Eglises d'Asie

Le pape François projette de se rendre au Japon en 2019

Publié le 04/10/2018




Le pape François a annoncé, le 12 septembre à Rome lors d’une rencontre avec un délégation de l’association Tensho Kenoho Shisetsu Kenshokai, qu’il espère se rendre au Japon en 2019. Une annonce qui survient alors que l’Unesco vient d’inscrire, le 30 juin, douze sites chrétiens de la région de Nagasaki au patrimoine mondial de l’humanité, où vivaient des chrétiens cachés au temps des persécutions de l’ère Edo (1603-1867). La décision a été saluée par l’archevêque de Nagasaki, Mgr Takami, comme une reconnaissance du christianisme japonais.

Le pape François a rencontré, le 12 septembre à Rome, une délégation de l’association Tensho Kenoho Shisetsu Kenshokai. C’est à cette occasion qu’il a annoncé son espérance de se rendre au Japon en 2019. « Profitant de cette visite, je voudrais vous annoncer ma volonté de visiter le Japon l’an prochain. J’espère pouvoir le faire », a-t-il annoncé. Dans son message, le Saint-Père a mentionné les origines de l’association, tout en invitant la délégation présente à apporter « à votre merveilleux peuple et à votre grand pays l’amitié du pape de Rome et l’estime de toute l’Église catholique ».
« Il y a plus de 400 ans, en 1585, quatre jeunes japonais arrivèrent à Rome, accompagnés par des missionnaires jésuites pour rendre visite au pape, qui était alors Grégoire XIII. Ce fut un voyage extraordinaire, parce que c’était la première fois qu’un groupe de représentants de votre pays venait en Europe », a déclaré le pape en s’adressant à la délégation. « Les quatre jeunes reçurent un accueil merveilleux, non seulement de la part du pape, mais également de toutes les villes et cours qu’ils visitèrent : Lisbonne, Madrid, Florence, Rome, Venise, Milan, Gênes… Les Européens rencontrèrent les Japonais et les Japonais rencontrèrent l’Europe et le cœur de l’Église catholique. Une rencontre historique entre deux grandes cultures et traditions spirituelles, dont il est juste de conserver la mémoire, comme le fait votre association. »
« J’espère que […] vous vous sentez encouragés à retourner dans votre pays en tant qu’ambassadeurs d’amitié et promoteurs de grandes valeurs humaines et chrétiennes. Les quatre jeunes de l’époque Tensho le furent, avec engagement et courage. Je voudrais rappeler en particulier leur chef, Mancio Ito, qui devint prêtre, et Julian Nakaura, qui, comme de nombreux autres, subit le supplice sur la célèbre colline des martyrs de Nagasaki et fut proclamé bienheureux », a poursuivi le pape François, évoquant au passage les sites chrétiens de Nagasaki. C’est là qu’ont été crucifiés, face à la mer, les 26 Martyrs du Japon. La cathédrale d’Oura, ou église des 26 Martyrs, fait partie des douze sites chrétiens qui ont été classés par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, le 30 juin. Situés dans la partie nord-ouest de l’île de Kyushu, ces sites comprennent dix villages, les ruines du château de Hara et la cathédrale des 26 Martyrs, construits entre les XVIIe et XIXe siècles. Des chrétiens cachés vivaient là au temps des persécutions de l’ère Edo (1603-1867), et ces sites reflètent la période d’interdiction de la foi chrétienne, puis la revitalisation des communautés chrétiennes après la levée officielle de l’interdiction en 1873. Ils apportent un témoignage unique sur la tradition culturelle particulière nourrie par les chrétiens cachés de la région de Nagasaki, qui transmirent secrètement leur foi chrétienne pendant la période d’interdiction, du XVIIe au XIXe siècle.

(Avec AsiaNews)