Eglises d'Asie

Les universités catholiques au service des réfugiés de Mindanao

Publié le 15/09/2018




L’université Santo Tomas de Manille et l’université San Jose Recoletos de Cebu ont accepté d’héberger une centaine d’enfants touchés par les conflits affectant les populations tribales de Mindanao. Depuis 2016, ces tensions ont entraîné plus de 26 000 réfugiés, dont environ 3 000 enfants. Selon le réseau « Save our schools », on compte pas moins de 57 écoles qui ont été fermées suite à la présence de soldats au sein des communautés tribales.

Des enfants déplacés, réfugiés des populations tribales du sud de l’archipel philippin, ont trouvé refuge dans deux universités catholiques prestigieuses aux Philippines. L’université Santo Tomas de Manille (UST) et l’université San Jose Recoletos de Cebu confient avoir accepté d’accueillir près d’une centaine d’enfants déplacés à cause des opérations lancées contre les rebelles communistes de Mindanao et visant les populations tribales. Les universités, en plus de les héberger, leur fourniront une éducation gratuite. Le prêtre dominicain Pablo Tiong, vice-recteur de l’UST de Manille, explique que l’Église « comprend l’épreuve subie par ces enfants », dont l’éducation a dû être interrompue à cause des conflits.
Au moins soixante enfants des écoles communautaires de la région du sud de Mindanao resteront au séminaire dominicain de Manille tout en étant scolarisé au sein de l’université. Le père Tiong confie que l’université serait toujours ouverte à ces populations. Au centre des Philippines, dans la ville de Cebu, 32 enfants sont hébergés par le campus universitaire de San Jose Recoletos, dirigé par l’ordre religieux des augustins récollets. L’archevêque de Cebu, Mgr Jose Palma, a confié les enfants à la congrégation religieuse en exprimant sa tristesse face aux « violences et aux abus » dont souffrent les populations tribales de Mindanao.
L’archevêque souligne que leur situation « doit être non seulement le problème de nos missionnaires ruraux qui travaillent dans les villages des montagnes de Mindanao… mais aussi le nôtre ». Mgr Palma ajoute que le fait de travailler avec ces populations « est une réponse catholique à l’appel de notre pape François qui nous invite à prendre soin de nos frères et sœurs aux périphéries de la société ». Des enseignants volontaires des deux universités vont travailler auprès des enfants. Le frère Takoy Jakosalem explique que des programmes psychosociaux seront proposés aux enfants afin de les accompagner face aux traumatismes qu’ils ont vécus durant les conflits.
« Aujourd’hui, ces enfants et leurs familles sont des réfugiés. Ils ont fui leurs communautés afin de se mettre en sécurité à cause des conflits armés de Mindanao », précise Jong Monzon, du réseau « Save our schools » (Sauvez nos écoles). L’organisation a repéré au moins 57 écoles tribales qui ont été fermées suite au signalement de la présence de soldats au sein des communautés tribales. Piya Macliing Malayao, secrétaire général du groupe indigène Katribu, affirme que l’application de la loi martiale à Mindanao a créé encore plus de problèmes au sein des communautés et de leurs écoles. Selon lui, les populations tribales qui ont été touchées par les conflits, depuis 2016, sont près de 26 000, dont au moins 3 000 enfants.

(Avec Ucanews, Manille)


CRÉDITS

Mark Saludes / Ucanews