Eglises d'Asie

Envoi en mission : trois nouveaux missionnaires pour l’Asie

Publié le 11/09/2018




Samedi 8 septembre, les pères Gabriel de Lepinau, Laurent Bissara et Yvon Fillebeen ont été respectivement envoyés à Madagascar, en Inde et à Taïwan. La cérémonie de l’envoi des trois nouveaux missionnaires marque leur départ, pour la vie, vers leur pays de mission. Le 22 août, le père Gilles Reithinger, Supérieur général des Missions Etrangères de Paris, écrivait quelques mots sur le départ en mission « ad extra ». Prions pour ces nouveaux missionnaires ainsi que pour tous les jeunes appelés à répondre à l’appel du Christ.

Le départ en mission de prêtres ne nous laisse pas indifférent. En effet, alors que les vocations sacerdotales diminuent en France, la question se pose de savoir pourquoi des jeunes gens souhaitent aller au-delà de nos frontières. Rappelons ici que « La mission de l’Église est animée par une spiritualité d’exode continuel. » Il s’agit de « sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile » (Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, n. 20) (4). La mission de l’Église stimule une attitude de pèlerinage continuel à travers les différents déserts de la vie, à travers les diverses expériences de faim et de soif de vérité et de justice. La mission de l’Église inspire une expérience d’exil continuel, pour faire percevoir à l’homme assoiffé d’infini, sa condition d’exilé en chemin vers la patrie définitive, tendu entre le « déjà » et le « pas encore » du Royaume des cieux, nous rappelle le Pape François.
Il s’agit du cœur même de la Mission de l’Eglise d’envoyer les siens, peu importe la distance. L’Église répond au commandement du Christ : « Allez, proclamez la Bonne Nouvelle ! » Les missionnaires sont envoyés pour proclamer l’Evangile, pas uniquement dans les églises déjà établies ou pour « maintenir des communautés », mais aussi pour être signe de la présence du Christ auprès de ceux qui l’attendent encore. Ainsi, il ne s’agit pas d’envoyer un missionnaire « de plus » dans un pays, mais d’être témoin de l’Evangile selon le charisme de chacun, dans le respect des cultures et des communautés présentes. Ainsi le missionnaire se laisser façonner par le Christ qu’il rencontre au cœur des cultures d’Orient et d’océan Indien. La Mission est d’abord de porter l’Évangile, d’éprouver la joie de porter l’Evangile en priorité aux pauvres de cœur et abandonnés par la société, et c’est ainsi que « l’Église veut conserver sa fraîcheur, son élan et sa force » (Pape François).
Comme nous y invite le Pape François, chaque prêtre doit être, au nom de l’Église, oasis d’accueil, de réconfort, de soutien et d’accompagnement. Des témoins de la présence du Christ quel que soit le niveau de vie matériel ; des témoins de la liberté intérieure que le prêtre souhaite vivre en se donnant au Christ et en allant loin. Concrètement, le missionnaire prend des initiatives, de concert avec les Églises locales, sans s’inquiéter des résultats immédiats car l’essentiel est d’avancer, le Christ au cœur de sa vie, portant dans son âme et son cœur les personnes que le Seigneur mettra sur sa route. Les missionnaires ne sont ni des philanthropes ni des organisateurs de grands spectacles, mais des témoins du Christ, conscients que les graines d’amour de l’Évangile semées ne peuvent que porter du fruit… en leur temps. Cet élan et cette force ne résident pas dans le fait de vouloir exporter notre mode de vie ou notre culture, comme nous le rappelaient les premières instructions données aux missionnaires en 1 659 ; nous voulons nous émerveiller et rendre grâce en découvrant le visage du Christ présent en Asie et dans l’océan Indien, main dans la main avec nos frères et sœurs d’Orient.
En même temps, nous ne sommes pas simplement juxtaposés, posés les uns à côté des autres, mais nous sommes appelés à découvrir ensemble la volonté du Seigneur. En partant, on peut se rappeler ces mots de sainte Thérèse : « Jésus, je suis trop petit pour faire de grandes choses, et ma folie à moi, c’est d’espérer ». Et avancer en s’inspirant de sa vie, elle qui avait acquis une réelle maturité au point qu’elle a pu avancer avec certitude et fermeté, non pas en comptant sur ses forces qu’elle connaissait faibles, et dans lesquelles elle n’avait pas confiance, mais en comptant sur la fidélité de Dieu et la puissance de Dieu à l’œuvre dans sa faiblesse, vous irez sur les chemins du monde. Concluons avec les mots de Mgr Budes de Guébriant, supérieur général, qui en 1921 au terme d’une tournée pastorale auprès de ses confrères d’Asie, concluait : « Admiration pour les missionnaires, optimisme pour l’avenir des Missions. »

Extrait du mot des partants, lu par Gabriel de Lépinau lors de l’envoi en mission du 8 septembre :
Il y a un peu plus d’un demi-siècle, après s’être réunis devant l’oratoire où nous nous trouvons maintenant pour prier, les partants, les envoyés (qui étaient nombreux) subissaient un étrange sort de la part de leurs confrères MEP, de leurs amis et famille… qui venaient, les uns après les autres, pendant plus d’une heure, à commencer par les supérieurs, s’agenouiller devant eux pour leur embrasser les pieds ! « Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pieds du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut, et vient dire à Sion : ‘Il règne, ton Dieu !’ » (Is. 52, 7) Ils sont beaux les pieds des missionnaires. Ils sont peut-être biscornus, poussiéreux, mais ils sont beaux ces pieds. Voyez comme ils sont beaux vos missionnaires. La mission qu’ils ont reçue les embellit. Ils sont beaux de la belle mission qu’ils portent. Ils sont beaux car la mission qu’ils portent c’est le Christ lui-même.


CRÉDITS

MEP