Archidiocèse de Hué : les catholiques vietnamiens concluent l’Année de Saint-Joseph

Le 1er décembre dans l’église de Mau Tai, des enfants présentent des danses traditionnelles et apportent des offrandes de fleurs devant une statue de saint Joseph.

Marie Phan Thi Thuy a été conduite chez elle depuis l’hôpital central, en mai dernier, quand les médecins n’ont pu guérir son cancer du sein, qui s’était métastasé au niveau des os et qui était en phase terminale. Marie Thuy, qui vend des fruits pour gagner sa vie, ne pouvait plus travailler avec ses mains, qui s’étaient déformées. Sa fille, déprimée face au cancer de sa mère, ne savait pas quoi faire pour la sauver. Alitée, Marie Thuy s’est souvenue d’une journée où, étant enfant, alors qu’elle avait préparé de la nourriture pour les porcs, la cuisine avait pris feu. Elle avait crié « Jésus, Marie, Joseph » plusieurs fois et son père et ses frères étaient alors revenus des rizières pour arrêter les flammes.

En se souvenant de cette anecdote, elle a commencé à prier saint Joseph chez elle, devant l’autel familial, tout en continuant à suivre un traitement. « J’ai fait complètement confiance envers le père adoptif de Jésus, en espérant son intercession pour ma guérison. Aujourd’hui, ma santé s’est nettement améliorée et je ne prends plus de traitement. Je crois qu’il m’a sauvée du danger », confie cette mère de 52 ans, de la paroisse de Tay Linh dans la province de Thua Thien Hue, dans le centre du Vietnam. « Nous prions 15 mn par jour devant une grande statue de saint Joseph pour lui montrer notre profonde gratitude, après la messe quotidienne dans notre église », ajoute-t-elle.

Une autre femme, Marie Nguyen Thi Thoa, de la paroisse de Tien Thanh dans le district de Quang Dien, confie un autre témoignage lié à saint Joseph, survenu durant sa première grossesse. Âgée de 37 ans, Marie Thoa travaille dans un centre de soin dirigé par l’Église locale, et son mari est ouvrier dans le bâtiment. En août dernier, le jour de la naissance de son premier enfant, elle explique que « mon mari a prié saint Joseph et j’ai donné naissance à un garçon », en ajoutant qu’elle n’a pas eu besoin de césarienne. Elle assure avoir été bénie par le saint. « Il pesait 5 kg à la naissance. Nous l’avons appelé Joseph en signe de gratitude. »

Guérisons et conversions dans la paroisse de Mau Tai

Le père André Le Minh Phu, curé de la paroisse de Mau Tai, explique que beaucoup de catholiques ont reçu des grâces, liées à des guérisons et à leur travail, entre autres, durant l’Année de Saint-Joseph. Selon le prêtre, avec la pandémie de Covid-19, plusieurs hommes sont tombés dans l’addiction au jeu ou à l’alcool, entraînant des problèmes majeurs dans leurs familles. Il leur a rendu visite et leur a conseillée se suivre l’exemple de saint Joseph en se dévouant pour leurs familles. « Vingt-sept d’entre eux ont changé depuis. Ils ont renoncé à leurs mauvaises habitudes et ont commencé à mieux traiter leur épouse, leurs enfants et leurs voisins », ajoute fièrement le prêtre, âgé de 33 ans.

Le mercredi, les habitants de sa paroisse ont l’habitude de prier devant une statue de saint Joseph. Certains demandent des messes afin de remercier le saint pour des grâces reçues. Le père André a conclu l’Année de Saint-Joseph avec une adoration eucharistique et des offrandes de fleurs apportées devant la statue. Les paroissiens continueront de prier le chapelet et des prières à saint Joseph, tous les mercredi, dans le cadre des préparatifs du Synode sur la synodalité qui se tiendra à Rome en octobre 2023.

Une pêche miraculeuse à Lang Co

Le père Paul Tran Khoi, curé de la paroisse de Sao-Cat à Lang Co, confie que la majorité de ses quelque 1 240 paroissiens sont pêcheurs, et qu’ils se rassemblent eux aussi tous les mercredis pour prier saint Joseph dans l’église. Le prêtre, qui a servi cette paroisse depuis 2007, explique que le 19 mars 2021, jour de la fête de saint Joseph, une flottille de 36 bateaux sont partis en mer en faisant une très bonne prise, pour un salaire de 4 à 8 millions de dongs (154-309 euros) par famille en une seule journée.

Le père Khoi explique que pour la communauté, c’était un vrai miracle, dans une mer où diminuent les quantités de poisson et avec la menace des flottes chinoises. En signe de gratitude, les habitants ont fait sécher le poisson et l’ont offert aux personnes les plus affectées par le coronavirus, dans les provinces du sud du Vietnam. « Saint Joseph a soutenu les pêcheurs démunis des provinces centrales. Ils ont bénéficié d’une année exceptionnelles, entre les stocks de harengs, de sardines, d’anchois et autres poissons », se réjouit le prêtre, âgé de 63 ans.

Le père Pierre Nguyen Quang Du, curé de l’église de Notre-Dame du Perpétuel Secours, explique que cette année, dans sa paroisse, les gens ont suivi tous les mois des retraites et rassemblements liés à saint Joseph, en méditant sur ses vertus . Ils ont également participé au nettoyage de l’église, visité des patients à l’hôpital et des personnes âgées isolées. Le prêtre confie que la paroisse poursuivra ces actes de dévotion envers saint Joseph par la suite. Il ajoute que même si Mgr Joseph Nguyen Chi Linh, archevêque de Hué, n’a pas pu concélébrer une messe publique afin de conclure l’année spéciale dédiée au saint, à cause de la pandémie, les paroisses locales ont cependant pu organiser des adorations eucharistiques et des célébrations spéciales.

(Avec Ucanews)