Eglises d'Asie

Assam : l’Église catholique indienne participe aux interventions d’urgence à la suite des inondations

Publié le 28/05/2020




Le 20 mai, le cyclone Ampham a frappé la côte est indienne, entraînant un sillage de destructions dans les régions côtières du Bengale occidentale et de l’Odisha et un bilan d’au moins 86 décès. Quelques jours après, des pluies incessantes et des vents violents ont entraîné de fortes inondations dans l’État d’Assam, affectant au moins 194 916 personnes selon le département officiel de gestion des catastrophes de l’État. Des camps d’urgence ont été installés pour accueillir les personnes déplacées par les intempéries. De son côté, l’Église participe aux interventions d’urgence, malgré les routes bloquées et les pluies qui se poursuivent.

Des pluies incessantes et des inondations ont forcé plusieurs centaines de milliers de personnes à fuir leurs logements dans l’est de l’Inde, dans l’État d’Assam, s’ajoutant aux misères causées par la pandémie et par le cyclone Amphan qui a frappé le pays la semaine dernière. Les autorités ont transporté près de mille personnes depuis les régions inondées dans 35 camps d’urgence, alors que la région continue de subir de fortes pluies, quelques jours après l’arrivée du cyclone sur les côtes indiennes, le 20 mai. « Nous sommes face à une situation sans précédent. L’eau a pénétré les maisons des habitants vivant dans les régions inondables de sept districts en Assam », alerte Allen Brooks, porte-parole du Forum chrétien de l’Assam. Le département officiel de gestion des catastrophes de l’État d’Assam (Assam State Disaster Management Authority) a déclaré que les inondations ont affecté au moins 194 916 personnes, alors que les pluies et les vents violents ont causé de nombreux dégâts à travers la région.

Allen Brooks explique que les pluies n’ont pas cessé de tomber depuis que le cyclone a frappé la côte est indienne, laissant un sillage de destructions dans les régions côtières du Bengale occidental et de l’Odisha ainsi qu’un bilan s’élevant à 86 décès à ce jour. Le cyclone a également frappé plusieurs régions du Bangladesh. Le Centre national de prévisions météorologiques a annoncé la poursuite des précipitations dans la région. Les États de Meghalaya, d’Assam et de l’Arunachal Pradesh ont subi « des pluies extrêmement fortes au cours des cinq derniers jours, et la situation devrait se poursuivre encore durant au moins trois jours », affirme K. Sathi Devi, directeur du centre. « Des vents dominants de secteur sud chargés d’humidité convergent dans la région depuis le golfe du Bengale. Les pluies ne devraient pas cesser immédiatement. » Mgr Thomas Pullopillil, évêque de Bongaigaon, confie que plusieurs églises paroissiales de son diocèse sont inondées, ainsi que les maisons d’un certain nombre de fidèles.

Inondations hors saison et peste porcine

« Ce que nous traversons ressemble à un prolongement des effets du cyclone Amphan. Beaucoup de personnes ont perdu leurs maisons à cause des pluies et des vents violents. Ces pluies et ces inondations hors saison ont pris les gens de cours et les ont plongés brutalement dans la misère, alors qu’ils continuaient de lutter face à la pandémie », déplore l’évêque. Mgr Jean Moolachira, évêque de Guwahati, la capitale commerciale de l’État d’Assam, ajoute que les inondations ont entraîné une situation particulièrement difficile. « Nous avons travaillé dur pour aider les migrants qui sont revenus depuis d’autres États », poursuit-il, en évoquant les migrants internes qui ont perdu leur travail à la suite du début du confinement. Il explique que les inondations sont survenues alors que les catholiques préparaient des centres de quarantaine et d’autres installations pour les travailleurs migrants de retour. Mgr Moolachira confie que le gouvernement de l’État d’Assam a installé des camps d’urgence et préparé des aides alimentaires pour les personnes déplacées par les intempéries, tout en respectant les mesures sanitaires contre la pandémie.

« Nous sommes entièrement au service des migrants afin d’aider leur rapatriement, tout en surveillant l’évolution des inondations », assure-t-il. Toutefois, les inondations ont particulièrement affecté le district de Goalpara, qui dépend de l’archidiocèse de Guwahati. Le quartier comporte une population catholique importante. « Les fidèles nous ont informé qu’ils devaient quitter leurs logements inondés », alerte le père Maya Martin Muchahary, directeur du département social de l’archidiocèse, qui ajoute qu’il n’y a aucune victime annoncée à ce jour. « Le diocèse a du mal à trouver des financements pour aider les victimes des inondations. Beaucoup d’argent a déjà été utilisé contre la pandémie », explique le prêtre. Alors que les pluies se poursuivent, que les niveaux des eaux sont toujours trop élevés et que certaines routes sont impraticables, il est difficile d’évaluer les pertes et les dégâts. « Nous ne pourrons enquêter que quand les pluies auront cessé », souligne le père Muchahary. De son côté, Allen Brooks explique que beaucoup de quartiers signalent également des maladies transmises par l’eau comme des diarrhées. Il estime que si les pluies ne s’arrêtent pas, la situation sanitaire risque d’empirer. Les inondations et la pandémie de Covid-19 sont survenues alors que l’Assam luttait déjà contre la peste porcine africaine. Près de 15 000 porcs en sont morts en avril et mai, affectant les fermiers locaux dont la survie dépend largement de leur bétail.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Baghbazar Amphan Cyclone Relief Services