Eglises d'Asie

50 ans de la FABC : les évêques invités à promouvoir un dialogue de paix et de réconciliation en Asie

Publié le 25/10/2022




Le 20 octobre à Bangkok, durant l’assemblée générale de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie) qui se poursuit jusqu’au 30 octobre, les intervenants ont évoqué les changements géopolitiques et sociaux qui affectent la région, et qui doivent amener l’Église en Asie à promouvoir le dialogue, la paix et la réconciliation dans un contexte difficile. Sans mentionner un pays en particulier, le cardinal Bo a souligné que l’Église doit « être réactive et devenir un instrument de paix ».

Le 20 octobre durant l’assemblée générale de la FABC à Bangkok, le cardinal Bo a souligné que l’Église doit promouvoir un dialogue de paix et de réconciliation en Asie.

L’Église en Asie doit appeler au dialogue avec les autres religions afin d’établir la paix et la réconciliation sur le continent, selon des intervenants qui ont pris la parole le jeudi 20 octobre dernier lors de l’Assemblée générale de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), qui a lieu à Bangkok jusqu’au 30 octobre pour les 50 ans de l’organisation.

Les quelque 175 évêques et délégués de 29 pays d’Asie rassemblés dans la capitale thaïlandaise ont évoqué les changements géopolitiques et sociaux affectant la région Asie-Pacifique, et qui nécessitent de favoriser le dialogue, la paix et la réconciliation.

« Chaque jubilé appelle à la métanoia [ou conversion]. Il nous faut nous changer nous-même pour que l’établissement de la paix soit la nouvelle évangélisation », a notamment déclaré le cardinal Charles Maung Bo, président de la FABC et archevêque de Rangoun, en Birmanie où la répression violente du mouvement prodémocratie continue depuis le coup d’État de la junte militaire en 2021 contre le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi.

Pour le cardinal Bo, l’Église doit être « réactive et devenir un instrument de paix », sans mentionner spécifiquement un pays en particulier. Il a présenté l’Asie comme un continent aux nombreuses opportunités et avec beaucoup d’optimisme et de résilience, en soulignant que l’Église doit « initier le dialogue et lutter pour l’égalité », et qu’elle doit « tenir tête au pouvoir, les mains vides », afin de « combattre pour la paix ».

Appeler au dialogue dans le contexte asiatique actuel

Durant la journée, des experts ont également évoqué le dialogue interreligieux, soutenu par la FABC depuis sa création en 1970. Parmi eux, Edmund Chia, ancien responsable de la fédération et professeur de théologie à l’Université catholique australienne de Melbourne, a souligné des moments clés du cheminement de l’Église asiatique dans ses rapports avec les religions. Il a notamment affirmé que l’Église en Asie montre l’exemple comme une « Église de dialogue » et qu’elle sait aussi « apprendre ».

Lawrence Chong, un consultant du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a aussi pris la parole en soulignant que les jeunes peuvent servir le dialogue au sein de l’Église et avec les autres religions en construisant des ponts. Pour lui, les responsables catholiques doivent faire confiance aux jeunes, dialoguer et s’ouvrir à eux et leur donner l’opportunité de s’engager.

De son côté, Edmund Terence Gomez, professeur d’économie politique à la Faculté des sciences économiques et administratives de l’université de Malaya, a présenté une analyse des « tendances politiques et économiques qui gouvernent l’Asie aujourd’hui ». Parmi les réalités sociales asiatiques actuelles, il a notamment évoqué les gouvernements autoritaires, les mouvements qui veulent redonner le pouvoir au peuple et les conséquences de la corruption sur la démocratie et sur l’industrialisation. Il a confié aux évêques asiatiques que la clé, pour comprendre les situations géopolitiques dans leurs pays, c’est de répondre à deux questions – qui est l’État, et où est le pouvoir ?

Enfin, le père Bryan Lobo, jésuite et doyen de l’Université pontificale grégorienne de Rome, s’est demandé comment construire des ponts dans le contexte du dialogue interreligieux, en particulier à la lumière d’Evangelii Gaudium, l’exhortation apostolique sur l’évangélisation, publiée par le pape François en 2013. « Les réalités sont plus importantes que les idées », a-t-il expliqué, en ajoutant que la réalité de l’agape – l’amour de Dieu pour les hommes et l’amour des hommes envers Dieu – est le principe fondamental de l’exhortation sur lequel toute initiative peut être construite. Il a aussi souligné que l’Église doit développer le dialogue avec les autres cultures et religions et qu’elle doit être caractérisée par l’ouverture à la vérité et à l’amour.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

FABC / Ucanews