Eglises d'Asie

Au Japon, presque un foyer monoparental sur deux vit dans la pauvreté selon une étude

Publié le 07/07/2023




Selon une étude récente publiée par le ministère japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales, près de la moitié des foyers monoparentaux vivent dans la pauvreté. Un chiffre en légère baisse par rapport à 2018, mais qui reste largement au-dessus de la moyenne de 31,9 % parmi les pays de l’OCDE. Une ONG attribue la situation à la montée des prix qui affecte de nombreux ménages. Malgré tout, le taux de pauvreté infantile au Japon est en diminution constante depuis 2015.

Une famille à Okinawa, une île japonaise située dans la mer de Chine orientale.

Au Japon, presque la moitié des familles monoparentales vivent dans la pauvreté selon une étude menée par le ministère japonais de la Santé, du Travail et des Affaires sociales, sur les conditions de vie des habitants en 2021, selon le quotidien local Asahi Shimbun. Cette proportion reste élevée, malgré une baisse de 3,8 % par rapport à 2018, quand 44,5 % des foyers interrogés étaient dans la pauvreté, et elle reste largement au-dessus de la moyenne de 31,9 % parmi les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

Le Japon est placé en 8e position sur 43 pays, classés selon le nombre de foyers monoparentaux en difficulté. Pour donner un contexte global à la situation dans le pays d’Asie de l’Est, le Brésil est le pays où ce taux est le plus élevé avec 54,8 %, suivi par l’Afrique du Sud avec 49,8 %. « La montée des prix met en danger la vie des parents et de leurs enfants », explique Yumiko Watanabe, responsable de l’ONG Kids’ door, basée à Tokyo, qui fournit une éducation gratuite aux enfants du primaire au collège, en lien avec les services sociaux.

Le nombre de foyers avec enfants est de seulement 18,3 % de l’ensemble des foyers

Une autre organisation japonaise, la NPO, a organisé une enquête en ligne auprès des foyers en difficulté qu’elle assiste. Selon le résultat de l’étude, 90 % des foyers interrogés ne comptaient qu’un seul parent et un ou plusieurs enfants à charge. Parmi tous les répondants, 60 % ont déclaré que leurs revenus attendus en 2023 seront d’environ 2 millions de yens (12 800 euros), et 40 % d’entre eux dépensent régulièrement 110 yens (0,70 euro), voire moins, par personne et par repas.

Parmi les champs laissés par l’ONG dans son enquête en ligne pour des réponses libres, un répondant a écrit : « Nous n’avons pas eu d’autre choix que de baisser la qualité de notre alimentation. C’est pour cela que mon fils a été identifié comme en situation de surpoids durant un contrôle médical scolaire. » Un autre a noté : « Il y a eu des jours où nous étions tellement affamés que nous buvions beaucoup d’eau juste pour nous remplir l’estomac. Je me repose principalement sur les déjeuners à l’école pour les repas de mon fils, tandis que je survis comme je peux. »

En observant les chiffres à moyen terme, toutefois, on peut remarquer que le taux de pauvreté infantile au Japon diminue constamment depuis 2015. Le taux général de pauvreté dans le pays était de 15,4 % en 2021, soit une baisse de 0,3 point par rapport à 2018, en notant que le nombre de foyers avec enfants est de seulement 18,3 % de l’ensemble des foyers au Japon – ce qui est le chiffre le plus faible jamais enregistré au Japon, en comptant les foyers monoparentaux.

(Avec Asianews)