Eglises d'Asie

À Goa, l’Église locale rassemble les étudiants indiens pour les sensibiliser au dialogue interreligieux

Publié le 02/04/2022




Les 26 et 27 mars au Centre de pèlerinage de Pilar, dans l’État de Goa dans le sud-ouest de l’Inde, l’Église catholique locale a invité plus de 60 jeunes hindous, chrétiens et sikhs à participer à programme interreligieux baptisé Yuva Sadbhav (« Jeunesse Harmonie »). Le père Lawrence Fernandes, directeur du centre de pèlerinages, explique que la rencontre a été organisée afin de favoriser « une sensibilisation au dialogue interreligieux » et d’aider les jeunes participants « à dépasser leurs préjugés » sur les religions.

Les 26 et 27 mars à Goa, plus de 60 jeunes hindous, chrétiens et sikhs ont participé à un programme interreligieux ouvert aux étudiants de la région.

Une initiative catholique locale a permis de rassembler des étudiants universitaires de différentes confessions religieuses afin de les aider à approfondir leur respect envers les fidèles d’autres religions face à une intolérance grandissante envers les minorités religieuses en Inde. Près de 60 jeunes hindous, chrétiens et sikhs ont participé à un programme pour les jeunes appelé Yuva Sadbhav (« Jeunesse Harmonie »), organisé par le Centre de pèlerinages de Pilar, dans l’État de Goa dans le sud-ouest du pays, les 26 et 27 mars dernier.

« Pour nous, ce programme a été l’occasion de construire une amitié et une meilleure compréhension mutuelle », assure Elaine Coelho, une étudiante catholique du Nirmala Institute of Education de Panjim, la capitale de l’État. Elle ajoute que de telles initiatives « contribueront sûrement à créer une société où il y a la confiance, le respect et la coopération entre les personnes de différentes confessions et croyances ».

Les participants sont venus de différents instituts et universités de Goa – qui a été une colonie portugaise durant 451 ans jusqu’en 1961. Selon les responsables catholiques de la région, qui rappellent que l’État de Goa était autrefois le cœur de la mission en Asie, la position dominante des catholiques à Goa s’est depuis estompée.

Aujourd’hui le gouvernement de l’État est dirigé par le parti pro-hindou BJP (Bharatiya Janata Party), et soutenu par des groupes déterminés à faire de l’Inde une nation exclusivement hindoue. Ces groupes sont régulièrement accusés de s’en prendre aux minorités religieuses comme les musulmans et les chrétiens dans plusieurs autres États, bien que Goa n’ait pas connu de telles violences à ce jour.

Sensibilisation des jeunes de Goa au dialogue interreligieux

Selon le père Lawrence Fernandes, directeur du centre de pèlerinages de Pilar, le programme Yuva Sadbhav a été lancé afin de favoriser « une sensibilisation au dialogue interreligieux » et d’aider les jeunes participants « à dépasser leurs préjugés » sur les religions. Sanket Yadav, un participant hindou étudiant au Collège Padre Conceicao, assure que la rencontre a été une expérience marquante. Sanket Yadav explique qu’il était au départ hésitant. « Je ne savais pas ce que son programme proposait. Mais en fait, en deux jours, je peux dire que je suis devenu une personne différente. »

Le père Elvis Fernandes, organisateur du programme, a invité les participants à vivre différentes activités de groupe afin de partager leurs expériences positives vécues avec des personnes d’autres confessions. Il leur a également demandé de citer au moins cinq amis proches qu’ils ont eus depuis l’enfance et de préciser leur religion. « C’était pour les aider à réfléchir aux choix conscients et inconscients qu’ils font quand il s’agit de se faire des amis », explique le prêtre. Dans le cadre du programme, un documentaire de 2009, L’imam et le pasteur, produit par l’Institut des États-Unis pour la paix, a été diffusé.

Le film évoque la collaboration entre l’imam Muhammad Ashafa et le pasteur James Wuye aux côtés des clergés musulmans et chrétiens, afin de les aider en termes de prévention de conflits, de médiation et de réconciliation. Swarnjeet Singh, un participant d’un autre collège de Panjim, estime que « ceux qui se rendent coupables de violences interreligieuses peuvent eux aussi devenir des artisans de paix ». Le programme s’est conclu avec un temps de prière en présence de représentants de six traditions religieuses différentes : hindous, sikhs, chrétiens, musulmans, jaïns et bouddhistes.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews