Eglises d'Asie

Caritas Internationalis : le cardinal Tagle appelle à annuler la dette des pays pauvres

Publié le 21/07/2020




Le 16 juillet, le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, a présenté le Rapport annuel 2019 de l’organisation Caritas Internationalis, dont il est lui-même président. Selon lui, la dette publique et les sanctions internationales affectent principalement les populations civiles innocentes des pays en guerre. Le cardinal Tagle a également appelé à se préparer aux contrecoups de la pandémie qui a provoqué une crise globale sans précédent. Le secrétaire général de Caritas Internationalis, Aloysius John, a pris par à la conférence de presse en ligne, ainsi que le cardinal Wilfrid Fox Napier, président de Caritas Afrique du Sud, et Rita Rhayem, directrice de Caritas Liban.

Le 16 février 2019 à Manille, le cardinal Luis Antonio Tagle prononce une homélie durant la Marche pour la Vie (Walk for Life).

Le 16 juillet, Caritas Internationalis a organisé sa conférence de presse annuelle par vidéoconférence, en évoquant l’appel du pape François a soulager la dette des pays les plus pauvres, frappés par la guerre, la crise économique et la pandémie. En présentant le rapport annuel 2019 de l’organisation catholique, Aloysius John, secrétaire général de l’organisation, a souligné que la dette des pays pauvres « est souvent payée par la sueur et le labeur des plus démunis de ces pays » qui vivent dans des conditions précaires et qui sont « souvent en proie à toutes sortes de problèmes de santé ». « Caritas appelle à réduire la dette des pays les plus pauvres ou la redistribution de fonds aux organisations de confiance qui travaillent avec ces communauté, en particulier les organisations confessionnelles », a-t-il déclaré. « Seule la réduction de la dette et le soutien au développement pourra permettre de respecter les objectifs de développement durable de l’ONU et d’assurer la dignité humaine des plus pauvres. » Le secrétaire général de Caritas Internationalis a également appelé à instaurer un cessez-le-feu mondial et à mettre fin aux sanctions internationales au Moyen-Orient, en particulier en Syrie. « Les conséquences de ces sanctions, comme outil politique, se sont révélées inefficaces, et désastreuses pour les vies des civils les plus démunis », a-t-il insisté. Aloysius John a pris la parole quelques jours avant la rencontre virtuelle des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G20, prévue ce samedi 18 juillet. Plusieurs ONG et organisations internationales, dont la Banque mondiale et le FMI, ont partagé à alléger la dette des pays pauvres – un appel qui a eu peu d’effets alors que la décision des ministres des Finances a été repoussée.

Crise mondiale et dette internationale

Le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, président de Caritas Internationalis et préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, s’est adressé aux journalistes durant la rencontre en ligne, en rappelant que les conséquences de la pandémie dépassent de loin le cadre de la santé, en menaçant les conditions de vie et les ressources des populations les plus vulnérables. « La dette internationale des pays les plus pauvres d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie a eu des conséquences sociales et économiques majeures. Le pape François a constamment appelé à annuler la dette pour donner à ces pays la possibilité de se relever et de poursuivre leur développement », a-t-il souligné. Le cardinal Wilfrid Napier, archevêque de Durban et président de Caritas Afrique du Sud, qui participait à la conférence en ligne, a ajouté que la pandémie avait mis en évidence « l’état d’impuissance des relations entre les pays d’Afrique et la communauté internationale ». « C’est particulièrement vrai concernant les anciens colonisateurs du continent africain », a-t-il ajouté, en remarquant le manque d’informations partagées avec les pays africains concernant la lutte contre la pandémie. « Même s’il n’y a aucun doute qu’il y a parfois eu des cas exemplaires dans le partage d’informations sur la maladie, il y a toujours un vrai problème de communication de savoirs et d’informations avec des personnes qui vivent dans un contexte social et culturel très différent. » Le cardinal Napier a également déclaré que dans la plupart des cas, les relations entre les pays africains et la communauté internationale sont passées « d’une situation de contrôle et d’occupation coloniale a une quasi-liberté, pourtant caractérisée par une dépendance total envers les anciens occupants, dans pratiquement tous les domaines ». « Par exemple, la plupart des pays d’Afrique sont toujours bloqués par la seule chose qui les empêche de prendre leur place dans la communauté mondiale en tant que partenaire égaux. Ce handicap est la dette internationale, qui constitue une contrainte majeur contre la croissance et le développement ».

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Joe Torres / Ucanews