Eglises d'Asie – Indonésie
Affaires religieuses : après deux musulmans, le directorat général pour les catholiques enfin représenté par un catholique
Publié le 18/02/2020
Le ministre indonésien des Affaires religieuses, Fachrul Razi, a nommé un catholique à la tête du corps représentatif des catholiques indonésiens, alors que deux hauts fonctionnaires musulmans ont assumé ce rôle l’un après l’autre depuis six mois. Le choix d’Aloma Sarumaha, catholique, comme responsable du Directorat général pour les Catholiques met fin à une vague de critiques et de controverses contre la « pagaille bureaucratique » du ministère. Ces dernières semaines, les responsables religieux et les universitaires du pays, ainsi qu’une grande partie de l’opinion publique, ont souligné l’importance que les différents corps représentatifs des religions en Indonésie soient dirigés par des membres de leurs communautés respectives. Les directorats généraux des Affaires religieuses sont chargés de formuler des directives et des programmes qui soutiennent les activités religieuses des différentes communautés. Le 11 février, Nur Kholis Setiawan, secrétaire général du ministère, a publié une déclaration affirmant que « la lettre de commande a été signée par le ministre. À ce jour le directeur par intérim du Directorat général pour les catholiques est Aloma Sarumaha ». Ce dernier occupait alors la position de secrétaire de l’institution. En janvier dernier, Nur Kholis Setiawan, musulman, avait pris la direction du directorat catholique à la place d’un autre fonctionnaire musulman, Muhammadiyah Amin.
C’est arrivé après le départ à la retraite d’Eusabius Binsasi, un catholique, en juillet 2019. Le ministre Fachrul Razi et son adjoint Zainut Tauhid Sa’adi avaient alors soutenu la nomination de deux musulmans, en affirmant que la réglementation de l’Agence nationale de la fonction publique (BKN) empêche un catholique d’assumer cette responsabilité pour des raisons bureaucratiques. Toutefois, la décision a été prise après une mauvaise interprétation d’une circulaire de 2019, concernant les nominations pour les rôles vacants dans les ministères et les institutions indonésiennes. Le 11 février, en annonçant la nouvelle nomination, le ministre des Affaires religieuses a assumé l’erreur et a présenté des excuses publiques à la communauté catholique. À l’exception du confucianisme, cinq des six religions officielles du pays – islam, protestantisme, catholicisme, hindouisme, bouddhisme et confucianisme – sont représentées par un directorat général dédié au sein du ministère des Affaires étrangères. Le confucianisme n’est représenté que par le directeur d’un corps ministériel dédié à la formation et à l’éducation, un rôle assumé actuellement par un fonctionnaire musulman. Le confucianisme était interdit sous le régime dictatorial du Nouvel ordre (1966-1998), et n’a été reconnu comme religion officielle que sous l’ancien président Abdurrahman « Gus Dur » Wahid (1999-2001).
(Avec Asianews, Jakarta)
CRÉDITS
Asianews