déclaré aux nouveaux prélats que « Jésus nous enseigne que la conversion, la transformation du cœur et la réforme de l’Église sont et seront toujours d’un point de vue missionnaire, car cela présuppose que l’on cesse de voir et de rechercher ses propres intérêts pour regarder et rechercher les intérêts du Père ». Trois des nouveaux prélats sont asiatiques, et l’Asie compte désormais 17 cardinaux électeurs. 

Le pape François a créé quatorze nouveaux cardinaux durant le consistoire ordinaire public, qui s’est tenu à Rome dans la chapelle papale, dans la basilique Saint-Pierre, le jeudi 28 juin, la veille de la fête de saint Pierre et saint Paul. En s’adressant aux nouveaux prélats, le Saint-Père a soutenu que dans l’Église, « L’unique autorité crédible est celle qui naît du fait de se mettre aux pieds des autres pour servir le Christ ». Il leur a également confié que « Jésus nous enseigne que la conversion, la transformation du cœur et la réforme de l’Église sont et seront toujours d’un point de vue missionnaire, car cela présuppose que l’on cesse de voir et de rechercher ses propres intérêts pour regarder et rechercher les intérêts du Père ».
Trois des nouveaux cardinaux viennent d’Asie : Mgr Joseph Coutts, archevêque de Karachi (Pakistan), Mgr Thomas Aquinas Manyo, archevêque d’Osaka (Japon) et Mgr Louis Raphaël I Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens (Irak). En comptant ce consistoire, le collège des cardinaux compte désormais 227 membres, dont 125 sont électeurs (qui ont moins de 80 ans, et peuvent donc participer aux conclaves) et 102 cardinaux non électeurs. Dix-sept électeurs sont asiatiques, 53 sont européens, 17 sont nord-américains, 5 viennent d’Amérique centrale, 13 d’Amérique du Sud, 16 d’Afrique et 4 d’Océanie. En nommant ces quatorze nouveaux cardinaux, le pape François souligne le principe d’universalité dans l’Église. Les nouveaux électeurs sont originaires de neuf pays différents. Le collège des cardinaux est également de plus en plus « Bergoglien » : 59 électeurs ont été nommés par le pape François, 47 par Benoît XVI et 19 par Jean-Paul II.
Dans son homélie durant le consistoire, le pape a commencé par citer saint Marc : « Les disciples étaient en route pour monter à Jérusalem ; Jésus marchait devant eux » (Mc 10, 32). Il a poursuivi en faisant remarquer que « l’évangéliste ne craint pas de révéler certains secrets du cœur des disciples : recherche des premières places, jalousies, convoitises, intrigues, arrangements et accords ; une logique qui non seulement mine et corrode de l’intérieur les relations entre eux, mais qui en outre les enferme et les engage dans des discussions inutiles et de peu d’intérêt. Cependant Jésus ne s’arrête pas à cela, mais va de l’avant ; il les devance et avec force il leur dit : ‘Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur’ » (Mc 10, 43).

« Servir le Christ dans le peuple fidèle »

Ainsi, a ajouté le Saint-Père, « le Seigneur cherche à recentrer le regard et le cœur de ses disciples, en empêchant que les discussions stériles et autoréférentielles trouvent place au sein de la communauté. À quoi sert-il de gagner le monde entier si l’on est corrompu à l’intérieur ? À quoi sert-il de gagner le monde entier si l’on vit tous pris dans les intrigues asphyxiantes qui font dessécher et rendent stérile le cœur et la mission ? Dans cette situation – comme quelqu’un l’a fait observer – on pourrait déjà entrevoir les intrigues de palais, y compris dans les curies ecclésiastiques. » […]
« Chers frères cardinaux et nouveaux cardinaux, tandis que nous sommes en route vers Jérusalem, le Seigneur marche devant nous pour nous rappeler encore une fois que l’unique autorité crédible est celle qui naît du fait de se mettre aux pieds des autres pour servir le Christ. C’est celle qui vient du fait de ne pas oublier que Jésus, avant d’incliner la tête sur la croix, n’a pas eu peur de s’incliner devant ses disciples et de leur laver les pieds. C’est la plus haute distinction que nous puissions obtenir, la plus grande promotion qui nous puisse être accordée : servir le Christ dans le peuple fidèle de Dieu, dans celui qui est affamé, dans celui qui est oublié, dans le prisonnier, dans le malade, dans le toxicodépendant, dans la personne abandonnée, dans les personnes concrètes avec leurs histoires et leurs espérances, avec leurs attentes et leurs déceptions, avec leurs souffrances et leurs blessures. […] Personne parmi nous ne doit se sentir ‘supérieur’ à quelqu’un. Personne parmi nous ne doit regarder les autres de haut. Nous pouvons regarder ainsi une personne uniquement quand nous l’aidons à se relever. »
Le pape François a conclu en citant le testament spirituel de saint Jean XXIII, dont il a remarqué qu’il est « né pauvre » et « particulièrement heureux de mourir pauvre […]. Je remercie Dieu de cette grâce de la pauvreté dont j’ai fait vœu dans ma jeunesse, pauvreté d’esprit, comme prêtre du Sacré Cœur, et pauvreté réelle, et qui m’a aidé à ne jamais rien demander : ni des postes, ni de l’argent, ni des faveurs, jamais, ni pour moi, ni pour mes parents ou des amis » (29 juin 1954). La cérémonie s’est poursuivie, chacun des nouveaux cardinaux venant s’agenouiller auprès du pape pour recevoir la barrette (couvre-chef en forme de toque quadrangulaire de couleur pourpre, pour signifier qu’ils sont prêts à donner leur vie en martyr) et l’anneau cardinalice. Ils ont également reçu un titre ou une diaconie romaine, pour signifier qu’ils sont prêts à prendre part aux œuvres pastorales de l’évêque de Rome.

(Avec Asianews