Eglises d'Asie – Inde
Cardinal Gracias : « L’Inde a besoin de dirigeants qui comprennent que l’autorité est un service »
Publié le 19/03/2019

« Choisir le meilleur pour notre pays »
Outre la déclaration du président de la CBCI insistant sur le devoir électoral, Mgr Theodore Mascarenhas, secrétaire général de la conférence épiscopale et évêque auxiliaire de Ranchi (dans l’État du Jharkhand), est également intervenu pour demander qu’il n’y ait pas d’élections le jour du Jeudi Saint. Il a pris la parole suite à la déception de nombreux catholiques indiens, qui dénoncent la tenue d’élections durant la Semaine Sainte. Le jour du Jeudi Saint, le 18 avril, plusieurs État indiens seront amenés à voter : il s’agit des États de l’Assam, du Bihar, du Chhattisgarh, du Jammu-et-Cachemire, du Karnataka, du Maharashtra, du Manipur, de l’Orissa, de Pondicherry, du Tamil Nadu, du Tripura, de l’Uttar Pradesh et du Bengale occidental. La communauté catholique comprend environ 20 millions de fidèles à travers le pays. Mgr Mascarenhas a assuré que sa demande « ne comporte aucune revendication religieuse mais qu’il veut simplement signaler des difficultés logistiques », liées aux dates prévues pour les élections.
Pour les chrétiens du pays, où le Jeudi Saint n’est pas un jour férié, « il est déjà assez difficile de pouvoir participer aux célébrations, à moins de prendre des jours de congé ou demander à pouvoir quitter le travail plus tôt ». Sans compter l’obligation morale de servir le pays, en allant voter et en se portant volontaire auprès des bureaux de vote. Il sera alors « très compliqué » de respecter à la fois ses devoirs civiques et religieux, a signalé Mgr Mascarenhas. Le cardinal Gracias, de son côté, a souligné l’importance de donner « quelques orientations aux électeurs pour le bien du pays ». L’Inde, a-t-il soutenu, « a fait beaucoup de progrès dans les domaines scientifiques et technologiques, et concernant les infrastructures et les services publics ». D’un autre côté, l’archevêque de Mumbai a rappelé quelques points qui restent problématiques : « La grande différence entre les riches et les pauvres ; les travailleurs journaliers qui luttent pour survivre ; les fermiers sous pression ; les valeurs qui ne sont plus les points de repère de notre société, et qui semblent avoir été remplacées par l’économie comme maîtresse de toutes nos décisions ». Pour toutes ces raisons, le cardinal Oswald a conseillé aux électeurs, pour choisir « le meilleur pour notre pays, de voter judicieusement ».
(Avec Asianews, New Delhi)
CRÉDITS
Bijay Kumar Minj / Ucanews
