Eglises d'Asie – Corée du sud
Busan : sœur Claudia Lee Hae-in, poète et religieuse, publie son autobiographie
Publié le 05/02/2021
Sœur Claudia Lee Hae-in, une religieuse sud-coréenne de la congrégation des bénédictines olivétaines, âgée de 75 ans et basée à Busan, est reconnue dans le pays pour ses livres de poésie et de prose. Elle a publié récemment une autobiographie en coréen, en revenant sur son expérience de vie et en partageant ses pensées et son travail sur plus de sept décennies, dont 57 ans comme religieuse. « Ce livre résume le parcours de ma vie, mes épreuves et la façon dont j’ai vécu au cours des dernières décennies. Cela permettra d’éclaircir certaines choses sur moi, parce que beaucoup de gens se demandent pourquoi, en tant que religieuse, je n’écris que des jolis poèmes romantiques », explique-t-elle. Sœur Claudia remarque que durant sa vie, elle a cherché à suivre comme devise « Je me suis fait tout à tous » (1 Co 9, 22), en étant confrontée à toutes sortes de personnes aux besoins différents. « J’ai toujours prié Jésus en essayant de comprendre comment leur montrer une véritable hospitalité, avec compassion. Cela m’a aidée à montrer de la douceur aux pécheurs. Cela m’a aidée à semer le bonheur, comme une brise légère. »
13 recueils de poèmes et 10 livres en prose
Sœur Claudia est née le 7 juin 1945 à Yang-gu, dans la province sud-coréenne de Gangwon, près de la frontière nord-coréenne. Durant la Guerre de Corée, son père a été détenu et emmené en Corée du Nord, forçant le reste de sa famille à fuir à Busan. Après sa scolarité, elle a rejoint les sœurs bénédictines olivétaines de Busan en 1964. Elle a prononcé ses premiers vœux en 1968, puis ses vœux perpétuels en 1976. Les sœurs religieuses olivétaines sont reconnues à l’international pour leur engagement missionnaire et pastoral, avec notamment de nombreuses activités dans la formation religieuse, le soin pastoral, l’éducation catholique et les arts sacrés. En Corée du Sud, les religieuses sont au service des différentes paroisses et centres missionnaires du diocèse de Busan, de l’archidiocèse de Séoul et de l’archidiocèse de Daejeon. Sœur Claudia a obtenu un diplôme d’anglais de l’université Saint-Louis en 1975. Elle a ensuite été diplômée du département des religions à l’université de Sogan, à Séoul, en 1985. Très tôt, elle s’est passionnée pour la poésie et en tant que religieuse, elle a exploré les liens entre la poésie et la spiritualité. En 1975, elle a publié un premier recueil de poèmes intitulé La terre des pissenlits (The land of Dandelions). Depuis, elle a publié 13 recueils de poèmes, 10 livres en prose et 8 livres traduits. Plusieurs de ses poèmes sont dans des manuels scolaires. Elle a reçu six prix pour ses contributions à la littérature sud-coréenne.
Évangéliser par la poésie et par la prière
Sœur Claudia explique qu’elle cherche à répandre l’Évangile par la prière et par la poésie, et qu’elle veut harmoniser sa vie religieuse avec la vie quotidienne et avec la nature, en composant des poèmes sur différents thèmes. Entre 1992 et 1997, elle a été secrétaire général de son couvent de Busan. De 1998 à 2002, elle a fondé un forum littéraire et donné des conférences dans tout le pays sur les liens entre poésie et spiritualité. La religieuse s’est également rapprochée de l’écrivaine sud-coréenne Park Wan-suh (1931-2011), en remarquant que la vie et l’œuvre de l’auteure ont influencé sa vie et son propre travail. « Son humilité, sa passion et son amour pour l’humanité sont très inspirants pour mes écrits », confie sœur Claudia.
En 2008, elle a été diagnostiquée d’un cancer du côlon, et a subi un traitement prolongé jusqu’à vaincre la maladie. En 2015, des fausses informations ont annoncé la mort de sœur Claudia, ce qu’elle a ignoré avec humour. En guérissant du cancer, la religieuse a rédigé de nombreux écrits sur le thème du bonheur, en publiant un livre de prose en 2018, intitulé Bonheur en attente (Happiness in Waiting), inspiré de son combat contre la maladie durant neuf ans. Malgré son âge et sa santé fragile, elle continue de sourire à tous et à chercher à transmettre la joie dans toutes ses rencontres. « La vie ordinaire devient extraordinaire quand elle est vécue avec amour, jusqu’à conduire au Royaume de Dieu. Quand ma vie prendra fin, j’aimerais qu’on se souvienne de moi comme d’une religieuse poète qui a vécu une vie heureuse. »
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Olivetan Benedictine Sisters