Eglises d'Asie

50 ans de la FABC : les évêques asiatiques présentent un premier bilan après douze jours de travaux

Publié le 26/10/2022




Trois cardinaux asiatiques, dont le cardinal Gracias, archevêque de Mumbai et responsable du comité organisateur de la conférence des 50 ans de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), ont présenté leurs travaux depuis le 12 octobre. Le jubilé d’or de la FABC se poursuit à Bangkok jusqu’au 30 octobre en présence de 20 cardinaux, 120 évêques, 37 prêtres, 8 religieuses et 41 laïcs de 29 pays. « L’Église en Asie est jeune, elle grandit et le temps est venu de contribuer aussi à l’Église universelle », a confié le cardinal indien.

Le cardinal Gracias, de Mumbai (à gauche) avec le cardinal thaïlandais Kriengsak Kovitvanit, de Bangkok, le 24 octobre durant la conférence générale de la FABC.

Les évêques asiatiques travaillent sur un plan pastoral pour l’Église en Asie, qui doit prendre en compte les réalités sociales, économiques, religieuses et politiques émergentes sur un continent où les chrétiens forment une minorité. « Quelle est la réalité exactement en Asie aujourd’hui ? Comment l’Église doit-elle répondre ? Quelles doivent être nos priorités pour les prochaines années ? Que doivent faire les Églises en Asie ? » a déclaré le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai et responsable du comité organisateur de la conférence générale de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), qui poursuit son jubilé d’or à Bangkok jusqu’au 30 octobre.

« Nous sommes en train d’essayer de trouver notre identité et de nous ouvrir afin de mieux discerner ces priorités et de voir quel est le chemin que nous devons prendre. Nous voulons nous engager, en tant qu’évêques d’Asie, à travailler pour une meilleure Asie », a ajouté le cardinal indien. Avec deux autres cardinaux asiatiques dont le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la fédération, il s’est adressé à la presse ce lundi 24 octobre afin de résumer les douze premiers jours de la conférence générale (qui a débuté le 12 octobre en présence de 20 cardinaux, 120 évêques, 37 prêtres, 8 religieuses et 41 laïcs de 29 pays différents).

Le cardinal Gracias a expliqué que plusieurs consultations ont eu lieu avant la conférence générale afin de la préparer, d’identifier les préoccupations et attentes, les défis, les opportunités, ce que les gens vivent et subissent, ce que traversent les évêques et les membres de l’Église en Asie. « Après avoir compilé tout cela, nous avons identifié plusieurs problématiques qui nous ont été soumises, puis nous avons maintenant toute la conférence générale pour tenter d’y répondre en nous basant sur cela », a-t-il poursuivi.

« Nous avons cette expérience parce que pour nous, ce n’est pas une option »

Parmi ces attentes vis-à-vis de l’Église en Asie, on compte « le devoir de protéger la dignité humaine, la justice et la réconciliation » et « le rôle de l’Église comme médiatrice », les évêques asiatiques ayant pour objectif de faire de l’Asie un continent où se reflètent les valeurs évangéliques. « Comment pouvons-nous faire de l’Asie ce que Dieu veut qu’elle soit ? Comment les valeurs de l’Évangile, la justice, la paix et l’unité sont défendues ? C’est notre mission et notre vocation », a souligné le cardinal Gracias.

« L’Église en Asie est jeune, elle grandit et le temps est venu, pour l’Église en Asie, de contribuer aussi à l’Église universelle. Il y a un point en particulier sur lequel le reste du monde peut apprendre de l’Asie, il s’agit du dialogue interreligieux », a-t-il expliqué en évoquant beaucoup de pays, notamment en Europe, qui peinent à maintenir l’harmonie entre les religions. « Je pense que nous avons cette expérience parce que pour nous, ce n’est pas une option. C’est une nécessité et nous sommes parvenus avec succès à nous entraider », a-t-il affirmé.

Le cardinal Bo a également remarqué que même si les catholiques ne représentent que 2 % de la population en Asie, « notre présence est réelle ». Il a expliqué ceci en évoquant « les valeurs asiatiques qui peuvent être partagées comme la famille, la spiritualité, le respect des anciens et des parents, la paix, la médiation et le sacré », alors que « l’immense majorité des gens ont un lien avec une tradition religieuse ».

« Faire connaître le visage de Jésus de manière asiatique »

« Nous prévoyons l’avenir. Nous choisirons un cap, peut-être d’autres voies, en particulier dans le domaine de la paix, du dialogue et de la réconciliation, afin de cheminer vers une nouvelle évangélisation », a ajouté le cardinal Bo. « Nous ne nous décourageons pas, parce que même si nous sommes une minorité, notre présence en Asie est très, très fructueuse… notamment dans le contact avec les pauvres, les cultures, les religions et la nature. »

Il a conclu en disant : « Nous avons une raison de nous réjouir, et nous sommes heureux de continuer notre cheminement en Asie, en particulier en faisant connaître le visage de Jésus de manière asiatique. »

Le cardinal Gracias a réagi à ce dernier point en soulignant que c’est une part importante des questions abordées sur l’évangélisation sur le continent. « Nous nous sommes particulièrement attachés à nous demander comment annoncer l’Évangile de Jésus, la présence de Jésus et la personne de Jésus dans ces différentes réalités et difficultés que nous avons mentionné. »

De son côté, le cardinal thaïlandais Francis Xavier Kriengsak Kovitvanit, archevêque de Bangkok, a confié que la crédibilité vis-à-vis de la foi chrétienne dépend principalement « du témoignage et des personnes laïques ». Pour lui, le témoignage des laïcs vivant au cœur de la société peut aider « à porter témoignage aux fidèles des autres religions et confessions ».

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

FABC / Ucanews